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Rapport stage et analyse (primo,-arrivant-résilience)

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Par   •  26 Avril 2020  •  Rapport de stage  •  3 026 Mots (13 Pages)  •  656 Vues

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Rapport de stage Psychologie 


 


 

1. Présentation du lieu de stage 

Il y a deux ans, j'ai effectué un stage dans une école primaire situé en Zone d'Éducation Prioritaire (Z.E.P), plus précisément dans une classe spécialisée dite « classe d'initiation"; on en compte une seule dans l'établissement lequel dénombre 12 classes. 

 La CLIN a pour fonction d'accueillir des primo-arrivants ; ces " nouveaux arrivants" ou "enfants nouvellement arrivés " sont des enfants venus de l'étranger et installés en France depuis moins de deux ans. Âgés de six à douze ans, non francophones, ces jeunes enfants ont atterri sur le territoire pour raisons diverses (regroupement familial, enfants de demandeurs d'asile, guerre, etc…). Ils intègrent la classe CLIN dès leur arrivé (même en cours d'année) pour une durée d'un an - excepté si l'élève a toujours des difficultés au niveau de l'apprentissage de la langue. C'est une classe dans laquelle l'enseignant et ses collègues établissent un programme qui va faciliter le transfert des élèves de la classe dite ordinaire à la classe CLIN et vice versa, autrement dit, la classe CLIN fonctionne en structure ouverte permettant une interaction avec les autres classes de l'école. Tout ceci fait de l'école un lieu en « effervescence permanente ».

     L'objectif principale de cette structure est l'aménagement de l'emploi du temps de l'enfant, avec une étroite collaboration des différents partenaires (son instituteur de la classe CLIN, celui de sa classe normale et ses parents), afin de suivre au mieux l'évolution de l'enfant.

      

     J'ai choisi d'observer une enfant qui s'appelle Sarra : son histoire personnelle m'a interpelé et beaucoup touché ; malgré un douloureux vécu cette jeune fille se  montre déterminée et souhaite ardemment réussir dans la vie, les difficultés que génère une blessure lié à son passé ne l'empêche pas de s'accrocher.

     Il m'a semblé utile d'étudier le cas de cette fille car en l'observant, j'ai pu constater qu'elle dissimulait une cicatrice sur sa main droite.

2. Cas clinique 

     

Sarra âgée de 10 ans, est en Cours Préparatoire, elle a été déscolarisée pendant deux ans suite à une guerre civile et des attentats qui se sont produits dans son village. Sa venue en France avec ses parents et ses deux sœurs est complexe car elle s'est retrouvée à cheval entre deux cultures et elle s'est attachée à un lieu où elle a commencé a avoir ses premiers repères et douloureuse, car elle a perdu un membre de sa famille, elle a connu une guerre civile.

La première chose qui m'a frappé en la voyant fut sa maigreur qui donnait l'impression qu'elle ne se nourrissait pas ; elle avait également une importante cicatrice qui lui marquait sa main droite. L'institutrice me raconta l'histoire de Sarra durant la récréation en m'expliquant que cette dernière avait été victime d'un traumatisme psychologique. En effet, elle a vu sa maison familiale brûlée et c'est au court de cet accident qu'elle fut blessée à la main. Depuis Sarra emporte un deuil psychologiquement et physiquement.

   

1er jour: 

     

Durant le cours, l'institutrice explique aux enfants l'exercice qui consiste à travailler sur le vocabulaire des fruits et légumes, elle pose donc sur la table pleine de fruits et légumes en plastique et deux paniers. Dans le panier de gauche, il leur demande de disposer les fruits et dans celui de droite, d'y mettre les légumes. Assis autour d'une table ronde, les enfants commencent à jouer. J'observe Sarra et je remarque que depuis le début elle a ses mains en dessous de la table, comme si elle ne voulait pas qu'on voit sa brûlure. Quand le tour de Sarra arrive, cette dernière fixe une orange pendant quelques temps, sans la prendre et l'institutrice lui dit : « Allez Sarra c'est à ton tour, choisi et dis-nous ce que c’est », Sarra ne bouge toujours pas, je la vois fixé l'orange et j'ai l'impression qu'elle sait que cet objet en plastique est un fruit et qu'on le nomme l'orange. Je vois que ses mains sont toujours sous la table et qu'elle les sert très fort. Puis, avec les encouragements répétés de l'institutrice Sarra fini par sortir sa main gauche, elle l'objet et dit : « C’est un fruit, c'est une orange ». Puis elle la met dans le panier des fruits, elle me regarde et me fait un sourire et je lui souris également. Durant toute cette activité ludique Sarra s'en est très bien sortie, mais sa main droite est restée tout le long caché sous la table. 

     Sarra est une petite fille soignée, calme et très gentille. Elle a soif de réussir. En effet, elle fait toujours ses devoirs et elle a même acheté un livre d'exercice pour essayer de rattraper son retard perdu. L'heure de la récréation arrive et je vois brusquement le changement d'attitude de Sarra : elle est triste, elle chuchote je ne sais quoi a l'institutrice qui lui répond « ne t'inquiète pas tout se passera bien, n'ai pas peur, vas-y », mais Sarra réplique immédiatement en bougeant la tête de droite à gauche pour dire « non ». Alors l'institutrice se dirige vers moi et me demande si durant la récréation je pouvais rester en classe avec Sarra qui ne voulait pas aller s'amuser. Sarra s'assoit et lit un livre toujours avec sa main droite cachée sous la table. Ce silence me mettais un peu mal à l'aise et Sarra n'osais pas me parler, donc je pris l'initiative de lui parler des vacances, mais Sarra n'avait pas envie de parler car elle ne me répondait pas. Je me suis assise près d'elle et j'ai commencé à lire. Elle me regarde discrètement et quelques instants plus tard elle me demande : 

« Comment on lit çà, j'oublie toujours ? »

« Essaye de le lire, je t'aide si tu bloques ».

« Euh… quatre sept euh… non c'est pas ça je sais plus, je confonds ».

Je lui explique qu'il faut toujours commencer par le chiffre des dizaines pour lire un nombre.

« Ah oui c'est vrai j'oublie toujours car nous en Algérie on lit les chiffres en commençant par le deuxième nombre, c'est pour çà j'ai dis quatre sept, au lieu de dire euh … soixante … soixante-quatorze. C'est dur. » 

Elle commence à me parler, et petit à petit elle se sentait plus à l'aise. Elle me raconte que c'est l'aîné des enfants, que sa famille en Algérie lui manque beaucoup et elle me dit « l'Algérie c'est mieux, car mon papa a du travail en Algérie et là il a pas de travail ». J'en ai déduit que sa famille avait peut-être des difficultés financières. Elle souhaitera devenir médecin plus tard pour m'explique-t-elle guérir les gens qui sont malades et qui souffre. 

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