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Le porte-greffe dans le contexte climatique et socio-économique actuel de la Bourgogne viticole : un levier pour le développement durable et pour la qualité des vins ?

Étude de cas : Le porte-greffe dans le contexte climatique et socio-économique actuel de la Bourgogne viticole : un levier pour le développement durable et pour la qualité des vins ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Octobre 2020  •  Étude de cas  •  13 603 Mots (55 Pages)  •  776 Vues

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DOSSIER D’ETUDE TECHNIQUE

« Le porte-greffe dans le contexte climatique et socio-économique actuel de la Bourgogne viticole : un levier pour le développement durable et pour la qualité des vins ? »

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MESCHINI Stefano

BTSA Viticulture-Œnologie Session 2018

« Il n'y a pas de recettes en agriculture, il n'y a que des situations auxquelles il faut s'adapter » (S. Henin, « Le profil cultural », 1960)

NOTE DE SYNTHESE BTSA VITICULTURE OENOLOGIE SESSION 2018

MESCHINI Stefano

« Le porte-greffe dans le contexte climatique et socio-économique actuel de la Bourgogne viticole : un levier pour le développement durable et la qualité des vins ? »

Contexte.

La présente étude technique a été menée sur le domaine Sylvain Pataille à Marsannay-la-Côte en Bourgogne. Sylvain Pataille, le chef exploitant, installé depuis 2001, conduit actuellement une surface de 18 ha de vignes, toutes dédiées à la production des vins d’appellation. Depuis plusieurs années, l’exploitation s’engagée vers une notion de viticulture « durable », comme par exemple la limitation du tassement des sols, l’enherbement spontané, la réduction de doses de produits phytosanitaires et le développement de la biodiversité. En outre la préservation de la vie des sols, le choix du matériel végétal et la mise en place d’une lutte prophylactique commencent déjà en hiver pendant la taille.

Problématique.

En 2004, l’exploitation fait l’acquisition de 70 ares dans le célèbre climat « Clos du Roy » en appellation AOC Marsannay rouge. En 2004, la moitié de la parcelle est plantée avec le porte-greffe 3309 C et le cépage pinot noir clone 777. En 2005, le viticulteur, soucieux d’expérimenter les comportements agronomiques des porte-greffes, décide de planter l’autre moitié avec 5 porte-greffes différents : Riparia G.,

101.14 A, 420. A, 161-49 C et 3309 C en gardant le même cépage de pinot noir clone 777 que précédemment. Dans le contexte actuel du changement climatique, avec des millésimes de plus en plus marqués par une forte contrainte hydrique, des températures supérieures à la moyenne et des accidents climatiques, l’exploitation a subi une baisse quantitative et qualitative progressive de la production au sein de la SAU. Le choix du matériel végétal semble être donc primordiale pour répondre aux enjeux actuels en termes de pérennité et développement durable du domaine.

Démarche mise en œuvre.

Pour répondre à la problématique, un protocole d’expérimentation sur les porte-greffes des deux parcelles a été mis en place. Nous avons d’abord observé les 3 stades phénologiques principaux (mi- débourrement, mi-floraison et mi-véraison) en se référant aux dates moyennes du secteur. Afin de caractériser

« qualitativement » les modalités et tracer un identikit visuel, un travail de prospection visuelle pendant la maturation a été mis en place. En outre, les nombres de sarments et grappes ont été relevés pour déterminer ensuite le poids moyen du sarment après le pesage des bois de taille et estimer la fertilité moyenne pour chaque porte-greffe. En plus, un prélèvement de maturité a été effectué pour déterminer les paramètres chimiques des baies avant récolte.

Ensuite les modalités ont été récoltées, triées et pesées à la bascule pour déterminer le poids total de récolte pour chaque porte-greffe. Grâce à ces données, une estimation des rendements et poids moyen de la grappe a pu être calculée.

Les modalités, une fois encuvées, ont été vinifiées dans des fûts de chêne précédemment défoncés selon l’itinéraire technique prévu au domaine. Des suivis analytiques ont été réalisés afin de suivre le déroulement de la fermentation malolactique.

Ensuite, 7 tests triangulaires et 7 dégustations préférentielles ont été réalisées. Les tests triangulaires ont été effectués en comparant à chaque fois le témoin (l’assemblage des modalités dans les proportions de la parcelle) aux autres modalités. Les dégustations préférentielles ont mis en évidence l’appréciation des vins par les testeurs selon 13 marqueurs différents avec une échelle de 1 à 5.

Afin de tester l’impact de l’élevage sur l’expression organoleptique des modalités, les vins ont été transférés dans des contenants en verre de 23 L et bouchés avec une bonde.

Enfin, une deuxième dégustation, initialement prévue dans le mois d’avril 2020, a été annulée à cause de l’interdiction de rassemblement dans le contexte de crise sanitaire dû au COVID-19. Il n’a donc pas été possible de la comparer avec les résultats de la première dégustation.

Le traitement statistique des données a visé d’abord à tester la normalité des variables. Ensuite, différents tests de comparaison de proportions ont été effectués pour l’analyse de données des stades phénologiques, dont un test de l’ANOVA. Les différentes séries de données ont été traitées avec le test non- paramétrique de Spearman. La matrice de corrélation a donc permis de mettre en évidence la nature (positive, nulle, négative) et force (faible, forte) de corrélation qui existe entre les 6 modalités.

Résultats.

Le traitement des données par le biais du test de Spearman a mis en évidence une corrélation significativement forte et positive entre les modalités, au seuil de risque de 5%. Nous pouvons donc supposer que l’impact des porte-greffes sur le développement du cycle végétatif et reproducteur, sur les paramètres chimiques des baies avant récolte et sur les caractéristiques visuelles et organoleptiques des vins n’est pas significatif.

Malgré tout, le porte-greffe Riparia semble se montrer le moins adapté en réponse à la problématique. En effet, ses rendements moyens (11 hL/ha), sont largement au-dessous du seuil de rentabilité du domaine (37 hL/ha). A contrario, le porte-greffe 3309 C semble représenter le meilleur compromis en termes de rendements. De plus, les 3 autres porte-greffes (101.14 A, 420. A et 161-49 C) se montrent assez similaires entre eux et intermédiaires. De fait, leurs apports en termes de rendements et leurs appréciations organoleptiques ne justifient pas un intérêt en réponse à la problématique.

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