« Quelle est la position de l’Eglise vis-à-vis de la sexualité et particulièrement face aux moyens de contraception ? »
Cours : « Quelle est la position de l’Eglise vis-à-vis de la sexualité et particulièrement face aux moyens de contraception ? ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pauline Impens • 5 Mars 2017 • Cours • 2 374 Mots (10 Pages) • 1 247 Vues
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« Quelle est la position de l’Eglise vis-à-vis de la sexualité et particulièrement face aux moyens de contraception ? » |
LTECO1220 Questions de sciences religieuses : Christianisme et questions de sens Professeur : Jean Leclercq |
IMPENS Pauline Année académique 2015-2016 ROM12BA NOMA : 2751-13-00 |
La sexualité a presque toujours été un sujet tabou, controversé et cela particulièrement par l’Eglise catholique, alors que la pratique sexuelle est omniprésente dans nos sociétés, déjà dans l’Antiquité et même du temps des premiers hommes. En effet, à l’époque antique gréco-romaine, contrairement à maintenant, il a été prouvé que la sexualité ne dépendait d’aucune interdiction ou contradiction, le peuple était libéré sexuellement parlant[1]. Les siècles se sont écoulés, les coutumes ont évolué. Cependant, bien qu’une révolution « sexuelle », qui apparaît plutôt comme étant culturelle[2], commence à s’affirmer depuis peu, la doctrine de l’Eglise en matière de sexe reste impérative et manifeste son désaccord, notamment, en ce qui concerne les moyens de contraception. Ceux-ci fâchent et sont perçus de manière relativement négative par le clergé et donc difficilement acceptés par ce dernier.
Dans le cadre de ce travail, il s’agira de dégager ainsi que d’établir quelle est la position de l’Eglise vis-à-vis de la sexualité et en particulier face aux moyens de contraception.
Premièrement, il est nécessaire de remonter le temps afin de dresser un historique du concept de sexualité envisagé par l’Eglise et, à cette occasion, de constater comment il affecte l’être humain à travers les âges. Durant la période antique, lorsque la libido est évoquée, elle est associée à « une morale de viol » qui implique que la femme et l’enfant ainsi que les esclaves sont soumis aux pulsions et désirs de leur maître[3]. Ensuite, au début de l’ère chrétienne, la religion catholique met en place une morale sexuelle sévère et l’impose à ses partisans. Celle-ci se base sur trois thématiques en particulier : « […] la condamnation de la chair et le rejet du plaisir, la confession et la nécessité de l’aveu ainsi que la réglementation du mariage et l’obligation de la procréation[4] ». De plus, ce dogme va être influencé de manières diverses : par les philosophes stoïciens, dans un premier temps, puis par les néoplatoniciens et par un renforcement rigoriste ainsi qu’un certain antiféminisme juif[5]. Au IVème siècle, Saint-Augustin développe une réflexion qui va permettre à la doctrine chrétienne d’accéder à une véritable forme. Effectivement, cette dernière devient plus précise et renvoie à l’acte sexuel en soi[6]. Plus tard, aux XIème et XIIème siècles, instauration d’une interdiction de pratiquer la démarche sexuelle en dehors du mariage, la sexualité ne peut servir qu’à engendrer la vie et elle ne peut être passionnelle[7]. Dans le courant du XVème siècle, l’Eglise s’arrange pour que la vie érotique de l’Homme soit dirigée par la théologie catholique. En 1968, face aux événements de mai, le pape Paul VI suscite un tollé en publiant son encyclique Humanae vitae (portant sur le mariage et le contrôle des naissances) ce qui pousse de nombreux catholiques à quitter l’Eglise au profit du protestantisme[8]. Au cours des années 1979-1984, le pape Jean-Paul II développe la théologie du corps qui cherche à expliquer et approfondir l’enseignement délivré par l’encyclique citée ci-dessus, mais aussi à rattraper le « chaos » qu’elle a provoqué. Dans les années 2000, malgré une évolution des mœurs, Maryse Jaspard remarque que le constat relevé au XVème est toujours d’actualité : « Les conduites sexuelles sont régies par des cadres sociaux et régulées par des institutions[9]» et il s’avère que l’Eglise occupe une place prépondérante parmi ces institutions.
Deuxièmement, cette partie expose la position contemporaine de l’Eglise vis-à-vis de l’éthique sexuelle. Le discours de cette institution, à l’égard de la sexualité, ne relève pas d’une observation critique, elle emploie des termes considérés comme subjectifs et inadéquats. Par exemple, quand elle mentionne les relations pré-matrimoniales, celles-ci sont reliées aux mots « péché grave[10] ». Depuis 1992, cette éthique est synthétisée dans le Catéchisme de l’Eglise catholique (CEC). La religion chrétienne condamne la sexualité et, par extension, le plaisir charnel uniquement si celui-ci s’effectue pour lui-même loin des objectifs d’union et de procréation (cfr. CEC §2351). Le but premier dans la vie d’un chrétien catholique est de prendre du recul par rapport à tout ce qui l’éloigne de Dieu et par conséquent du péché. Dans le cadre du sexe, l’Eglise réalise une observation double : d’une part, le couple homme-femme est biologiquement sexué ce qui implique que l’acte sexuel en soi est un bienfait et d’autre part, une pratique de la sexualité qui ne serait pas dominée ou disciplinée entraînerait des dommages psychologiques et moraux[11]. Ce constat dévoile une sorte d’éloignement du plan que Dieu a envisagé pour chacun. La sphère spirituelle de l’Homme, c’est-à-dire dans sa relation avec Dieu, ainsi que sa sphère sociale (dans sa relation avec l’autre) ne sont pas correctement assimilées. En effet, si l’être humain mène une vie où il est sexuellement « libéré », malgré la compatibilité de cette forme de vie avec la nature biologique humaine, cette dernière est considérée comme nocive. La relation libidineuse de deux partenaires ne peut se baser sur l’aspect biologique puisqu’il confère au conjoint une image d’objet de plaisirs (cfr. Deus Caritas est §4, pape Benoît XVI), ce qui est donc inconcevable pour une personne qui est représentée comme le « temple de l’Esprit-Saint[12] ». En outre, l’Eglise joint deux sens indissociables à l’acte sexuel : l’un procréatif (engendrer la vie, naissance d’un enfant) et l’autre unitif (renforcement de l’union des compagnons et de leur communion)[13]. La morale catholique n’accepte pas que la sexualité soit utilisée à des fins détournées.
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