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L'épuisement Nerveux (burn Out), Mal Du Siècle

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Par   •  24 Juin 2013  •  1 642 Mots (7 Pages)  •  994 Vues

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L’épuisement nerveux (burn out), mal du siècle

Concurrence, compétitivité, efficacité, productivité, tels sont les maîtres-mots des sociétés modernes, entraînées dans la masse tourbillonnante de la production de masse, de la technologie performante, de l'informatique omniprésente et de l'obsession du profit et du pouvoir d'achat.

Cette frénésie collective n'est pas sans conséquences sur la santé des individus en termes d'extrême fatigue nerveuse et psychique, ce dont on commence tout juste à prendre conscience. Car, depuis quelque temps, une sorte de «maladie du travail» se répand dans les entreprises, et ce sont évidemment les plus consciencieux, les plus chargés de responsabilités - les cadres notamment -, les plus soucieux de bien faire, les plus émotifs aussi, qui sont confrontés les premiers à ce stress permanent. Et il peut advenir que celui-ci déborde complètement leurs défenses organiques, les amenant au stade d'épuisement émotionnel que les Américains nomment «Burn out» (qu'on peut traduire par «être consumé», «s'éteindre»).

L'homme de Cro-Magnon devant l'ordinateur

Le drame de l'homme moderne, c'est que son cerveau et son système nerveux ne se sont guère modifiés au cours des cinq derniers millénaires, et sans doute pas du tout durant les deux derniers siècles. Or, quelle commune mesure y a-t-il entre le travail de notre ancêtre paysan de 1812 et celui de son descendant de 2012 vissé devant son ordinateur ? «L'homme est un étranger dans le monde qu'il a créé», déclarait déjà Alexis Carrel (Prix Nobel de médecine en 1910) qui pourtant ne connaissait pas encore la télévision, ni l'ordinateur, ni le téléphone portable.

Que dirait-il aujourd'hui ? Il ne pourrait que souligner sa sentence de deux traits appuyés. Chacun apprécie l'efficacité des moyens modernes de communication, mais on oublie qu'ils augmentent considérablement la pression mentale exercée sur chaque individu. Sacha Guitry disait déjà, en substance : «Avec le téléphone, n'importe qui vous sonne comme autrefois le maître sonnait son valet.» C’est terriblement exact ! Et Guitry non plus ne connaissait pas le portable.

Aujourd'hui, pour peu que vous occupiez un poste de responsabilité, il vous est pratiquement impossible d'échapper aux sollicitations de toutes sortes qui viennent à l'improviste vous déconcentrer et vous obligent à penser à trente-six choses à la fois. Comme ce n'est pas possible, vous en oubliez la moitié, d'où un stress supplémentaire, une anxiété au sujet d'une erreur éventuellement commise et un obscur sentiment de culpabilité qui finissent par user prématurément votre système nerveux.

Tant que vous êtes jeune et en bonne santé, vous tenez le coup à peu près, mais dès que vous passez la quarantaine, cela devient de moins en moins supportable. Or, les conditions économiques et sociales actuelles (mondialisation, allongement de la durée de vie, vieillissement des populations occidentales...) conduisent inexorablement à repousser l'âge de la retraite. Comment concilier ces deux impératifs contraires ? Entre usure nerveuse prématurée et nécessité de travailler plus longtemps, il y a téléscopage.

Les entreprises au pied du mur

Ce sera la problématique principale des entreprises dans les vingt années à venir. Il leur faudra trouver le moyen de «déstresser» leurs employés, où elles subiront une baisse importante de productivité, tandis que la Sécurité Sociale, déjà si mal en point, croulera sous les arrêts de travail.

Certaines entreprises s'en préoccupent déjà, mais beaucoup ne s'en soucient guère ou se contentent de «rajeunir» leur personnel. Le Dr François Baumann, dans son ouvrage intitulé Burn out, quand le travail rend malade (Editions Josette Lyon) écrit : «Le paradoxe étant que la personne ainsi ''consumée'' ne voit pas clairement les conséquences de son état : elle n'est pas encore consciente d'être entrée dans une pathologie. Elle va poursuivre son travail à un rythme effréné et même accéléré par rapport à ses habitudes... mais avec une absence d'efficacité, une redondance dans l'effort qui entretiendra cette démotivation générale en rapport avec la faiblesse des résultats obtenus.»

Car c'est en effet la démotivation qui menace le «consumé», dégoûté de constater que son redoublement d'efforts n'obtient pas les résultats souhaités. Ou bien, pire encore, il a recours à des subterfuges : tabac, alcool, drogues, somnifères, antidépresseurs, etc. pour masquer le problème sans le résoudre. Il peut tomber alors dans des addictions dont les méfaits viendront s'ajouter à son épuisement et l'enfermer dans une situation intenable dont il ne pourra plus sortir.

Une enquête de l'IFAS (Institut Français d'Action sur le Stress) et portant sur 13.000 personnes, montre que le facteur stress au travail représente aujourd’hui pour un homme sur cinq et pour une femme sur trois un élément de risque-santé important... On ne peut qu’être inquiet en ce qui concerne l'évolution rapide et prévisible des troubles psychiques, mais aussi des troubles articulaires et des douleurs musculaires; si rien n'est fait, c'est à une véritable explosion que l'on peut s'attendre dans les prochaines décennies.

Il apparaît clairement à tous les observateurs que le formidable développement de l’informatique a considérablement augmenté la pression quasi permanente sur le système nerveux des utilisateurs. C’est l'ensemble

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