Cours de Culture générale: La Fête
Dissertation : Cours de Culture générale: La Fête. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar melissa240191 • 13 Novembre 2014 • 3 667 Mots (15 Pages) • 3 863 Vues
Mélissa Hail
Cours de Culture Générale
Dissertation :La fête
Notion complexe voire insaisissable par la diversité de ses formes , aborder le sujet de la fête c'est se heurter à conceptualiser un terme qui ne l'est pas spontanément.
Il convient donc tout d'abord d'ouvrir une piste et partir de l'étymologie : le mot «fête» qui apparaît vers 1050 et signifie à l'origine «célébration faite à un jour marqué» (Alexis, éd. Chr. Storey, 257). Le terme s'écrit alors « feste ». Fête est tiré du latin populaire festa, lui même neutre pluriel substantivé de l'adjectif festus qui signifie «de fête». Le mot fête apparaît comme une ellipse de festa dies, «jour de fête».
De manière générale, le mot « fête » évoque un « ensemble de réjouissances collectives destinées à commémorer périodiquement un événement »(selon le CNRTL)
Ainsi , dans chaque sociétés, qu'elles soient antiques ou modernes, tournées vers la religion ou païennes , on va retrouver des cérémonies organisées en l'honneur d'une divinité, d'un être ou d'un objet sacré.
Malgré la multitude de concepts auquel le mot « fête » peut renvoyer , certaines caractéristiques se retrouvent entre les différentes cultures et coutumes :
-des réjouissances publiques :on ne fait pas la fête seul , on ne se donne pas une fête à soi même : en effet , impossible de parler de fête tout seul ou à deux , que ce soient les banquets des dyonisies où le « moussem » berbère,tous renvoie à l'idée d'un rassemblement entre de nombreuses personnes , le nombre pouvant bien sûr varié ;
-le jour chômé:la fête se présente en effet en opposition au travail , par essence elle s'oppose à la nécessités de la production et du travail.
-l'exaltation de sentiments : la fête est bien trop souvent connotée avec l'idée de joie , mais ce serait oublié ,la fête des mânes chez les Romains qui est considérée comme un jour triste qui comprenait des sacrifices, des processions, des jeux, des repas sacrés ou plus contemporain où même la fête des Morts qui renvoie à l' idée de rendre hommage aux morts à un jour donné.
Au regard de ces différents éléments , il conviendra donc de s'interroger sur l'insertion de la fête dans la temporalité du quotidien et de s'intéresser sur les finalités de la fête.en passant outre les préjugés sur la futilité de la fête et son caractère « gratuit »(dans le sens qui ne rapporte rien à la personne de quantifiable ) sur les finalités de la fête.
Pour l'étude de ce sujet ,au regard de sa large étendue , il conviendra de s'attarder sur la dimension de la fête dans son aspect temporel (ou de son absence de temporalité).(I)Enfin la fête ,sous des apparences empreintes de futilité se révèle bien plus complexe et utile qu'on ne pourrait le penser.(II)
I/La fête dans sa dimension temporelle
La fête plus qu'un simple fait social , renvoie également à une période à la temporalité spécifique , période « hors du temps » où chacun s'en va pendant un laps de temps non défini mais surtout non perpétuel nier son quotidien(1) quitte à s'y « engloutir » (2).
Ce caractère volatile propre à la fête explique qu'à travers les époques les hommes aient eut à cœur de fixer ces instants fugaces dans leur mémoire.(3)
1.La fête comme négation du quotidien :
L'importance de la fête et l'attrait qu'elle exerce sur les différentes populations à travers l'Histoire peut s'expliquer par son caractère singulier et « hors du temps » qui s'oppose à un quotidien répétitif.
En effet , la fête se vit comme un moment de vie intense en rupture complète avec la vie quotidienne . L'existence des fêtes vient agrémenter la banalité des obligations du quotidien comme l'explique l'auteur Monsieur Roger Caillois dans Les Jeux et les hommes : le masque . L'exemple du phénomène du Spring Break aux Etats Unis ,où pendant une semaine des étudiants souhaitant s'échapper de la pression universitaire repoussent leurs limites univers retranscrit d'ailleurs dans le film pop d' d'Harmoni Korine , Spring Breakers ,illustrent cette théorie.
C'est par l'opposition avec la vie quotidienne que les réelles spécificités de la fête sont frappantes ,les ruptures entre la fête et la vie quotidienne s'apprécient sur différents plans .
il y a ainsi en premier lieu l' idée de rupture du temps où la période de la fête est vécue comme sacrée et hors du temps.
, Par ailleurs , la fête par principe est exceptionnelle et ne peut pas être perpétuelle d'où la volonté d'en profiter avant qu'elle ne s'achève
Dans « Le bal à la Vaubyessard » dans Madame Bovary (1857),Flaubert démontre à quel point une invitation à une fête peut permettre une évasion du quotidien où la monotonie de l’existence d’Emma est rompue grâce à une invitation au bal donné par le Marquis d’Andervilliers, par un analyse très détaillée des éléments qui composent le décor et par une longue succession d'appositions , le lecteur a une impression de scène figée où il lui est possible de tout contempler à la fois : « Les bougies des candélabres allongeaient des flammes sur les cloches d'argent ; les cristaux à facettes, couverts d'une buée mate, se renvoyaient des rayons pâles ; des bouquets étaient en ligne sur toute la longueur de la table, et, dans les assiettes à large bordure, les serviettes, arrangées en manière de bonnet d'évêque, tenaient entre le bâillement de leurs deux plis chacune un petit pain de forme ovale. Les pattes rouges des homards dépassaient les plats ; de gros fruits dans des corbeilles à jour s'étageaient sur la mousse ; les cailles avaient leurs plumes, des fumées montaient ; et, en bas de soie, en culotte courte, en cravate blanche, en jabot, grave comme un juge, le maître d'hôtel, passant entre les épaules des convives les plats tout découpés, faisait d'un coup de sa cuiller sauter
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