Etre une femme et exercer un métier majoritairement masculin

Etre une femme et exercer un métier majoritairement masculin :

NINA :

En 1944, les femmes obtiennent le droit de vote, environ un siècle après les hommes. Cependant jusqu’en 1965, les femmes étaient sous la tutelle de leur mari, elles ne pouvaient ni ouvrir un compte bancaire, ni signer un contrat de travail sans avoir reçu l'accord de leur époux. En 2012 : 47% des travailleurs sont des travailleuses. Néanmoins, la part des femmes dans les métiers dits "masculins" atteint rarement la parité. Aujourd’hui, Louise Deniau, Ines Ameur et Nina Boudic--Page vous présentent : “Etre une femme et exercer un métier majoritairement masculin”.

        C’est donc à partir de 1965 que la participation des femmes sur le marché du travail s’intensifie. On les retrouve dans les professions incarnant les vertus dites féminines (administration, santé, social, services à la personne) : 97 % des aides à domicile et des secrétaires, 90 % des aides-soignants, 73 % des employés administratifs de la fonction publique ou encore 66 % des enseignants sont des femmes. On leur attribue souvent inconsciemment des qualités discriminantes : émotive, fragile, douce, incompétente… qui s’opposent à celles associées aux hommes : virile, fort, impassible, courageux.

LOUISE :

Un exemple frappant de cette non mixité :les femmes dans le BTP (Bâtiment et travaux publics).

Le BTP regroupe les activités de conception, de construction et de rénovation de bâtiments et d'infrastructures. Ses activités de proximité font du BTP l'un des premiers secteurs en nombre d'entreprises et de salariés. Les qualités requises pour ces postes sont : faire preuve d'endurance physique, savoir travailler en équipe, et appliquer des consignes strictes, des qualités souvent considérées comme masculines.

Selon l’observatoire des métiers du BTP, en 2018, les femmes ne représentaient que 12% des salariés dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. Mais pourquoi ? L’argument de la pénibilité des travaux est sûrement le plus courant cependant l’innovation technologique permet une plus grande accessibilité.

Sassinak, 23 ans chef de chantier, témoigne des difficultés qu’elle rencontre au quotidien, elle cite : “un homme qui hausse la voix est perçu comme quelqu’un qui « en a », une femme qui fait la même chose est une hystérique”. En réalité, ce sont les stéréotypes qui empêchent les femmes d’accéder à ces métiers dits “masculins”.

INES :

La socialisation, qui est le processus d'intériorisation des normes et valeurs d'un groupe social ou d'une société, n’est pas la même selon le genre. En effet, à un genre ne sont pas associés les mêmes normes. Les normes sont les conduites communément admises dans un groupe social. Les femmes seront valorisées lorsqu’elles se comportent bien, sagement, sans débordements. Elles ne seront pas poussées, du moins pas autant que les hommes, à prendre la parole, à se respecter et à se faire obéir. De cette socialisation différenciée naîtront donc des stéréotypes qui se fixeront comme une seconde peau aux femmes autant qu’aux hommes.

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