Maladie De Parkinson

56. EXT. INT. / NUIT – CAFÉ NATIO

En surimpression : « printemps 1995 ».

Une réunion se tient dans une salle de restaurant aménagée pour l’occasion : derrière

deux tables en enfilade, quatre ou cinq meneurs ; devant eux, un parterre de chaises

avec une trentaine d’hommes (dont Istria au fond et Ferrandi au premier rang) ; les

autres tables sont repoussées contre les murs. On a poussé les autres tables dans le

fond…

L’ORATEUR

Bon, attacchemu u cumunicatu, va bè ?

(ST : on passe au communiqué, d’accord ?)

Dans la salle, un homme se lève, c’est Marcel Istria.

L’ORATEUR (surpris)

Iè ? … Marcellu…

ISTRIA (pas très à l’aise à l’oral)

Sarà più d’un’ora ch’e no parlemi avà… È… À senta vi,

pari chì u nostru nimicu, sia u Canale Storicu. Ma… Ci hè

qualcosa ch’ùn capiscu micca… Induva andemi cusì ?

(ST :Ça fait une heure qu’on parle… Et… On dirait que notre

ennemi c’est le Canal historique. Mais… Je comprends pas...

On va où comme ça ?)

NATIO 1

Quì dinò in Carghjese, simu intracci à facci stirpà…

Ciò ch’elli volenu l’altri, ghjè di mette a

puzza trà di noi da pudè piglià a suprana ancu di più !

(ST : Même ici à Cargèse, on est en train de se faire

bouffer… Les autres ce qu’ils veulent, c’est nous

diviser pour mieux régner !)

NATIO 2

Sò assassini sò ! Sò vinduti!

(ST : C’est des assassins ! Et des corrompus !)

On surprend une engueulade entre deux hommes qui tournent à une bousculade

musclée que d’autres hommes tentent de calmer en séparant les énervés.

L’ORATEUR

Circhemu di mette in piazza una strategia O Marcè

Aiòòò …

(ST :On essaye de définir une stratégie, Marcellu …)

Quelqu’un se marre.

ISTRIA (haussant le ton)

Mais je m’en tape de la stratégie! Emi da cuntinuà cusì à

tumbà ci trà di noi! U statu francesi, si lava i mani … Je

veux dire, ci tazzemi qui, trà di noi è…(il ne trouve plus

ses mots) è … quandu ci n’hè unu chì cerca di neguzià,

ci hè l’altru daretu chì sciacca un bottu o chì tomba

l’amichi !

(ST : On va pas continuer à se faire plomber ! L’Etat

français, il est tranquille… Je veux dire, on se bat entre nous

et…

...