Lumières
Mémoires Gratuits : Lumières. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 19 Janvier 2014 • 315 Mots (2 Pages) • 680 Vues
ne l'est pas, elle est en voie de l'être.
Lumières = processus lent, qui ne peut s'édifier qu'au cours d'une évolution dont la marche d'une part n'est jamais assurée et, d'autre part, dont le terme est davantage postulé idéalement que réalisable historiquement. Kant croit pouvoir déceler des éléments positifs et probants, auxquels le règne de Frédéric II n'est pas étranger.
« Un prince qui ne trouve pas indigne de lui... si seulement on ne s'évertue pas à les y maintenir » (p. 24-25).
Kant rend grâce à Frédéric II d'avoir été le premier à permettre au genre humain de se libérer des tutelles religieuses. Cette libération va au-delà de la simple tolérance qui suppose une démarcation nette entre l'autorité et le toléré. Tolérance qui laisse toujours planer la possibilité d'un arbitraire et d'une répression politique. S'il y a tolérance, c'est qu'il y a une marge de permission qui peut se restreindre au fil des raisons politiques. Etre tolérant, c'est encore marquer qu'on pourrait ne pas tolérer. Or sous le règne de Frédéric II, permettant un libre « usage privé de la raison », les ecclésiastiques peuvent comme savants exprimer leurs divergences, et la sécurité civile n'a pas à en pâtir, bien plus même (cf. passage suivant) elle en est la condition de possibilité. De plus, un tel gouvernement peut offrir un modèle politique aux autres Etats, montrant la possible conciliation entre liberté des sujets et maintien de la paix civile. Cet Etat est donc à la fois éclairé et éclairant, permettant d'éviter de sombrer dans la haine de l'Etat qui, selon Kant, va de pair avec la haine de la raison (misologie). Désespérer du politique à atteindre la liberté ou de la raison à atteindre le vrai, c'est perdre la foi en une existence pleinement humaine et valant la peine d'être vécue. A la croisée de ces chemins : le fanatisme et l'obscurantisme (comme régressions toujours possibles).
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