Les femelles « free-martin »

Les femelles « free-martin », sont des femelles présentant des anomalies. Les organes reproducteurs féminins sont peu développés et des organes reproducteurs mâles peuvent être présents. Comment expliquer ces anomalies ? Dans un premier temps, nous rappellerons comment s’établit la différenciation des gonades, et dans un deuxième temps, comment on peut expliquer la présence de ces anomalies chez ces femelles particulières.

Les gènes contrôlent l’établissement des gonades. D’une part, l’acquisition du sexe gonadique chez le mâle dépend de la présence du gène SRY sur le chromosome Y. D’autre part, l’acquisition du sexe gonadique féminin est dû à l’absence du chromosome Y, donc du gène SRY. La différenciation des gonades est suivit par la mise en place des voies génitales et par la formation des organes génitaux externes. On observe notamment une disparition des canaux de Müller et un maintien des canaux de Wolff chez le mâle et l’inverse chez la femelle. Chez le mâle, cette différenciation des voies génitales est provoquée par des hormones. La première est la testostérone qui engendre le développement des voies génitales à partir des canaux de Wolff et la masculinisation des organes génitaux externes. La deuxième hormone, l’AMH (hormone antimüllérienne), provient des cellules de Sertoli elles-mêmes situées dans la paroi des tubes séminifères et provoque la dégénérescence des canaux de Müller. Chez la femelle, la différenciation des voies génitales n’est pas contrôlée par les ovaires, mais se fait simplement en l’absence d’hormones. De ce fait, les canaux de Wolff disparaissent spontanément et l’absence d’AMH permet le maintien des canaux de Müller pour former les voies génitales femelles.

Dans le document, nous apprenons « qu’une particularité de cette espèce réside dans la fusion précoce des vaisseaux sanguins des deux placentas, ce qui entraîne des échanges de sang entre les deux fœtus. » Or, comme nous le savons, les gonades se différenciant en premières durant le développement embryonnaire sont les testicules, contrairement aux ovaires, qui se différencient environ trois semaines après. Les anomalies chez la femelle de bovidés jumelle s’explique alors par le fait qu’une fois l’acquisition de ses testicules par le mâle de bovidés jumelle faite, il y a alors la présence de testostérone et d’AMH dans les vaisseaux sanguins et donc également dans ceux de la femelle puisque leurs vaisseaux sanguins sont fusionnés. L’hormone anti-müllérienne explique la très petite taille des ovaires et le très léger développement voir même l’absence de trompes utérines chez la femelle, qui engendrent sa stérilité. La présence de testostérone explique l’apparition de certains organes caractéristiques de l’appareil mâles comme les vésicules séminales. Enfin, les veaux mâles sont normaux car les gonades mâles se différencient bien avant les gonades femelles.

Dans ce cas de la pathologie appelée « Free Martin », les anomalies de cette femelle de bovidés jumelle s’expliquent par la présence, dans ses ovaires, des deux hormones qui engendrent normalement le développement des voies génitales masculines, due à la fusion précoce des vaisseaux sanguins des deux placentas, qui entraîne alors des échanges de sang entre les deux fœtus.

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