ADM4025 - Gestion de la main d'oeuvre viellissante
Dissertation : ADM4025 - Gestion de la main d'oeuvre viellissante. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Rien • 1 Septembre 2015 • Dissertation • 3 013 Mots (13 Pages) • 3 246 Vues
Introduction
Depuis quelques années, un nouvel enjeu s’est ajouté pour les acteurs du marché du travail au Québec. En effet, le vieillissement de la main d’œuvre devient un préocupation pour ces acteurs du marché du travail puisque qu’il entrainera une pénurie de main d’œuvre qualifiée qui affectera un bon nombre d’organisations, mais aussi les gouvernements et les employés eux-mêmes si aucun de ces acteurs ne posent d’actions concrètes pour arriver à en atténuer l’effet. Ce vieillessement de la main d’œuvre est causé, entre autre, par l’arrivée tardive des gens sur le marché du travail due à une scolarisation plus longue, à l’abaissement du taux de natalité et à l’allongement de l’espérence de vie.[1]
Mon mandat étant d’élaborer un plan stratégique de développement en matière de gestion des ressources humaines pour la compagnie ABC, une PME de la région, je rédigerai un rapport sur les enjeux qui bouleversent présentement le monde du travail québécois afin d’en faire ressortir une liste de recommandations dans le but d’aider l’entreprise à attirer et retenir une main d’œuvre qualifiée et expérimentée qui pourra aider l’organisation à rester concurrentielle même lorsque la pénurie de main d’œuvre sera à son comble.
Dans mon rapport, je ferai état de la situation du monde du travail québécois et canadien en énumérant les enjeux actuels dans le monde du travail, en dressant un portrait des travailleurs âgés québécois, en prenant soin de départager les mythes de la réalité, et en exposant la réalité des PME au Québec en matière d’attraction et de rétention de la main d’œuvre qualifiée. Je terminerai le rapport en dressant une liste de recommandations en matière de gestion de la main d’œuvre vieillissante. Pour ce faire, je démontrerai aux dirigeants de la PME ABC les pratiques et stratégies qui sont les plus inspirantes tout en énumérant celles qui doivent à tout prix être évitées. Je ferai ensuite cinq recommandations sur des pratiques et politiques qui pourront être choisies, ou pas, par l’entreprise.
État de la situation
Enjeux actuels sur le marché du travail
Le monde du travail a beaucoup changé depuis quelques décennies. En effet, les formes d’emploi (permanents, temporaires, à temps partiel, à temps plein, …), les conditions de travail, la nécessité de concilier le travail, la famille et la vie personnelle, la présence beaucoup plus forte des femmes sur le marché du travail, l’arrivée tardive des jeunes sur le marché ainsi que le vieillissement de la main d’œuvre font maintenant partie des enjeux auxquels les entreprises doivent faire face.
Les plus importants enjeux, à mon avis, sont ceux de l’arrivée tardive des jeunes sur le marché et du vieillissement de la main d’œuvre puisque ces enjeux amèneront très certainement une pénurie de main d’œuvre. Dans la population active du Québec en 2014, on comptait 19 124 500 personnes. De ce nombre, 3 704 000 étaient âgés de plus de 55 ans, ce qui représente une proportion de 19,36% de la population active totale[2]. Comme l’arrivée sur le marché du travail se fait plus tardivement qu’avant, notamment en raison de l’augmentation du niveau de scolarité, le renouvellement de la main d’œuvre se fait moins vite. C’est pourquoi il est très important pour les entreprises de prendre en compte ces enjeux et de prévoir des mesures d’incitation pour garder plus longtemps les travailleurs expérimentés qui pourront former les nouveaux travailleurs qui entrereront sur le marché du travail.
D’autres enjeux seront à observer également. Les jeunes ont des préoccupations différentes des plus âgés, comme la conciliation travail-famille et vie personnelle. Il est donc important de considérer ces différences dans un plan d’attraction et de rétention de la main d’œuvre.
Portrait des travailleurs agés québécois (mythes et réalités)
Le taux d’activité des travailleurs âgés de 55 ans et plus est passé de 21,6% en 1995 à 37,2% en 2014[3], ce qui représente une augmentation de 15,6 points de pourcentage. Ce phénomène est du, entre autre, au boom des naissances qui a eu lieu entre 1945 et 1975[4]. En 2012, ces personnes ont commencé à atteindre l’âge de la retraite et comme ils sont nombreux, une pénurie de main d’œuvre qualifiée et expérimentée est à prévoir.
Il y a certains mythes, ou préjugés, concernant les travailleurs âgés qui peuvent leur nuire. En effet, certains employeurs croient que ces travailleurs sont plus à risque de subir un accident de travail, qu’ils sont moins productifs, qu’ils coûtent plus cher d’assurances ou encore qu’ils sont plus susceptibles de prendre des congés maladie. Certaines études démontrent que les travailleurs plus âgés ne s’absentent pas plus souvent que les employés plus jeunes. En effet, en 2014, le taux de fréquence des absences pour les 55 à 64 ans était de 8,6% comparativement à 8,0% pour les 35 à 44 ans[5], une différence de 0,6 point de pourcentage. La différence est minime. Il s’adapteraient aussi moins facilement au changement et auraient moins de motivation à apprendre que les plus jeunes.
Comme ils ont plus d’expérience, ils permettent à l’organisation de rester concurrentielle. Ce qui vient contrecarrer un peu le mythe qu’ils sont improductifs. Ils peuvent ainsi transmettre leur savoir aux nouveaux arrivants et ainsi favoriser la pérrennité de l’organisation. Les travailleurs âgés ont l’impression d’être un poids dans une organisation, d’être un frein à l’évolution de l’organisation puisque les employeurs, avec leurs préjugés défavorables, provoque ce sentiment de rejet. Si des mesures étaient prises pour améliorer leur sort, ils se sentiraient davantage importants, prendraient conscience de leur rôle, ce qui augmenterait leur motivation, et par le fait même, leur productivité. Le taux d’absentéisme diminuerait ainsi que le coût des assurances et des congés maladie. Tout le monde en serait gagnant.
Réalité des entreprises québécoises
Les entreprises québécoises font face à une nouvelle réalité sur le marché du travail. En effet, une main d’œuvre vieillissante, une cohabitation intergénérationnelle, une recherche d’équilibre entre travail et vie privée ainsi qu’une croissance de la diversité amènent de nouveaux défis pour les chefs d’entreprises.[6] Il est donc important d’en prendre conscience et de prendre les mesures nécessaires au bon fonctionnement de l’organisation.
Les entreprises québécoises souffriront des départs à la retraite puisque les entrants sont moins nombreux que les sortants, ce qui veut dire que la pénurie de main d’œuvre touchera toutes les entreprises québécoises, que ce soit les grandes entreprises ou les PME et autant dans le secteur public que privé. Le cas des infirmières en est un bon exemple.
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