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Quels sont les processus sociaux qui contribuent à la déviance ?

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Par   •  2 Janvier 2023  •  Cours  •  1 840 Mots (8 Pages)  •  292 Vues

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I. Comment le contrôle social s’exerce-t-il ?

  1. La nécessité du contrôle social (1 p184)

Le contrôle social désigne l’ensemble des moyens visant à assurer la conformité des comportements individuels aux normes d’un groupe ou d’une société. Pour DURKHEIM, le contrôle social est nécessaire pour maintenir la cohésion du groupe.

2)   Contrôle social formel et informel (2 p184)

  1. Qui exerce le contrôle social
  • Les normes juridiques sont codifiées = écrits = officielles, ce sont des textes comme les lois et leur respect est contrôlé et sanctionné par des instances spécialisées compétentes dans des domaines bien déterminés (police, justice, école, église, entreprise…) dans le cadre du contrôle social formel = institutionnel. Les institutions ont été créées par les hommes afin d’éviter le désordre et la « guerre permanente de tous contre tous », ce sont des machines à produire de l’ordre social, à engendrer des individus à la fois autonomes et conformes aux exigences de la vie en société.
  • Le respect des normes sociales relève du contrôle social informel, c’est-à-dire exercé par les groupes et les individus eux-mêmes au cours des interactions sociales de la vie quotidienne (famille, groupe de pairs, voisinage).

La différence fondamentale entre ces deux types de contrôle réside dans la dimension juridique, c’est-à-dire que le contrôle social formel est exercé dans un cadre légal très précis alors que le contrôle informel peut  parfois être « hors la loi » (violence, intimidation, chantage...).

b) Comment s’exerce le contrôle social ?

Les individus sont guidés par un système de sanctions qui les pousse à devenir conformes, à respecter les normes. La sanction doit d’abord jouer comme dissuasion : face à la peur du gendarme, l’individu s’abstient de s’écarter des normes.

  • Les sanctions négatives : elles varient selon la gravité des manquement aux normes ; elles peuvent être officieuses = informelles (moqueries, mise à l’écart, commérage…) ou bien officielles c-à-d prévues par une institution = codifiées et impersonnelles (amende, emprisonnement, exécution, exclusion prévue par le règlement intérieur). Les sanctions peuvent être également physiques, économique ou religieuses
  • Les sanctions positives ou récompenses ou gratifications : en se conformant aux attentes obligatoires, on ne fait que son devoir (la caissier qui ne tripote pas dans la caisse n’a pas à être récompensé). En revanche, les attentes facultatives peuvent faire l’objet de sanctions positives. Les récompenses peuvent être formelle (légion d’honneur) ou informelles, elles peuvent être physiques, matérielles, sociales (médailles, prix Nobel).

Toutes les sanctions ont un même but : assurer l’ordre social pour sauvegarder entre les membres de la collectivité la cohésion nécessaire à son bon fonctionnement. L’application de sanction permet de renforcer la conformité des comportements.

3) L’évolution du contrôle social

Dans les sociétés traditionnelles, le contrôle social s’exerce essentiellement au sein des groupes primaires (famille, voisinage, corporation, église,…). Ce contrôle informel était puissant dans la mesure ou chacun était en permanence sous le regard des autres membres du groupe = contrôle social de proximité qui exerce une forte pression sociale qui pousse à l’autocontrôle. Mais le contrôle social informel s’affaiblit au fur et à mesure que les relations sociales deviennent plus impersonnelles. En effet, dans la société moderne, l’individu est moins dépendant des groupes primaires, il est plus autonome, ce qui a conduit à affaiblir le contrôle social de proximité et, dans le même temps, le contrôle social formel exercé par des institutions spécialisées se développe et il se traduit par une multiplication des normes juridiques.

II. La déviance, une notion relative

  1. La déviance, une notion relative ? (1 p 186)

La déviance peut se définir comme une transgression des normes (juridiques et sociales). Elles peuvent revêtir de multiples formes (de l’impolitesse au crime) qui appellent des sanctions fortement différenciées (de la simple réprobation à l’emprisonnement). La déviance est étroitement liée aux normes et aux valeurs de chaque société. Elle est donc très relative et peut varier selon les époques (le vagabondage et la mendicité ne sont pas des délits depuis mars 1994, mais fumer dans un lieu public en est devenu un ; débat sur la législation du cannabis), les sociétés (exemples de l’IVG : 3 p197), les groupes d’âge (1 p 188) et les groupes sociaux (2 et 3 p 189).

Selon E. DURKHEIM (1858-1917), la déviance peut être considéré comme un fait social normal dans la mesure où elle est présente dans tout société et elle peut en faire évoluer les règles. La déviance est universelle car elle constitue un facteur de changement social. Ce qui est caractérisé comme un déviant à un moment donnée devient parfois la norme plus tard.

