Missions des forces armées
Dissertation : Missions des forces armées. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kech32 • 20 Août 2019 • Dissertation • 2 087 Mots (9 Pages) • 663 Vues
DOSSIER D’ETUDE
SUJET :
Les forces armées interviennent généralement aujourd’hui à l’extérieur de leurs frontières dans le cadre de mandats de l’ONU.
Pensez-vous que la nature des missions que l’on confie aux armées a changé ?
INTRODUCTION
Pour l’ancien président des Etats-Unis d’Amérique, Bill Clinton, « la fin de la guerre froide n’est pas la fin de la guerre ». Le recours à la force armée n’a pas cessé, mais il s’exerce autrement et dans un environnement géostratégique profondément bouleversé.
En effet, alors que les guerres interétatiques sont de plus en plus rares et les guerres intraétatiques de plus en plus nombreux : 90% des conflits armées depuis 1989 sont des guerres civiles ou démilitarisées. Ces conflits d’un type nouveau sont imprévisibles, dépourvues de rationalité et les acteurs ne sont plus des Etats. Ils sont le produit de la déliquescence et de l’effondrement des structures étatiques.
L’ONU qui n’est plus paralysée par l’usage systématique du droit de veto tente de plus en plus de réguler, par la mise en œuvre des forces armées mises à sa disposition par les Etats membres, non seulement la violence armée interétatique mais également intraétatique.
C’est ainsi que l’évolution de la scène internationale générée par la fin de la guerre froide a permis une multiplication sans précédent des mandats de l’ONU mettant en œuvre les armées nationales pour sauvegarder et rétablir la paix et la sécurité internationales.
Aussi convient-il de savoir si, dans un tel contexte, la nature des missions que l’on confie aux armées a changé ?
Bien que, dans le cadre national, la nature des missions confiées aux armées n’ait quasiment pas changé, elle s’est enrichie, dans le cadre multilatéral, de tâches élargies et novatrices, voire a foncièrement changé.
En vue d’étayer cette idée, il serait particulièrement intéressant d’aborder l’évolution de la nature des missions que l’on confie aux armées dans le cadre national et dans le cadre multilatéral interétatique et intraétatique.
DEVELOPPEMENT
Dans le cadre national, la nature des missions que l’on confie aux armées n’a que très peu changé dans la mesure où elle consiste toujours en l’affirmation de la souveraineté nationale, la dissuasion et la protection des populations et des intérêts nationaux.
Les forces armées ont été et demeurent un instrument d’affirmation de la souveraineté nationale tant sur le plan interne qu’international. Les forces armées sont un moyen de coercition aux mains du pouvoir politique lui conférant ainsi le monopôle de l’ usage de la force qui est aux fondements même de toute institution étatique. Les forces armées contribuent à la sauvegarde de l’intégrité territoriale au sein de frontières. Tel est le cas des armées indiennes et
pakistanaises opposées depuis plus d’un demi-siècle sur la souveraineté de la province du Cachemire. En Afrique, nombre d’armées nationales sont en bute à des mouvements armées sécessionnistes et doivent de ce fait sauvegarder l’unité nationale et l’intégrité territoriale : Tchad - Sud-Soudan, etc. …
Les forces armées demeurent un instrument incontestable de dissuasion en vertu de l’adage qui dit :« Si tu veux la paix, prépare la guerre ». C’est ainsi que la dissuasion a revêtu deux formes principales : conventionnelle et nucléaire. Si la dissuasion nucléaire a assuré pendant presque un demi-siècle la paix et la sécurité à ses détenteurs par l’équilibre de la terreur, la dissuasion conventionnelle demeure quant à elle une idée constante. La mission de dissuasion conventionnelle des armées est donc indispensable pour l’existence d’un pays vis-à-vis notamment de ses voisins. Il faut remarquer que plus un pays a une armée forte et puissante, plus il est à l’abri d’agressions extérieures, et plus encore il est craint et respecté. L’armée est donc organisée et équipée de manière à dissuader les éventuels ennemis qui auraient des velléités malsaines.
Enfin, les forces armées demeurent un instrument de protection des populations et des intérêts nationaux. Les forces armées interviennent en faveur des populations civiles lors des calamités et des catastrophes naturelles ou pour le sauvetage en mer ou en zones difficiles. Elles contribuent également à la préservation des intérêts politiques et économiques des Etats : police maritime, contrôle de la pêche, liberté de communication et le libre usage des voies de communications. En effet, l’armée est appelé à apporter sa contribution aux forces intérieures (police, protection civile etc. …) lorsque celles-ci sont dépassées : plan « vigipirate » en France, mise en alerte des forces armées des Etats-Unis après les attentats terroristes contre le World-Trade-Center, ou tout simplement dans des situations de troubles à l’ordre public.
Le cadre national est celui où la nature des missions confiées aux armées n’a pratiquement pas changé. Mais qu’en est-il dans le cadre multilatéral interétatique.
Dans le cadre interétatique, la nature des missions que l’on confie aux armées s’est enrichie de missions novatrices et élargies où, en vertu de mandats spéciaux de l’ONU, il est fait délibérément emploi de la force pour imposer le respect de la légalité internationales, en plus de celles destinées à sauvegarder et rétablir la paix et la sécurité internationales.
Les actions d’ « imposition » de la paix constituent des formes particulières d’intervention militaire internationale. Face à l’invasion du Koweït par l’Iraq, le conseil de sécurité de l’ONU a autorisé les Etats membres à recourir à « tous les moyens nécessaires », y compris la force pour rétablir la légalité internationale. Forts de cette autorisation, les Etats membres ont constitué une coalition militaire
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