La notion de loi naturelle dans la pensée classique
Commentaire de texte : La notion de loi naturelle dans la pensée classique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Hermine de Reinach • 1 Novembre 2019 • Commentaire de texte • 1 167 Mots (5 Pages) • 737 Vues
« La loi naturelle n'est pas autre chose qu'une participation de la loi éternelle dans la créature raisonnable » écrit Saint Thomas d’Aquin dans son ouvrage Somme de Théologie. En effet, il considère que la loi naturelle n’est ni un concept juridique, éthique ou bien moral mais issu d’un gouvernement divin. Chaque créature est guidée intérieurement par la providence divine et s’accomplit selon le projet de Dieu. Il entend donc par loi naturelle, l’idée qu’il existe des dynamismes extérieures, connus par l’homme et qui lui permettent d’influencer ses décisions pour se construire et distinguer le bien du mal. Cela reste le point de vue de Saint Thomas d’Aquin, plus généralement, les lois naturelles sont les « lois de la nature », c’est-à-dire des lois transcendantes que l’homme a en lui, que l’homme connait et qui lui permet d’agir vertueusement et d’éviter le vice, permettant alors une harmonie terrestre entre l’homme et la nature.
Avant d’être des lois très largement portées par le christianisme à travers les dix commandements, les lois naturelles sont d’abord des lois philosophiques, la pensée moderne de la loi naturelle est un héritage grec et existe donc de puis bien longtemps. Aujourd’hui, nombreuses sont les thèses sur la loi naturelle, on compte notamment Cicéron comme Hobbes, Aristote entre autre… Cependant, on note une distinction entre la pensée classique et la pensée moderne. Cette étude de textes met en lumière la pensée d’auteurs classiques dont Cicéron, Aristote, Jean Chrysostome, Ulpien, Gaius, Saint Irénée et Sophocle. Ils nous décrivent une loi naturelle divine à la fois universelle et immuable, mettant non pas au centre la nature humaine mais le cosmos, l’ordre du monde, présentant la nature humaine non pas comme un droit mais un devoir et dont l’origine n’est pas l’homme, c’est un système hétéronome.
On peut donc se demander quelle conception de la loi naturelles les pensées classiques de ces différents textes décrivent-ils ? Dans une première partie les auteurs décrivent une loi naturelle transcendante puis dans une seconde partie, cette loi naturelle comme source de toutes autres droits.
I. La loi naturelle, une loi transcendante
a. Une loi universelle
- Loi présente en tout être animé, il prévaut aussi pour les animaux. Exemple : progéniture pour assurer la survie de l’espèce, tout espèce s’unie pour avoir des enfants ou des petits. besoin présent chez les hommes comme chez les animaux, texte 7, Ulpien Institutes, I, I « le droit naturel réside dans ce que la nature enseigne à tout être animé ». Loi naturelle qui épargne personne.
- Présente dans chaque civilisation, à n’importe quelle époque, loi universelle et temporelle, l. 8-9 «elle ne sera pas demain autre qu’aujourd’hui », Cicéron dans La République
- loi naturelle n’est pas la conscience sinon elle ne serait plus universelle mais elle en est l’expression pour y accéder. La connaissance originelle est antérieur à l’Homme. Le Décalogue donne ses lois par écrit. Elle sert de guide spirituel pour influencer les actes des hommes ; Jean Chrysostome parle de « voix mystérieuse ».
- loi qui ne peut être contredite car « cela serait contre-nature « l’homme ne peut méconnaitre, sans se fuir lui-même et sans renier sa nature » dernière ligne de l’extrait de la République de Cicéron (texte 4)
b. … et immuable
- Loi de nature divine, qui a toujours existé, Texte 2, extrait de Rhétorique d’Aristote, extrait qui ne traite pas du droit positif mais du légal et de l’illégal au travers du droit naturel et de ce qui lui est
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