La déviance présuppose l’existence d’un univers nominatif. Un acte déviant est d’abord un acte blâmé et ile ne saurait l’être si l’on avait au départ une conception de ce qui est blâmable ou non.

La déviance est essentiellement le produit d’un jugements porté sur une conduite ou une manière d’être, elle n’est pas une priorité inhérente à certains comportements.

Durkheim disait du crime : « nous ne le réprouvons pas parce qu’il est un crime, mais il est un crime parce que nous le réprouvons ». La critère majeur de la déviance est donc la réaction qu’elle provoque. La déviance ne peut se définir qu’en relation avec la normalité et la conformité. Déviance et conformité sont donc deux notions à la fois contradictoires et complémentaires. La déviance évolue avec les normes (et réciproquement), elle est créée par la société.

2) Comment expliquer la déviance

  • Pour certains, la déviance est le résultat d’un échec de la socialisation et de difficultés d’intégration : certains individus sont insuffisamment intégrés aux instances traditionnelles de socialisation (famille, école, vie professionnelle).
  • Pour Durkheim, la déviance peut résulter du relâchement des normes, d’une perte des repères         🡪 affaiblissement de l’emprise des normes (sociales) sur les conduites individuelles qui désoriente l’individu et peut aller jusqu’à une rupture du lien social. Selon lui, dans les sociétés traditionnelles, les individus sont orientés par les mêmes croyances, ils adoptent les mêmes comportements, ils sont soumis à une forte conscience collective, alors que dans les sociétés modernes, la conscience individuelle s’affirme au détriment de la conscience collective, les individus sont plus autonomes, la contrôle social de proximité ou informel est moins puissant pour réprimer les désirs des individu et les comportements déviants sont plus nombreux.
  • Pour R. MERTON (1910-2003), la société assigne aux individus un modèle de réussite sociale (richesse et pouvoir) qu’ils n’ont pas toujours les moyens de réaliser, surtout les couches sociales « inférieures » : certains vont alors employer des moyens illégaux pour y parvenir.    
  • Pour les sociologues interactionnistes, le caractère déviant ou non d’un acte dépend de la manière dont les autres réagissent, il ne dépend pas de sa nature intrinsèque mais du regard que portent les autres sur cet acte. C’est parce qu’il est stigmatisé qu’un comportement est qualifié de déviant, et non pas toujours parce qu’il est déviant et qu’il est stigmatisé. Ce n’est pas parce que quelqu’un a transgressé une norme que les autres vont nécessairement réagir comme si l’infraction avait eu lieu.
  • Ainsi, pour H.S. BECKER (2 p 191), transgresser une norme ne suffit pas pour parler de déviance, il faut que le comportement soit étiqueté comme déviant. Est déviant celui qui est désigné comme tel par la collectivité.
  • Le danger pour les individus stigmatisés (=montrés du doigt) par les autres, c’est qu’on risque d’entraver leur (ré)intégration et de favoriser des comportement déviant. E. GOFFMAN (1922-1982) explique que l’individu stigmatisé ayant plus de difficulté à s’intégrer sera plus exposé à la déviance : stigmate (p190 : handicap, minorité, couleur de peau, difformité corporelles, toxicomanie…)          🡪 on se méfie 🡪 difficultés à s’intégrer 🡪 déviance.
  • Mais selon BECKER, l’individu peut aussi se réapproprier cette identité déviante qu’on lui impose, ce qui peut le conduire à entrer dans une carrière déviante (3 p191), surtout s’il effectue un petit séjour en prison car cette dernière constitue une véritable école.
  • - La crise économique peut également favoriser la déviance : la délinquance est forte chez les jeunes, tout comme le chômage. L’oisiveté conduit au vice. Les chômeurs de longue durée peuvent également adopter des conduites déviantes (alcoolisme, marginalité…). A l’inverse, l’expansion économique peut aussi susciter des convoitises.

III. Comment mesurer le niveau de délinquance

1) Qu’est-ce que la délinquance

La délinquance n’est qu’une forme particulière de déviance qui désigne uniquement la transgression des normes juridiques. Un acte de délinquance constitue une infraction. (2 p193) Il existe trois catégories d’infractions classées selon leur gravité et la sévérité des peines encourues (d’une amende à l’emprisonnement) : la contravention (conduite en état d’ivresse) qui relève du tribunal de police, le délit (les vols, coups et blessures, escroqueries, abus de confiance) qui relève du tribunal correctionnel (emprisonnement de 10 ans max…) et le crime (meurtres, viols depuis 1980, vols avec violence, terrorisme, actes de barbarie) qui relève de la cour d’assises (de 15 ans à perpétuité). L’enregistrement des actes de délinquance par les statistiques institutionnelles est sous l’influence de l’évolution de la loi.

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