Les Sectes
Analyse sectorielle : Les Sectes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar liofazer • 9 Décembre 2013 • Analyse sectorielle • 7 730 Mots (31 Pages) • 802 Vues
Le mot secte a d'abord désigné soit un ensemble d'individus partageant une même doctrine philosophique, religieuse, etc. soit un groupe plus ou moins important de fidèles qui se sont détachés de l'enseignement officiel d'une Église et qui ont créé leur propre doctrine. Une secte peut aussi désigner une branche d'une religion, une école particulière. En ce sens, ce mot n'a rien de péjoratif.
Cependant, ce terme a pris une dimension polémique, et désigne de nos jours un groupe ou une organisation, le plus souvent à connotation religieuse, dont les croyances ou le comportement sont jugés obscurs ou malveillants par le reste de la société. Généralement, les responsables de ces groupes sont accusés d'une part de brimer les libertés individuelles au sein du groupe ou de manipuler mentalement leurs disciples, afin de s'approprier leurs biens et de les maintenir sous contrôle, et d'autre part d'être une menace pour l'ordre social.
Cette connotation négative de « secte » est récusée par la plupart des groupes visés, ainsi que par certains juristes et sociologues. Pour dénoncer des activités éventuellement néfastes de certains groupes, l'expression dérive sectaire est devenue récemment la formule officielle de certaines structures gouvernementales comme la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) en France.
Sommaire [masquer]
1 Sectes historiques et hérésies
2 Typologie des sectes
3 Les sectes de nos jours
3.1 Tentatives de définition
3.2 Sectes et religions
3.2.1 Perceptions du mot « secte »
3.2.2 Dans le christianisme
3.2.3 Dans le bouddhisme
3.2.4 Dans l'hindouisme
3.3 Scandales autour des sectes et médiatisation
4 Lutte contre les sectes
4.1 En Europe
4.1.1 En France
4.1.1.1 Les sectes chez les enfants
4.1.1.2 Les critères de dérive sectaire
4.1.2 En Belgique
4.1.3 En Suisse
4.2 En Chine
4.3 Aux États-Unis
5 Point de vue des sociologues
6 Correspondance des mots en langues européennes
7 Annexes
7.1 Bibliographie
7.2 Articles connexes
7.3 Liens externes
8 Notes et références
Sectes historiques et hérésies[modifier | modifier le code]D'un point de vue étymologique, le mot « secte » vient du latin secta, qui a comme définition une voie que l'on suit, un parti, une cause, une doctrine philosophique, une secte religieuse[1]. Ce terme est dérivé du verbe sequi, qui signifie « suivre » (la dérivation étymologique à partir du latin secare, qui signifie « couper », est erronée[2].)
Le mot secte en grec, équivalent de la secta latine, est hairesis (αἵρεσις: option, opinion, secte, parti). Une hérésie désignait d'abord le choix ou la préférence pour une doctrine, bien avant d'avoir la connotation péjorative que l'Église catholique lui connaît: celle de doctrine dissidente.
Certaines grandes religions actuelles furent, à l'origine, des sectes émanant de religions plus anciennes et déjà bien implantées. Ainsi, le christianisme s'est d'abord développé comme une secte au sein du judaïsme, dont il a repris une partie des enseignements. Néanmoins, ces religions ont acquis au fil du temps un grand nombre d'adeptes et une reconnaissance officielle importante.
Statue de Pline le JeuneL'Antiquité ne donnait pas de connotation négative aux termes de secte ou hérésie, mais faisait par contre une distinction entre religion licite, ou pas. C'est en tant que religion illicite que les premiers chrétiens, lors des persécutions du IIe siècle, se virent être qualifiés par Pline le Jeune de « superstition déraisonnable et sans mesure »[3] et que Celse leur reprocha des dérives telles que de viser à « miner l'ordre social et former un État dans l'État », ou de nuire « à la santé publique en détournant les adeptes des médecins attitrés au profit des promesses illusoires de guérison »[4].
C'est dans le sens de sous-branche de religion que l'on peut parler de secte pour les groupements issus du bouddhisme, de l'hindouisme, du shintoïsme ou du taoïsme. Mais autant ces religions ont toujours été plus ou moins ouvertes à la dissidence, autant le christianisme, se voulant par nature universel, l'a longtemps combattue : dans les pays catholiques, toute dissidence, qualifiée d'hérésie, a donc toujours eu une connotation péjorative, et a été susceptible de répression.
Par la suite, par volonté d'établir un monopole religieux, l'association de ces doctrines au pouvoir politique (après Constantin Ier) va faire apparaître la notion d'orthodoxie.
Le protestantisme a longtemps été considéré comme une hérésie par l'Église catholique romaine et a entraîné une grande répression de ses membres à la Renaissance, qui déboucha sur de longues guerres en Europe (guerres civiles en France et Allemagne, guerre entre pays de religions différentes) et des massacres, notamment lors de la nuit qui marqua la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572 ou lors de la prise de Magdebourg. Quelques siècles plus tôt, les persécutions de l'Inquisition, tribunal d'exception de l'Église catholique, avaient été encore plus fortes contre ce qui était appelé l'hérésie cathare.
Dans son Dictionnaire philosophique, Voltaire classe comme sectaire toute croyance non acceptée universellement ou non prouvée de façon évidente[5].
Le mot secte peut avoir une connotation moins péjorative dans d'autres cultures: le mot sect en anglais, par exemple, est plutôt neutre, et le mot cult reprend notre définition
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