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DIAGNOSTIC SOCIO EDUCATIF

Étude de cas : DIAGNOSTIC SOCIO EDUCATIF. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  23 Septembre 2019  •  Étude de cas  •  3 920 Mots (16 Pages)  •  545 Vues

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DIAGNOSTIC SOCIO-ÉDUCATIF DE M.CHARPENTIER

En tant que référent social[1] en SAVS[2], on me présence la « fiche contact » d’une nouvelle personne récemment admise sur le service.

Nous sommes à ce moment-là chargé·e·s de programmer un premier rendez-vous avec cette dernière. Celui-ci permet de recueillir les éléments afin de déterminer par la suite si son profil et ses attentes correspondent à ce que le service propose comme prestations de façon à valider l’admission et rédiger avec elle le projet d’accompagnement. Dans le même temps, ce rendez-vous fait office d’entrée en relation. Il permettra à la personne d’exprimer ses attentes, ses besoins et de nous en dire plus sur sa situation de vie. Nous présentons également le service, ses missions et les domaines dans lesquels nous pouvons apporter un soutien. Ce premier rendez-vous est donc prévu avec Monsieur Charpentier Julien que je recevrais le 4 mars 2019 avec ma référente de stage, éducatrice spécialisée. Nous avons prévu une durée de 3h00 afin de prendre le temps de faire le tour de sa situation actuelle et de son projet de vie autonome, ainsi que de pouvoir rentrer dans certains détails si nécessaire.

Je développerai dans un premier temps ce qui relève de l’entrée en relation, de la contextualisation et de la question de départ dans un même paragraphe. Compte tenu du caractère particulier de l’accueil en SAVS et de l’organisation du travail, il me paraît plus pertinent de présenter les choses sous la forme d’une rédaction fluide, afin d’éviter les « aller-retour » entre les différentes parties.

La « fiche contact » est élaborée par la secrétaire du service. Une personne ayant reçu une orientation « SAVS » par la MDPH peut contacter le service qu’elle souhaite afin de bénéficier d’un accompagnement. Lors de ce premier contact téléphonique, il lui est demandé de se présenter très brièvement et de donner la raison de cette orientation, si elle la connait. Sur la fiche contact de monsieur, il est donc inscrit :

« Appel de l’AS de l’IEM[3] ‘Ed Roberts’ : Monsieur a 24 ans, IMC[4] avec une quadriplégie spastique, d’importantes difficultés d’élocution. Il est prévu qu’il sorte de l’établissement en fin d’année scolaire et il souhaite être accompagné dans ses projets. Très motivé pour prendre son autonomie, il va dans un premier temps rester vivre chez ses parents. ». Nous n’en savons actuellement pas plus sur lui mais avec les éléments dont nous disposons, il est fort à penser que l’orientation en SAVS et le choix de notre service sont tout à fait cohérents avec son profil et son projet de vie autonome.

M. Charpentier arrive accompagné de l’assistante sociale de l’IEM ainsi que son éducateur référent. Nous les accueillons dans le bureau autour d’un café puis commençons par lui demander de nous exprimer ses projets et ce qu’il attend comme accompagnement de notre part. On remarque tout d’abord que de façon spontanée, ce sont les professionnels qui commencent à prendre la parole, ce qui ne durera pas longtemps car nous insistons à regarder uniquement monsieur lorsque l’on pose les questions qui le concerne. Nous prendrons cet élément comme un signal pouvant nous indiquer la relation entretenue jusqu’à présent avec les professionnels et la place qu’on a pu lui laisser, ou qu’il a pu prendre dans l’élaboration de ses projets antérieurs. Les professionnels ont pu cependant nous dire pendant cet entretien que monsieur était « quelqu’un qui sait ce qu’il veut et qui sait se faire entendre ».

Monsieur communique avec un « tableau de communication non technologique », les caractères et éléments de vocabulaire de base y sont inscrits ce qui lui permet de nous épeler les mots en les pointant avec sa main. Nous notons qu’il utilise un vocabulaire élaboré et également qu’il semble assez difficile pour lui d’utiliser ce tableau compte tenu de la spasticité importante de ses membres supérieurs. Rapidement, la première discussion va tourner autour de son mode de communication, qui représente pour nous le support d’échange principal pour l’entretien. Qui de meilleur partenaire dans l’accompagnement à la réalisation du projet de vie de M.Charpentier que lui-même. Il est l’acteur principal, donc c’est bien lui que l’on doit écouter, questionner et solliciter. Il est donc important pour nous dans un premier temps de faire le point sur son mode de communication. Monsieur nous explique qu’il dispose d’une tablette numérique mais qu’il n’aime pas s’en servir. Nous indiquons alors que le service propose un accompagnement en ergothérapie, ce qui nous permet d’évoquer les autres besoins en aides technique. Il nous dis qu’il souhaiterais approfondir dans la recherche d’une aide à la communication mieux adaptée et que son fauteuil électrique tombe souvent en panne, son remplacement sera à prévoir.

Concernant son projet au niveau de la vie sociale, Monsieur nous explique qu’il passe son Baccalauréat cette année et qu’il souhaite poursuivre ses études à l’université en licence de psychologie. Il compte rester chez ses parents pour une année, et ensuite s’installer en appartement autonome. Un échange a alors lieu sur ses attentes quant à l’accompagnement que l’on pourrait lui proposer. Il exprime le souhait de pouvoir sortir régulièrement, d’aller de façon régulière à la piscine et au cinéma en plus de la faculté, et qu’on l’aide à organiser l’ensemble de ces activités. Ce sont les professionnels, avec son accord, qui nous informent sur le contexte de vie de monsieur en dehors de l’institution et il y apporte quelques éléments de précision :

« Les parents sont âgés, le père de monsieur a une maladie neurodégénérative qui le rend de plus en plus dépendant de son épouse pour l’aider au quotidien. Ce dernier, très présent dans l’accompagnement de son fils par le passé, n’en a aujourd’hui plus la capacité physique et la mère de monsieur est très fatiguée. M. Charpentier est dépendant d’une tierce personne pour l’ensemble des actes essentiels, ce qui pourrait constituer une problématique supplémentaire pour sa mère en termes de fatigue. »

Nous lui expliquons ce en quoi, selon nous, la vie autonome est différente de la vie en établissement et que la transition entre les deux entraîne de nombreux processus pour lesquels nous l’accompagneront, dès son admission.

A ce sujet, il a été évoqué par exemple le changement de modalité de l’assistance personnelle. Alors qu’aujourd’hui, monsieur est en institution où tout est pensé pour organiser son assistance sans qu’il ne s’en préoccupe, une vie en autonomie suppose qu’il prenne en main cette gestion. Il s’agit avant tout de l’aide humaine, véritable clé de voute du quotidien pour les personnes dépendantes de tierce personne pour la réalisation des actes essentiels. Nous passons donc un moment à échanger sur l’idée que monsieur se fait actuellement de cette gestion. Il nous dit méconnaitre totalement les dispositifs existants, leur mise en place et les modalités d’ouverture des droits. Nous évoquons également l’aspect relationnel et organisationnel que cela revêt, du choix de ses assistant-e-s, de l’importance à nos yeux de se préparer à gérer ses aides humaines.

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