Perdre du poids, mais à quel prix ?

Perdre du poids, mais à quel prix ?

De nos jours, l’apparence physique a tellement d’importance qu’il faut se plier aux standards de la société. Perdre du poids est devenu l’objectif numéro un de bien des gens. Les régimes restrictifs ont tendance à projeter l’image de la solution miracle pour avoir un corps de rêve. Devrait-on sensibiliser davantage la population aux impacts des régimes amaigrissants ? Réduire son apport calorique journalier apporte son lot de désavantages tant au niveau physique que psychologique.

En suivant des diètes amaigrissantes, les gens doivent s’attendre à des répercussions physiques plus négatives que positives. En effet, dans la majorité des cas, celles-ci sont vouées à l’échec à long terme. Les gens perdront du poids rapidement, mais le reprendront par la suite. D’après l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (2010), environ 80 % des personnes qui perdent du poids grâce à un régime restrictif finissent finalement par regagner leurs kilos en trop et même plus un an après. De plus, maigrir occasionne malheureusement une perte de masse musculaire, ce qui affecte directement le métabolisme de base, qui représente l’énergie dépensée par une personne au repos. Dans leur article, Kenney, Wilmore et Costill (2012) indiquent que plus un individu possède une faible musculature, plus sa dépense énergétique au repos ralentie. Également, la grande majorité des gens qui entament des diètes amincissantes ne consultent pas de professionnels avant d’entreprendre leur démarche. N’étant pas outillés correctement, ils n’utilisent pas les méthodes recommandées, ce qui entraine souvent des répercussions négatives sur leur santé. Alexandra Pays (2021) mentionne qu’il est primordial d’avoir un suivi personnalisé avec un nutritionniste, sans quoi, des symptômes comme la fatigue et des déséquilibres hormonaux peuvent survenir. En suivant un régime amaigrissant, il est presque inévitable d’adopter de mauvaises habitudes alimentaires et de ressentir des effets physiques indésirables comme une reprise du poids perdu et une perte de masse musculaire.  

Bien que les diètes restrictives entrainent des conséquences physiques sur le corps humain, les effets négatifs sur la santé mentale se font ressentir beaucoup plus rapidement. Effectivement, quand l’organisme est privé de nourriture, il sécrète moins de sérotonine, qui est un neurotransmetteur régulant la faim, l’humeur et le stress. C’est pourquoi, les personnes qui suivent des régimes restrictifs ont tendance à être plus anxieuses, irritables, et déprimées (Stéphanie Léonard, 2014). En fait, le Centre for Clinical Interventions (2018) affirme qu’une alimentation restrictive, une malnutrition et une perte de poids excessive peut entrainer des changements chimiques dans notre cerveau, posant une augmentation des symptômes d’anxiété et de dépression. De plus, étant habituellement très strictes, ces diètes sont difficiles à maintenir à long terme. Les gens qui font ce type de régime ressentent souvent de la culpabilité et un sentiment d’échec quand ils ne réussissent pas à respecter leur diète. Dans sa thèse, Katrine Gravel (2013) mentionne que les tentatives de perte de poids risquent de diminuer l’estime de soi et d’augmenter l’insatisfaction corporelle. D’autre part, la pratique d’un régime amaigrissant peut mener à avoir une relation malsaine avec la nourriture et une obsession envers celle-ci. La porte est alors grande ouverte au développement de troubles alimentaires. D’après certains spécialistes de la nutrition, dont la nutritionniste Isabelle Huot (2021), il est clair que s’infliger des restrictions alimentaires est un déclencheur de troubles du comportement alimentaire. En somme, les gens qui suivent des régimes minceurs sont plus susceptibles de souffrir de dépression et d’anxiété, d’avoir une faible estime de soi et de développer un trouble alimentaire.

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