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Micro assurance vie des personnes a faible revenue

Mémoire : Micro assurance vie des personnes a faible revenue. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Mai 2019  •  Mémoire  •  12 898 Mots (52 Pages)  •  747 Vues

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INTRODUCTION

« L'Afrique ne demande pas l'aumône... L'Afrique veut pouvoir, comme cela se fait ailleurs, capitaliser les fruits de ses propres efforts. Elle n'en a pas la capacité parce que ses habitants sont totalement exposés à des risques divers qu'ils ne peuvent ni prévenir, ni transférer, ni réparer. L'Afrique a besoin d'assurance »1(*). Ces quelques mots de Michel Vaté illustrent à suffisance le rôle déterminant que l'essor de la micro-assurance peut avoir sur le développement du continent africain.

La population africaine compte près d’un milliard de personnes, dont plus de 60% vivent avec moins de 2 dollars par jour. Le Bénin, à l’instar de beaucoup d’autres pays africains, n’échappe malheureusement pas à ce triste sort.

Les personnes à faible revenu sont des personnes pauvres qui vivent généralement dans un environnement incommode, malsain et plus risqué que celui des autres couches sociales. Ces risques ont pour noms : la maladie, l’invalidité accidentelle, le décès, le vol, l’incendie, l’inondation ou toute autre catastrophe naturelle. Les ménages pauvres disposent des moyens informels pour faire face aux risques mais ces moyens restent encore très insuffisants pour les protéger. Même l’exercice de plusieurs activités génératrices de revenus, les dons, les tontines, les diverses associations d’assistance mutuelle ne leur assurent qu’une protection partielle. Ainsi la survenance des sinistres à répétition les fragilise énormément et les contraint à un éternel recommencement dans lequel leurs inlassables efforts de sortir de leur précarité demeurent vains.

Les personnes à faible revenu sont également celles-là que tous les systèmes de protection sociale existants rejettent parce que financièrement incapables d’accéder à leurs offres inadaptées et relativement coûteuses. Ces dernières travaillent laborieusement tous les jours pour survivre et gérer leurs vulnérabilités. Elles ne demandent pas l’aumône pour se prendre en charge mais un cadre institutionnel viable qui tient compte de leurs légitimes préoccupations car elles sont prêtes à payer pour un produit proposé à un prix raisonnable qui répond à leurs besoins et à un mode flexible de paiement de primes.

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Agité dans les années 80, le concept de la micro-assurance a progressivement pris de l’ampleur avec les travaux de Yunus pour occuper le devant de la scène dans les stratégies de développement socio-économique du continent africain. Aujourd’hui de grandes compagnies multinationales d’assurance comme les groupes Allianz Africa et AIG s’intéressent à la micro assurance et travaillent à son essor en Afrique pour relever le défi d’assurer l’autre partie du continent, celle qui est exclue de l’assurance classique. Pour ce faire, les assureurs doivent se préoccuper davantage de la faisabilité technique d’un produit que des particularités de la demande de potentiels assurés et concevoir des produits adaptés aux besoins spécifiques des populations africaines à faible revenu tout en répondant aux exigences des calculs actuariels liés à toutes opérations d’assurance.

En tout état de cause, la réduction de la pauvreté s’impose aujourd’hui comme une condition de pérennité en ce sens qu’elle ne profite pas seulement aux pauvres mais aussi à toutes les couches sociales de la nation. Et la micro assurance vie apparaît comme une alternative crédible pour y parvenir.

Le présent travail est structuré en deux grandes parties subdivisées chacune en deux chapitres. La première partie porte sur l’identification et à la présentation du PCAS et la deuxième sur l’étude de faisabilité et le suivi-évaluation du projet.

Première partie : Identification et présentation du PCAS

CHAPITRE I : Identification et Conceptualisation du PCAS

Ce chapitre comporte deux sections : la première met en évidence la problématique, les objectifs et les hypothèses de recherche, la seconde porte sur la méthodologie et l’analyse des résultats.

SECTION 1 : Problématique, Objectifs, Hypothèses de recherche et Revue de littérature

Dans cette partie de notre travail nous allons aborder la problématique, puis les objectifs ainsi que les hypothèses de recherche relatives au PCAS.

Paragraphe 1 : Problématique, Objectifs et Hypothèses de recherche

  1. Problématique

La micro-assurance est en plein essor en Afrique et se développe à un rythme impressionnant. Le nombre d’individus couverts par la micro-assurance estimé à 14,7 millions en 2009 dont 8,2 millions en Afrique du Sud (The Landscape of micro insurance in Africa BIT 2010) avoisine de nos jours les 25 millions sur les 500 millions de par le monde.

Outre l’Afrique du Sud, la micro-assurance progresse dans plusieurs pays du continent  notamment  l’Ethiopie, le Ghana, le Kenya et le Zimbabwe et atteint un taux de croissance allant jusqu’à 13% grâce à des innovations réglementaires et technologiques. Mais l’Afrique francophone connait une situation moins reluisante. D’après une étude sur la micro-assurance dans la zone CIMA publiée mi-2011 par DID, environ 90% de la population des pays d’Afrique francophone sont sans couverture sociale leur permettant de se prémunir contre certaines difficultés de la vie. Seulement 3% de la population  sont couvertes par un régime proposé par les assureurs. Les mutuelles de santé, une des formes les plus répandues de la micro-assurance, éprouvent des difficultés à se développer et à prospérer. Elles sont peu équipées et ne peuvent fournir que des prestations très limitées, généralement des soins de paludisme et de petites urgences dont la qualité n’est pas toujours assurée.

Au Bénin, beaucoup de structures formelles et informelles s’intéressent à la micro-assurance et s’y investissent à travers les institutions de microfinance, les compagnies d’assurance, la CMPS, les mutuelles de santé, les associations de tontine ou d’assistance mutuelle.

Les prestations de services proposées par le système formel classique, leur coût ainsi que les modalités de paiement des primes écartent les personnes à faible revenu parce que inadaptées à leurs besoins et à leurs conditions de vie précaire. Le système informel, quant à lui, ne leur propose pas non plus une alternative meilleure. En dehors de la mutuelle de santé qui est une innovation sociale en faveur des personnes démunies. La micro-assurance éprouve des difficultés notamment en raison de l’incapacité des populations à payer les cotisations et de leur méfiance à leur égard parce que souvent incapables de tenir leurs engagements et de faire face aux versements des prestations, la micro-assurance ne s’intéresse pas aux autres aspects de leur vie tels que la sécurité au travail, l’éducation des enfants, la vieillesse, les invalidités, le décès…

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