Les femmes et la question criminelle
Guide pratique : Les femmes et la question criminelle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Françoise Trottier • 28 Février 2017 • Guide pratique • 4 038 Mots (17 Pages) • 777 Vues
LES FEMMES ET LA QUESTION CRIMINELLE
Cours 1-Portrait:
Femmes vs Hommes:
Différences catégorisées sur 2 aspects:
1) Sexe: Différences biologiques (organes reproductifs, hormones, muscles, apparence physique, etc.)
2) Genre: Différences attribuées par la société basées sur les rôles sociaux attendus (habillement, travail, responsabilités familiales, salaire, etc.)
Sexe vs Genre:
2 problèmes:
1) Le sexe et le genre sont souvent interprétés comme étant identiques - l'idée étant que le genre est immuable.
2) L'inhabilité de reconnaître que le genre est une construction sociale (= dynamique, pas statique) qui varie d'après:
-La société
-La classe socio-économique
-L'ethnie
Facteurs neutres et sexo-spécifiques:
Facteurs neutres: Facteurs liés au comportement criminel qui s'appliquent autant aux femmes qu'aux hommes.
Facteurs sexo-spécifiques: Facteurs qui s'appliquent de façon unique aux femmes. ex: maternité, impact de la victimisation.
Facteurs criminogènes:
-Éducation/emploi
-Famille (sévices subis)
-Pairs
-Attitudes antisociales
-Toxicomanie
-Fonctionnement en société (capacité à être un bon citoyen, respect des règles sociales non-écrites, etc.)
-État personnel/émotionnel
-Estime de soi
Victimisation:
-Surreprésentation des victimes d'abus (émotionnel, physique et sexuel) chez les femmes incarcérées par rapport aux non-délinquantes.
-Association victimisation/criminalité des femmes qui se reflète dans la littérature et dans les politiques pénales
-ATTENTION: Trop de focus sur la victimisation peut devenir un problème. On ne les aide pas si on les prend en pitié. Il s'agit plutôt de les aider à mieux comprendre leur situation et de reprendre le contrôle sur leur vie.
-Jusqu'aux années 90, système très paternaliste envers les femmes, ce qui ne les aide pas, car tend à les déposséder de leurs actions alors qu'elles en sont pleinement responsables.
Évolution de la criminalité des femmes:
-On assiste à une hausse de la criminalité des femmes depuis +/- les années 80.
-La criminalité évolue en fonction des changements sociaux et des valeurs sociales.
2 Thèses:
1) Thèse ''normative'': La hausse observée représente une avenue normalement attendue, compte tenu des changements sociaux des dernières décennies (évolution du statut de la femme = évolution de la criminalité).
-Changements dans les rôles sociaux des filles (plus actives au plan social; école, marché du travail, revendications d'égalité)
-Stress ressenti par les contradictions dans les attentes sociales
-Affaiblissement des contrôles sociaux
2) Thèse ''constructiviste'': La hausse observée s'explique par des changements dans les pratiques du système de justice (moins paternaliste, sentences se rapprochent plus de celles des hommes)
-Moins grande tolérance de la violence
-Plus grande ingérence des policiers dans les sphères privées (famille; violence conjugale, inceste, etc.)
-Resserrement des actions répressives/préventives contre les incivilités (itinérance, prostitution, etc.)
-Conséquences perverses de l'accroissement des recherches sur la délinquance des filles.
Problèmes des statistiques officielles:
1) Effet des petits nombres
2) Changement des lois, des peines, des ressources
3) Est-ce une augmentation réelle ou un produit de la réaction sociale face à la délinquance?
Cours 2 et 3 - Perspectives théoriques:
Les types de théories:
1) Les premières théories: Les hommes sont rationnels - les femmes sont contrôlées par leur biologie, les différences reliées au sexe sont au centre de la théorie.
2) Les théories neutres: Ne prennent pas en considération le genre.
3) Les théories sexo-spécifiques: Le genre est au centre de la théorie.
4) Les théories féministes: Un ensemble de théories sur l'oppression des femmes en lien avec la criminalité.
Les premières théories:
-Considèrent que le comportement criminel chez la femme est causé par la biologie
-Suivent une philosophie déterministe
-Ne tiennent pas compte des réalités sociales et économiques des femmes.
-Réduisent la complexité de la criminalité féminine à un défi du rôle prescrit/approprié pour les femmes.
-Négligent la complexité de la compréhension du comportement criminel.
Lombroso (1895):
3 types de femmes:
1) La femme normale
2) La prostituée-née:
-Être prostituée est une délinquance/déviance sexuelle chez les femmes.
-La version féminine du besoin de tuer chez les hommes (H=homicidaire et F=suicidaire; s'autodétruit par ses activités)
3) La femme criminelle:
-Anomalies ''structurelles'', semblables à celles des hommes.
-Autrement dit, elle est criminelle parce qu'elle a des caractéristiques masculines (agressivité)
Approche positiviste basée sur 4 suppositions:
1) Les caractéristiques individuelles et non la société sont à la base du comportement criminel.
2) Il existe une nature biologique identifiable inhérente à toutes les femmes.
3) Les femmes criminelles sont ''masculines'' - donc, incompétentes en tant que femmes.
4) Les différences entre la criminalité des hommes et des femmes sont dues aux différences de sexe et non de genre.
Lombroso & Ferrero (1895):
La criminelle née
''Les femmes sont meilleures et commettent moins de crimes à cause de leurs traits biologiques spéciaux''. (faites pour prendre soin, maternité, désir de passion, froideur sexuelle, faiblesse, faible intelligence)
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