La place du secteur bancaire dans l'économie
Dissertation : La place du secteur bancaire dans l'économie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar spct12 • 18 Mars 2019 • Dissertation • 1 902 Mots (8 Pages) • 640 Vues
Introduction
1. L’activité traditionnelle des banques, mise à mal par le mouvement de libération financière qui a obligé ces dernières à s’adapter, a substantiellement évolué
2. La transformation du système BCR a conduit à son hypertrophie et à l’apparition de nouveaux risques qui requièrent une régulation renforcée
Le 15 septembre 2008 il y a eu la faillite de Leman Brothers et la FED n’a pas décidé de la sauver.
Pourtant « too big to fail »
En 2012, une banque italienne, Monte dei Paschi di Sienna, a été menacée de faillite avant que les autorités publiques italiennes et européennes décident de son sauvetage.
Cette décision a été prise, car les conséquences de sa faillite auraient été particulièrement graves pour l’économie italienne.
Quelques mauvaises opérations effectuées sur le marché financier peuvent menacer l’existence même d’une institution vieille de plus de 500 ans.
Les banques ont cette spécificité d’être des acteurs de l’économie, le plus souvent privées, et réagissant selon les règles de l’économie du marché mais qui sont dépositaires d’un bien public qu’est la fourniture de monnaie.
Elles constituent un rouage essentiel de l’économie puisqu’elles ont l’impulsion sur la création monétaire par le canal du crédit.
Dun cote les banques sont omniprésentes dans les économies contemporaines et constituent des institutions souvent très interconnectées avec les grandes entreprises et les pouvoirs publics.
Mais d'un autre côté elles font souvent l’objet de critiques en raison de l’instabilité souvent dénoncée du secteur bancaire et des effets de cette instabilité sur l’économie dans son ensemble.
Il est certain que la récurrence des épisodes de crises bancaires dans les pays développés depuis les années 1980 ne contribue pas à leur donner une bonne réputation. Mais surtout depuis la crise initiée à l’été 2007.
L’impact d’une crise bancaire peut être extrêmement négatif pour une économie. Par exemple, il a été estimé que la crise du système bancaire japonais dans les années 1990 aurait couté 14% du PIB.
Dans ce contexte, dans quelles mesures l’analyse du secteur bancaire moderne doit-elle conduire à envisager des reformes ?
I.1. Le rôle traditionnel des banques s’est quelque peu essoufflé du fait du mouvement de désintermédiation bancaire et du fort développement des MF initié à partir des années 80.
Le rôle traditionnel des banques consiste essentiellement à fournir les moyens de paiement et les liquidités nécessaires au bon fonctionnement de l’économie. Dans les économies modernes dans lesquelles l’émission monétaire est impulsée par les banques centrales, les banques commerciales (de second rang) sont chargées de fournir aux ANF (entreprises et ménages) les moyens monétaires leur permettant de réaliser leurs actions économiques.
Elles fournissent donc différents moyens de paiement (scripturale, fiduciaire émise par les banques centrales)
L’autre rôle d’une banque est de recevoir, garder et gérer les fonds déposés par les agents. Ce sont des banques dites « banques de dépôts »
Leur fonction essentielle consiste à octroyer des crédits. Cette activité prend la forme de création monétaire.
En effet, la banque, en prêtant de l’argent, réalise ainsi la double action de créer un dépôt en accordant un crédit. « Les crédits font les dépôts »
Ainsi une banque dispose de cette capacité à fournir aux emprunteurs des liquidités sans que celles-ci soient prélevées sur une épargne préexistante.
Ce sont donc les banques commerciales qui sont à l’origine de la création monétaire : elles ont l’initiative de l’octroi de crédit qui entraîne la création de monnaie supplémentaire mais elles doivent trouver les ressources s’inscrivant à leur passif permettant de prêter cet argent. Le dépôt ne reste pas au bilan (passif) puisqu’il est dépensé. La banque doit donc se refinancer autrement : elle le fait généralement auprès d’autres banques disposant de ressources qu’elles placent sur le marché interbancaire, et en dernier ressort elle peut s’adresser à la BC qui va assurer que le système bancaire puisse financer les nouveaux crédits octroyés (grâce à des opérations de politique monétaire). Or, ce rôle traditionnel de collecte de dépôts et ‘octroi de crédits a relativement décliné du fait du développement des marché financiers permettant le financement des acteurs économiques directement sur ces marchés. La conséquence pour les banques de cette transition vers une finance directe a été immédiate sur leurs activités. Elles se sont retrouvées menacées tant dans leur activité de dépôts que celle de crédits. Le choix de déposer l’argent à la banque, pour un ménage, s’est retrouvé concurrencé par la possibilité de rencontrer des placements plus attractifs de son épargne grâce au MF. En investissant dans des titres financiers, actions et obligation, via notamment des OPCVM (Organisme de Placement Collectif en Valeur Mobilière M3) dont la forme la plus fréquente en France est la SICAV (Société d’Investissement à Capital Variable). Quant au crédit offert aux agents, notamment aux entreprises, ils se sont retrouvés concurrencés par d’autres modes de financement sur les marchés financiers dont le développement a été très rapide à partir des années 1980 : financement par fond propre (émission d’actions) ou par endettement de marché (émission d’obligations).
Pour la France, selon une étude de la BDF en 2010, la part des prêts à la clientèle dans le bilan des banques est passé des 2/3 dans les années 1990 à ¼ à partir des années 2000.
Ces mutations s’expliquent par une remise en cause théorique et politique de l’économie d’endettement mais elles n’ont pas altéré l’importance stratégique des banques.
Cette évolution provient d’une tendance lourde liée à une volonté politique de l’époque de renoncer à l’économie d’endettement au profit d’un financement direct par les marchés.
L’émergence de la finance de marché correspond donc à un double mouvement : politique d’une part, de
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