Rapport De Stage accident vasculaire cérébral
Compte Rendu : Rapport De Stage accident vasculaire cérébral. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar elsara • 26 Février 2012 • 4 933 Mots (20 Pages) • 1 563 Vues
2007 ; 126, 4 : 95-101
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Résumé
INT
RODU CTION
La dysphagie est fréquente après un accident vasculaire cérébral (AVC): sa prévalence varie de 25% à plus de 50% dans la littérature médicale (1-11). Elle peut mener à des complications comme la déshydratation, la malnutrition et les troubles respiratoires sur fausses déglutitions par passage et stagnation du bol alimentaire ou de la salive sous le plancher des cordes vocales (pneumonie d’aspiration et obstruction des voies respiratoires). En moyenne, 40% (35.3% à 73% selon les études) des patients ayant subi un AVC présentent des troubles de déglutition, avec des fausses déglutitions ou aspirations (3-5,7,8,12-15). Elles sont primaires (au cours des phases de la déglutition, avant la reprise de l’inspiration) et/ou secondaires (au moment de la reprise de l’inspiration). Environ la moitié de ces fausses déglutitions sont « silencieuses » : elles ne provoquent pas de violent réflexe de toux, ni de signes de suffocation après passage de la salive ou des aliments sous les cordes vocales. Ces troubles de déglutition doivent
« LA DYSPHAGIE APRèS
UN ACCIDENT VASCULAIRE CéRéBRAL »
1re Partie artie : BILAN ET PRISE EN CHARGE
M
.Vandemeulebroecke¹,
P. Laloux2, G. Lawson3,
T. Deltombe¹, P. Hanson¹
1 Services de médecine physique et réadaptation,
2 de neurologie,
3 d’oto-rhino-laryngologie,
des cliniques universitaires UCL Mont-Godinne
Correspondance :
Dr. M.Vandemeulebroecke
Cliniques universitaires
de Mont-Godinne
Service de Médecine physique
et réadaptation
A
venue G. Therasse 1
B-5530 Yvoir
ABSTRACT
Dysphagia is a common complication after stroke which usually resolves within a few weeks but, in some cases, may persist for months or permanently. Dysphagia is responsible for aspirations, airway obstruction, aspiration pneumonia that increase morbidity and mortality in stroke patients.
There are no established specific and sensitive methods to detect dysphagia. Therefore, different approaches should be combined. For all stroke patients, multidisciplinary and dietary management is required to reduce the risk of aspiration and optimize nutritional status and hydration.
Key words:
swallowing disorders, stroke, aspiration pneumonia, fiber-optic endoscopic examination, vidéofluoroscopie (VFS), dysphagia
La dysphagie est fréquente après un accident vasculaire cérébral. Elle se résout habituellement en quelques semaines, mais elle peut persister pendant des mois voire être permanente. La dysphagie est responsable de complications telles que l’aspiration, l’obstruction des voies respiratoires et la pneumonie d’aspiration qui augmentent la morbidité et la mortalité des patients après l’accident vasculaire cérébral.
Il n’y a pas de méthode spécifique et sensible permettant de diagnostiquer toutes les dysphagies. Une association des différentes techniques d’évaluation est nécessaire. Tout patient qui a subi un accident vasculaire cérébral doit être considéré comme étant à risque de dysphagie et doit pouvoir bénéficier d’une prise en charge multidisciplinaire afin de réduire les risques d’aspiration et ses complications et optimaliser le status nutritionnel et hydrique.
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M. Vandemeulebroecke et al.
dès lors être recherchés par une évaluation instrumentale (3,16,17). Les pneumonies d’aspiration affectent 20% des patients après un AVC, essentiellement au cours du premier mois (11,19-21). Selon une étude réalisée par Kidd et al. (17) chez 60 patients, parmi les 25 patients qui présentaient une aspiration à la vidéofluoroscopie, 68% ont développé une pneumonie d’aspiration pour 6% seulement des patients sans aspiration. La pneumonie d’aspiration est la troisième grande cause de décès au cours du premier mois après un AVC (34% selon WR. Addigton (22)) (8,15,17,23). La plupart des patients recouvrent leur alimentation antérieure à l’AVC comme le montre l’étude de Mann et al. (11) où 97 des 112 survivants avaient le même régime alimentaire qu’avant l’AVC, et ceci malgré la persistance de troubles de déglutition à la vidéofluoroscopie (VFS) chez 50% des patients à six mois. La prévalence d’une dysphagie à long terme varie d’une étude à l’autre selon les méthodes d’évaluation : 14% à trois mois selon Hamdy (24), 2% à un mois selon Barer (7). Malgré la fréquence élevée des fausses déglutitions post-AVC, leur recherche n’est pas systématique (25-27). Il n’existe pas à l’heure actuelle de méthode unique et fiable permettant de détecter toutes les fausses déglutitions. Le test de référence, selon de nombreuses études, est la VFS ou radiocinéma (2-5,7,9,10,13,15,16,21,25,27-32). Le diagnostic des troubles de déglutition est cependant très important afin de pouvoir établir le régime alimentaire et la rééducation spécifique.
PH
YSIOLOGIE DE LA DÉGLUTITON
Le centre de contrôle de la déglutition, localisé au niveau du tronc cérébral, reçoit des afférences de récepteurs périphériques via les fibres sensitives des paires crâniennes V, VII, IX et X, du cortex (de manière bilatérale mais asymétrique) et du centre respiratoire (32). Le centre renvoie ensuite des informations via les fibres motrices des paires crâniennes V, VII, IX, X, XI et XII. La déglutition est le transfert du bol alimentaire ou liquidien de la bouche au pharynx puis de l’oesophage à l’estomac tout en protégeant les voies aériennes. La déglutition normale est constituée de quatre phases. Durant la phase de préparation orale du bol alimentaire, le patient introduit volontairement les aliments dans la cavité buccale. Ils y subissent la mastication et l’insalivation qui leur confèrent
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