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La croissance verte

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Par   •  21 Novembre 2019  •  Dissertation  •  2 972 Mots (12 Pages)  •  1 210 Vues

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Galop d’essai 3A – novembre 2017

Corrigé indicatif de la note de synthèse

Sujet : A partir des documents ci-joints, vous analyserez les enjeux économiques de la croissance verte

Introduction :

        Rapport Bruntland en 1987, Sommet de la Terre de Rio en 1992 et, plus récemment, Cop 21 à Paris : tous ces exemples indiquent que les préoccupations environnementales sont inscrites sur l’agenda politique mondial et national, et qu’il convient de réfléchir de plus en plus en terme de croissance verte.

Cette dernière peut être définie tour à tour comme étant :

- une croissance économique fondée sur des innovations techniques et technologiques respectueuses de l’environnement, permettant ainsi de « verdir la croissance » ;

- un mode de développement respectueux en priorité de l’environnement, quitte à renoncer à l’objectif de la croissance.

        Analyser les enjeux de la croissance verte revient donc à s’interroger sur les gains comme sur les pertes économiques potentielles qui pourraient résulter d’une priorisation accordée à la transition écologique au plan économique.

Si cette synthèse impliquera de revenir plus en détail sur les deux sens de la croissance verte (et notamment sur leurs conséquences), il convient surtout de privilégier la première acception du terme, dans la mesure où cela doit conduire à faire le lien entre la nécessité permanente de croissance économique (soit la création de richesses économiques mesurées par le PIB) et le respect de l’environnement pour les sociétés du 21e siècle.

         Problématique : Dans quelle mesure la croissance verte constitue-t-elle une solution (optimale ?) pour des économies confrontées simultanément à l’impératif permanent de la croissance économique et à celui de la nécessaire préservation de l’environnement, déjà largement surexploité et dégradé ?

        La réponse à cette question ne peut être qu’ambivalente dans la mesure où la croissance  verte permet, en théorie, d’articuler ces deux logiques (partie I). Mais en pratique, les modalités concrètes de mises en œuvre se heurtent encore à des obstacles de taille en termes de méthodologie, de comportements des agents économiques et d’action publique (partie II).


  1. En théorie, et sous certaines conditions, la croissance verte doit permettre d’articuler l’impératif de croissance économique avec la nécessaire préservation de l’environnement

L’urgence environnementale ne saurait conduire à un rejet absolu de toute croissance économique, tant les apports positifs de cette dernière sont indéniables (A). Dans l’idéal, il faut s’efforcer de concilier les gains économiques générés par celle-ci avec une limitation de ses externalités négatives (B). Cela ne peut passer que par l’adoption d’un cadre d’action cohérent et global, centré sur le long terme (C).

  1. Le dogme de la croissance économique doit être envisagé autrement

Il ne s’agit nullement de jeter le bébé de la croissance (1) avec l’eau du bain de ses externalités négatives (2)

  1. La croissance économique a permis et permet toujours d’améliorer le niveau de vie des populations

- Augmentation de l’espérance de vie ;

- recul de la pauvreté ;

- baisse du chômage etc. (cf. doc. 1 et 4) etc.

- le ralentissement de la croissance économique depuis une trentaine d’années dans les PDEM impacte négativement sur la réduction des inégalités socioéconomiques ; en l’espèce, ce sont toujours les plus défavorisés (personnes âgées et isolées, milieux populaires) qui sont les premières victimes des crises écologiques du type canicule de l’été 2003 en France ou bien ouragan Katrina aux Etats-Unis en 2005 (doc. 5).

2. La poursuite effrénée de la croissance ne dispense pas, dans le même temps, d’envisager le caractère insoutenable de ce modèle :

        a) Dans le présent : atteinte à la biodiversité, réduction constatée de certaines ressources et autres communs ;

        b) Dans le futur : l’inaction présente revient à reporter le coût considérable des ajustements économiques sur les générations futures, ces coûts futurs étant largement supérieurs à ceux qui pourraient être pris dès à présent, à en croire les conclusions du Rapport Stern de 2007

  1. Le verdissement de la croissance doit être, dès à présent, un objectif en ligne de mire

En substance, il s’agit bel et bien de « garder le bébé » de la croissance économique mais « en jetant l’eau sale du bain » constituée des externalités négatives de la croissance.

  1. Une politique de croissance verte doit reposer simultanément sur l’innovation et l’investissement  

Ce double levier d’action doit en effet permettre :

- d’annihiler les externalités négatives de la croissance ;

- d’amorcer un processus de destruction créatrice de type schumpetérien ;

- d’enclencher un effet multiplicateur de type keynésien, reposant notamment sur un renouvellement du stock de capital indispensable à une telle politique de relance.

2. Ce verdissement de la croissance économique aurait des avantages indéniables

- Le double levier de l’innovation schumpétérienne et de la relance « verte » keynésienne permettrait d’étaler en douceur la charge des ajustements économiques, ce qui n’impliquerait pas obligatoirement une action forte et immédiate à en croire l’économiste Nordhaus (doc. 1) ;

- il participerait d’une amélioration de la qualité de vie des générations présentes, l’accent devant être mis désormais sur des facteurs mélioratifs (condition de vie matérielle, santé éducation, etc.) énoncés notamment par la Commission Stiglitz en 2009 ;

- il préserverait la qualité de vie des générations futures, conformément aux préconisations du rapport Bruntland sur le développement durable (doc.1).

  1. Privilégier la croissance verte passe par l’adoption d’un cadre d’action ambitieux, mis en œuvre de manière cohérente et sur le long terme

La cohérence de ce cadre d’action sera appréciée par rapport à l’adoption d’une ambitieuse stratégie de long terme, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Cela passe simultanément par :

  1. La nécessaire coordination de l’action publique nationale et internationale via une approche bottom up 

L’expérience tend à démontrer qu’une approche « par le bas » élaborée sur le modèle des COP est plus efficace (ou moins inefficace) qu’une approche « par le haut » de type « pollutionniste » comme a pu celle ayant concouru l’adoption du Protocole de Kyoto en 1997 en matière de réduction des gaz à effet de serre.

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