La remise en cause de la comptabilité de gestion traditionnelle

Introduction

Section 1 : la remise en cause de la comptabilité de gestion traditionnelle

La première dénomination était «comptabilité industrielle » dont l’objectif principal était de fournir, aux managers, des informations pertinentes concernant les matières premières utilisées, la main d’œuvre nécessaire, les différents services consommés, les types et caractéristiques des produits, et cela pour résoudre des problèmes dus à la complexification des entreprises générée par la révolution industrielle et la crise de 1929.

Quelques années plus tard, elle est devenue comptabilité analytique d’exploitation dès que son champ d’application à été élargi vers les prestations de services du secteur tertiaire.

De nos jours, avec l’utilisation progressive de la comptabilité analytique à des fins de gestion, on parle de la comptabilité de gestion, ou encore de la comptabilité de management.

Définition de la comptabilité de gestion

Il n’existe pas une définition unique :

Pour H. Bouquin, la comptabilité de gestion est  « un système comptable conçu pour aider ceux qui ont un pouvoir de décision à évaluer, analyser et optimiser les ressources économiques associées aux buts qu’ils poursuivent, ainsi que les consommations de ces ressources. Ces consommations sont appelées coûts ou charges »^[1]

M. Lebas définit la comptabilité de gestion comme « un outil d’aide à la prise de décision, fondé sur une base de données sont saisies et gérées. Elles  servent surtout à la réalisation d’estimations de ce qui va produire.  Cette vision de future donne un sens aux données réelles qui sont enregistrées lors de la réalisation. La comptabilité de gestion est le reflet de la stratégie de la firme. Elle reflète la représentation de la firme qui guide les managers dans les décisions. Elle alimente le ou les modèles de prise de décisions »^[2]

Selon CIMA « La comptabilité de gestion est la science pratique de la création de valeur au sein des entreprises des secteurs privé et public »^[3].

D’après ces définitions, nous pouvons conclure deux objectifs essentiels de la comptabilité de gestion, tout d’abord, optimiser et valoriser les ressources constitutifs d’un produit ou service pour fournir des information pertinente à la prise de décision, deuxièmement, la consommation de dites ressources doit être justifiée par une la création de la valeur pour l’entreprise.

Le domaine de la comptabilité de gestion

Le domaine de la comptabilité de gestion couvre un vaste champ en perpétuelle mutation, aidant les dirigeants à la préparation de leur décision. Selon P. Lorino^[4] , la comptabilité de gestion englobe trois compartiments :

1er compartiment 

Progrès continu : il s’agit d’une gestion opérationnelle des couts. Cette gestion a pour objet de :

• Réduire les couts ;
• Procéder au benchmarking sur les couts,
• Identifier et évaluer les couts de la non-qualité, de complexité, de sous activité…..

2éme compartiment 

Comptabilité budgétaire : c’est un modèle de contrôlabilité des ressources des dépenses d’une entreprise qui joue un rôle pilote à travers la confrontation des dépenses réelles comptabilisées aux centre de responsabilité aux dépenses budgétées de mêmes centres.

3éme compartiment :

 Comptabilité analytique : dans ce compartiment, la comptabilité de gestion fait un pilotage stratégique des couts de revient et des marges. Plusieurs décisions peuvent être prises en ce sens :

• -Lancement de nouveaux produits
• Abandon de produits
• Faire ou acheter
• Fixation du prix de vente
• Estimation des couts futurs des nouveaux produits en développement…

Les utilisateurs de la comptabilité de gestion 

La comptabilité de gestion assure des missions diverses auprès de quatre catégories d’utilisateurs^[5] :

-une aide aux managers, car elle permet de mesurer la performance des produits, processus, entités et d’informer ceux qui sont responsables de leur gestion;

-une aide au contrôle de gestion dans l’évaluation de l’efficience (analyse des consommations de ressources, de la productivité et de la sous-activité éventuelle) et de l’efficacité (par exemple l’analyse des chiffres d’affaires par rapport à des objectifs);

-une aide aux responsables du marketing et de la stratégie car elle apporte, grâce à l’analyse des coûts de revient par produit, des éléments d’appréciation de la tarification à proposer sur un marché (établissement des catalogues, étude d’impact d’une baisse ou d’une augmentation de tarif, étude d’impact de la délivrance d’un service complémentaire, etc.) ;

-un support au comptable général qui doit donner une valeur aux actifs (à financer), en particulier les stocks qui retracent le processus de transformation : stock de matières, stock d’en-cours de production, stock de produits finis. Le compte Clients n’est d’ailleurs dans ce cadre qu’un stock de produits finis livrés facturés, non recouvrés et valorisés au prix réel du marché.

La remise en cause de la comptabilité de gestion basée sur les centres d’analyses

Suite aux bouleversements de l’environnement, les systèmes de gestion traditionnels ne sont plus adaptés aux contraintes de gestion actuelles. Les entreprises d’aujourd’hui sont confrontées à des marchés versatiles, une concurrence accrue, une incertitude accentuée dans leur connaissance de futur. Il leur faut assurer la qualité, maitriser le cout sans détériorer la valeur. Compte tenu de ces exigences l’ancien système de calcul des couts ne répond  plus au besoin de nouveau contexte.

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