Polyhandicap

A mon arrivée dans le groupe 1 du j’ai découvert le secteur du polyhandicap. Les enfants et adolescents qui composent le groupe dans lequel j’effectue ma formation présentent tous un handicap lourd. Ils sont alités une bonne partie de la journée car ils ont une santé très fragile et il faut respecter leur rythme lent. Les activités qu’ils peuvent effectuer ne sont pas nombreuses et les soins tiennent une place importante dans la vie du groupe.

Ce qui m’a le plus surprise en intégrant le groupe, c’est le mode d’alimentation de certains jeunes. En effet, Méric, Albert, Jérémie, Yanis et Tumia sont alimentés par sonde de gastrostomie et n’ont donc pas de stimulation par la bouche. C’est un mode d’alimentation que je ne connaissais pas et qui consiste à mettre en place une sonde qui permettra d'introduire l'alimentation directement dans l'estomac. Les aliments sont introduits par une tubulure que l’on branche sur la sonde. Ce système est mis en place pour différentes raisons. Méric, par exemple, a un problème de déglutition et faisait des fausses routes importantes mais pour Tumia le système a dû être mis en place car elle refusait de s’alimenter par la bouche. Milla, quant à elle, ne mange que des aliments mixés et Emma mange en petit morceau.

Quand j’ai découvert l’atelier cuisine animé par ma collègue de travail je n’ai pas de suite saisie l’importance de proposer cette activité à des enfants ne se nourrissant pas par la bouche.

Après quelques temps passé à observer chacun d’entre eux j’ai peu à peu découvert les différentes manières de leur procurer des sensations à travers diverses activités (massage, Snoezelen, musique) et je me suis rendu compte que l’atelier cuisine en faisait partie intégrante.

J’ai pu toute au long de l’année participer et animer cet atelier au côté de ma collègue. Cela m’a permis d’en comprendre les différents objectifs. C’est donc avec conviction et après avoir évaluer les bienfaits de cet atelier que j’ai pris la place de ma collègue, partie du groupe, pour animer ce moment convivial.

Même si j’ai gardé les objectifs de départ, j’ai tout de même, en accord avec l’équipe, procéder différemment quant à l’animation de l’atelier. Au départ, cet atelier accueillait deux enfants d’un autre groupe et quelques un des enfants du groupe dans lequel je travaille. Il y avait souvent du va et vient du fait de l’accueil d’autres personnes dans le groupe et de l’emploi du temps des jeunes (musique, kiné,…) et cela pouvait perturber l’activité.

C’est pourquoi en reprenant cette activité et après concertation de mes collègues, nous avons décidé ensemble d’animer l’atelier cuisine tous les mardi matin et seulement avec les jeunes du groupe. Cette matinée est dépourvue de toute autre activité pour que chaque jeune puisse prendre le temps de participer à sa manière.

Le choix des recettes se fera le lundi matin pour que le lundi après-midi nous puissions, avec un ou deux des jeunes du groupe, partir faire les courses. Les recettes seront adaptés en fonction du type d’alimentation de chacun des jeunes (mixé, mastiqué ou en petit morceau) et différents moyens seront utilisés pour qu’ils puissent tous participés selon leur capacité.

L’atelier

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