Quelles sont les différentes raisons qui font que l'Homme se préoccupe d'autrui ?

Il se pourrait bien que l’homme ait difficilement pu s’empêcher de se mêler des affaires des autres depuis son origine. Par altruisme, par charité chrétienne, par esprit de secourisme, par pitié, mais aussi par curiosité, par intérêt, par jalousie et par envie, par esprit de rapine, voire par cynisme, par volonté de nuire ou même par communisme. Les indifférents, les misanthropes sont des exceptions au réflexe humain de l’ingérence. Il en est de même pour les organisations politiques, qui ne sont pas autre chose que des familles d’hommes. Des guerres de conquêtes de Louis XIV aux guerres révolutionnaires de Napoléon, des Croisades d’Urbain II contre les Mahométans du Saint-Sépulcre aux croisades de Georges Bush contre le terrorisme, de la colonisation européenne en Afrique à la colonisation actuelle des Territoires palestiniens par Israël, les Etats, les Empires, ont toujours trouvé de bons prétextes pour s’impliquer dans les « affaires étrangères », pour proposer leur aide * Ce devoir d’ingérence a connu une nouvelle dimension à la fin du XXe siècle. Portée par une certaine vision des Droits de l’Homme, par la nécessité de protéger la Nature et l’Environnement, puis de combattre la prolifération des armes de destruction massive, l’ingérence devient progressivement une donnée normale des relations internationales.

* Du point de vue du droit international (jus gentium), un Etat qui garantit effectivement en son sein (jus civitatis) les droits fondamentaux à sa population ne peut être mis en cause par une ingérence extérieure. La notion de droits fondamentaux développée au cours du vingtième siècle repose essentiellement sur les valeurs européennes issues de la Renaissance et des Lumières. Elle se matérialise principalement dans la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Un Etat qui les applique ne peut faire l’objet d’une ingérence extérieure. Par contre, tous les autres…

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