Bon pour la casse, Les déraisons de l’obsolescence programmée (2012)
Fiche de lecture : Bon pour la casse, Les déraisons de l’obsolescence programmée (2012). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar matzom • 7 Octobre 2018 • Fiche de lecture • 1 940 Mots (8 Pages) • 543 Vues
Bon pour la casse
Les déraisons de l’obsolescence programmée (2012)
Serge LATOUCHE
BIBLIOGRAPHIE SUR L’OBSOLESCENCE PROGRAMMEE
LAFARGUE Paul : Le droit à la paresse (1880)
→ « Notre époque sera appelée l’âge de la falsification comme les premières époques de l’humanité ont reçu les noms d’âge de pierre, d’âge de bronze, du caractère de leur production ».
MORRIS William : L’Age de l’ersatz (1884) [conférence]
→Dénonce la dépravation des sciences et en particulier de la chimie qui ne travaille qu’à vexer le pauvre en permettant au commerce de lui vendre du faux vinaigre, du faux café, du faux sucre etc.
→Evoque aussi une obsolescence des hommes dont la société de l’ersatz n’a plus besoin.
KROPOTKINE : La conquête du pain (1892)
CHASE Stuart : The Tragedy of Waste (1925)
ANDERS Gunther : L’obsolescence de l’homme (1956)
→Une fois dépassés certains seuils, notre pouvoir de faire excède notre capacité de sentir et d’imaginer. Cet écart, c’est le décalage prométhéen. Il anesthésie notre sens moral.
→Il parle de la « honte prométhéenne » que nous ressentons à cause de notre infériorité par rapport aux machines. Avec le syndrome de Nagasaki, l’histoire elle-même devient obsolète. L’humanité est capable de se détruire elle-même. « L’apocalypse est inscrite comme un destin dans notre avenir. »
PACKARD Vance : La Persuasion clandestine (1957)
L’Art du gaspillage (1960)
EWEN Stuart : Consciences sous influence. Publicité et genèse de la société de consommation (1977)
→L’imposition dans l’Amérique des années 20 du crédit, de la publicité et de l’obsolescence programmée n’est pas une simple réponse économique à la nécessité de trouver des débouchés intérieurs à la production de masse. Il s’agissait tout autant de construire une alternative crédible au bolchévisme alors menaçant et d’imposer aux travailleurs américains l’abandon de toute pensée de classe.
LECLAIR Bertrand : L’industrie de la consolation (1998)
BEIGBEDER Frederic: 99 francs (2000)
→« Je suis un publicitaire. Vous faire baver est ma mission. Dans mon métier, personne ne désire votre bonheur parce que les gens heureux ne consomment pas. » Les publicitaires crée la tension du désir frustré, ils sont des « marchands de mécontentement ».
GRAS Alain : « Internet demande de la sueur » (2006)
→150 millions d’ordinateurs sont transportés chaque année dans des déchetteries du Tiers Monde en particulier le Nigéria et le Ghana au mépris de toutes les normes sanitaires alors qu’ils contiennent des métaux lourds et toxiques (mercure, nickel, cadmium, arsenic, plomb).
GROVE Andrew: « Only the Paranoid Survive »
SLADE Giles: Made to Break (2006)
→Définit l’obsolescence programmée comme « un ensemble de techniques mises en œuvre pour réduire artificiellement la durabilité d’un bien manufacturé de manière à en stimuler la consommation renouvelée ».
JACKSON Tim : Prospérité sans croissance (2010)
HOPKINS Rob : Manuel de transition. De la dépendance au pétrole à la résilience locale (2010)
RIST Gilbert : L’Economie ordinaire entre songes et mensonges (2010)
LOWY Michael : Ecosocialisme. L’alternative radicale à la catastrophe écologique capitaliste (2011)
ROSA Hartmut : Accélération. Une critique sociale du temps (2011)
BRANGART Michael : Cradle to Cradle (2011)
FILMOGRAPHIE
MACKENDRICK Alexander : L’homme au complet blanc (1951) [film]
→Le héros, ingénieur chimiste trouve une fibre indestructible grâce à laquelle il met au point un tissu inusable. Il va se heurter au lobby de l’industrie textile.
→Histoire des bas Nylon de du Pont de Nemours en 1940 est proche de ce scénario. Des ingénieurs ont eu pour mission de fragiliser la fibre grâce à un dosage d’additifs destinés à la protéger des rayons ultraviolets.
WAGENHOFER Erwin : We Feed the World (2007) [film]
DANNORITZER Cosima : Prêt à jeter [reportage]
Résumé de Bon pour la casse :
→Pour forcer à consommer, 3 outils sont utilisés. La publicité qui crée le désir de consommer, le crédit qui en donne les moyens et l’obsolescence programmée qui en renouvelle la nécessité. Ce sont des « pousse au crime » qui détruisent les écosystèmes.
-La publicité : La publicité génère de la pollution mentale et spirituelle, de la pollution visuelle et sonore. Les plus jeunes sont visés et notamment ceux des milieux déjà défavorisés. Anecdote de Channel One raconté par Benjamin Barber. Ou encore celle relative à la déclaration de Patrick Le Lay : « le métier de TF1 c’est d’aider Coca-cola par exemple à vendre son produit. Il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible, nos émissions ont cette vocation. Ce que nous vendons à Coca cola c’est du temps de cerveau humain disponible ».
-Le crédit : on est face à ce que Giorgio Ruffolo appelle « terrorisme de l’intérêt composé ». Anecdote de la parabole des fiancés sages et des fiancés fous (Sales Credit News dans les années 60)
-Obsolescence programmée : avec elle, la société de croissance possède l’arme absolue du consumérisme. On peut résister à la publicité, refuser de prendre un crédit mais on reste désarmé face à la défaillance technique des produits.
→Il existe 3 formes d’obsolescence :
-technique : déclassement des machine et appareils du au progrès technique. Phénomène décrit par Charles Babbage dès 1832 comme inhérent à la révolution industrielle.
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