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La Francophonie au Québec d'un point de vu juridique

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Par   •  22 Mars 2017  •  Dissertation  •  4 446 Mots (18 Pages)  •  823 Vues

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La francophonie canadienne

Essai

Francois Maire

16/03/2017


Dans les années soixante, l'Histoire du Canada connait une rupture relativement importante au niveau de ses traditions. C'est ce qu'on appelle la Révolution Tranquille qui commence avec l'élection du Parti Libéral du Québec. Elle se caractérise par plusieurs changements dans la société ainsi qu'une réorientation de l'État québécois. Celui-ci va alors adopter les principes de l'État -providence, qui désigne d'importantes interventions de l'État dans le domaine social. Le gouvernement a pour priorité de laïciser l'État québécois, c’est-à-dire d'entreprendre une véritable séparation entre l'État et l'Église catholique qui occupait jusque-là une place très importante dans la société. On verra apparaître une nouvelle identité nationale : l'identité québécoise, qui prendre la place de l'identité traditionnelle canadien-français et les québécois vont s'orienter vers un nationalisme plus offensif et progressif. L'identité canadien-français désignait plus exactement les canadiens dont les origines étaient françaises. Cette nouvelle identité est, en quelque sorte, une libération pour les québécois qui éprouvaient un véritable complexe d'infériorité face aux canadiens français.
Ce renouveau provoquera un réveil important de la vie culturelle et intellectuelle québécoise. En effet, la télévision, le cinéma, la littérature v
ont s'imprégner considérablement des spécificités de la langue québécoise. On peut citer notamment l'apparition du français radio-canadien. Radio-Canada a créé une variante de la langue française proche de la "norme parisienne". Elle constitue une certaine norme du "bon parlé" du français québécois. En même temps, l'État va reprendre contact avec la France pour enfin sortir de son isolement. La Délégation Générale du Québec s'installera à Paris et les deux États signeront des ententes de coopération et se rendront des visites officielles. "Les années 1960 ont été des années de changements importants au Québec, comme un peu partout dans le monde. Ici, on a pris conscience de certaines lacunes au niveau de la protection de la langue française." a dit Jean-Pierre Le Blanc, Porte-parole de l’Office Québécois de la Langue Française. L'Office Québécois de la Langue Française est donc né suite à cette révolution.
L’Office
Québécois de la langue française est un organisme public dont les missions sont dictées par la Charte de la Langue Française et ses règlements. Elle veille à ce que le français soit la langue normale et commune dans l'administration, le travail et le commerce (en tenant compte bien sûr de la réalité des entreprises en ce qui concerne leur secteur d'activité ou les relations avec l'étranger), des communications et l'enseignement. Il fait la promotion du français et l'enrichit grâce à la publication de différents lexiques, vocabulaires ou par le développement d'outils linguistique comme le grand dictionnaire terminologique ou la banque de dépannage linguistique. Ces outils permettent d'aider le public à connaitre l'équivalent français de certains termes spécifiques anglais ou encore à mieux s'exprimer en français. Elle surveille également la situation linguistique au Québec par ses activités de recherche.

Nous nous demandons alors pourquoi le Québec a-t-il eu besoin de créer cet organisme public qui est l'Office Québécois de la Langue Française pour préserver la langue française et nous viendrons à nous interroger sur la situation actuelle du français au Québec. Pour y répondre, nous allons retracer l'histoire juridique de la langue française au Québec ainsi qu'au niveau fédéral et nous verrons dans un deuxième temps l'efficacité des mesures prises par le gouvernement pour promouvoir le français.

La première loi linguistique au Québec est la loi 63, la loi pour promouvoir la langue française au Québec mais elle sera abrogée par la loi sur la langue officielle de 1974.
Cette loi apparu
e suite à "la crise de St-Léonard", qui se trouve être aujourd'hui un arrondissement à la périphérie nord de Montréal. Les francophones qui s'y étaient installés craignaient fortement l'anglicisation de leur quartier par les immigrants, notamment par la population italienne (représentant la plus grosse communauté allophone) qui envoyaient leurs enfants dans les écoles anglophones. "En effet, plus de 85 % des élèves qui terminaient leurs études primaires […] se dirigeaient vers les écoles secondaires de langue anglaise." selon V. Levine. Les francophones exigèrent alors que le français ne puisse être que la seule langue d'enseignement.  Ce à quoi la commission scolaire de St-Léonard répondit favorablement le 27 juin 1968 en adoptant une résolution imposant l'école française aux nouveaux élèves des écoles élémentaires. Il se trouve donc qu'une majorité de commissaires voulaient interdire progressivement l'enseignement en langue anglaise car aucune loi ne réglementait la langue d'enseignement jusque-là. La communauté italienne, en colère contre cette décision, proteste et organise alors des écoles clandestines. Ces écoles, organisées dans des domiciles privés, sont bien sûr mal adaptées à l'enseignement et mal approvisionnées en fournitures scolaires. C'est le début du conflit linguistique entre francophones et immigrants.
L'année 1969 est marquée par une série de manifestation
s particulièrement violentes à St-Léonard. On peut citer, par exemple, la revendication de la francisation de l'Université McGill en mars 1969 ou le 3 septembre 1969 qui opposera près de 5 000 étudiants francophones et anglophones dans les rues de St-Léonard. Dans ce contexte de crise, le gouvernement dirigé par Jean-Jacques Bertrand de l'Union Nationale va répondre à ces conflits en déposant la loi 63 sans attendre les recommandations de la Commission et elle sera sanctionnée le 28 novembre de cette même année. Les francophones vont alors avoir de très vives réactions face à cette loi car ils auront le sentiment de se faire trahir par le gouvernement. En effet, la loi 63 reprend le projet de loi 85, qui était un projet de loi antérieur visant à assurer le statu quo de l'anglais en matière de langue d'enseignement, donc destiné à annuler la décision des commissaires de Saint-Léonard, jusqu'à ce que la commission d'enquête rende son rapport sur la situation de la langue française. Ce projet ne dépassera pas l'étape de l'étude en commission parlementaire et sera finalement jamais adopté. La commission scolaire va devoir annuler sa résolution et laisser le choix de la langue d'enseignement, notamment aux migrants italiens, qui, de fait, sera l'anglais. Les écoles doivent toutefois assurer "une connaissance d'usage de la langue française aux enfants à qui l'enseignement est donnée en langue anglaise". La loi 63 engendra des manifestations à Montréal et au Québec, rassemblant jusqu'à 30 000 personnes.
Dans ce contexte de crise, les francophones porteront alors Robert Bourassa, chef du Parti Libéral du Québec, au pouvoir, qui promet de régler cette question linguistique.

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