Présidentielles 2022 : quelle place pour la culture ?

Présidentielles 2022 : quelle place pour la culture ?

20 avril 2022 • Par Emma Do Nascimento-Rat

Avec le quinquennat Macron a été débloqué entre le printemps 2020 et l’automne 2021 un fond de 14 milliard d’euros pour soutenir le milieu culturel en France. Mais même avec cette mesure, la crise du Covid-19 et la fermeture des musées, des salles de spectacles, de concerts, les festivals annulés… rien n’a contribué à la remise sur pied du secteur culturel. Alors quelle place lui est réservée dans les programmes des douze candidats, à cette culture esquintée par la situation récente ? Est-elle, en premier lieu, totalement effacée ou possède-t-elle une place prépondérante au sein de ceux-ci, qui permettrait de rassembler toujours plus d’électeurs ?  La droite et la gauche ont-elles la même conception de la culture, et comment comptent-elles l’introduire dans leurs idées ?

La culture quasiment absente parmi les programmes des douze candidats

Déjà affaiblie par la crise sanitaire liée au Covid-19, le domaine de la culture s’apprête à faire face à de nombreux enjeux à l’issue de ce quinquennat mené par Emmanuel Macron, de nouveau aspirant à sa propre réélection. Et pourtant, elle n’est absolument pas un sujet de préoccupation chez les candidats : "Il y a des propositions chez les candidats, mais pas vraiment de fil directeur ni de projets qui permettent d'envisager une politique culturelle réenchantée", constate Françoise Benhamou, économiste et spécialiste de la culture et des médias. En effet, si l’on peut reconnaître pour certains la volonté d’une augmentation du budget annuel consacré à la culture (principalement à gauche), très peu voire aucune propositions ne sont mises en avant pour promouvoir cette dernière.

Souvent associée avec l’école et l’éducation, elle est de par ce rapprochement cruciale pour le développement et l’épanouissement de futurs citoyens français, mais elle est en réalité bénéfique et nécessaire pour tous. Alors pourquoi est-elle si peu présente dans les programmes des candidats ? Même si la majorité de ceux-ci reconnaissent son importance capitale –surtout après en avoir été privés pendant la crise sanitaire, elle a, semble-t-il, été remplacée par des thèmes jugés plus importants, ou parfois tout simplement omise.

Des mesures plutôt concrètes à gauche

Force est de constater que certaines mesures sont tout de même proposées par les candidats de gauche : le communiste Fabien Roussel prévoit d’instaurer un nouveau "ministère de la Culture, de l'Éducation populaire et des Médias", ou encore, de même que le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, de consacrer 1% du PIB au budget annuel de la culture. Il souhaite également créer un régime pour les artistes-auteurs et améliorer celui des intermittents du spectacle en les dotant  "d'un statut authentique, plus protecteur et garantissant effectivement leurs droits sociaux et leurs rémunérations", tout comme le leader des Insoumis.

De son côté, la candidate socialiste Anne Hidalgo compte "replacer la culture au cœur du projet républicain", en militant pour la juste rémunération des artistes, écrivains, producteurs et diffuseurs ou en développant le principe des artothèques et des médiathèques publiques destinées aux arts plastiques afin de donner un rôle le plus important possible aux arts visuels.

Même si la culture n’est pas une priorité dans la "République écologique" de Yannick Jadot, il entend tout de même débloquer un plan d’un milliard d’euros par an pour aider le secteur et œuvrer pour une "décentralisation" de la culture, tout comme la candidate Lutte Ouvrière Nathalie Arthaud qui affirme qu’il faudrait "consacrer plus d’argent à la culture, dans tous ses aspects. ", sans pour autant proposer de réelles mesures.

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