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Théorie sociocognitive

Fiche de lecture : Théorie sociocognitive. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  10 Décembre 2017  •  Fiche de lecture  •  2 960 Mots (12 Pages)  •  1 619 Vues

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THÉORIE SOCIOCOGNITIVE

2.1. Contexte d’émergence

Initialement, la théorie sociocognitive prend place dans les années 1970, lors du changement de paradigme allant d’un focus mis sur les comportements à celui mis sur les cognitions. Elle tire ses racines du behaviorisme et de la psychologie sociale. Lors de cette période, le behaviorisme est source de débats importants à savoir si le comportement humain résulte uniquement de conséquences (renforcements et punitions) de l’environnement ou si certains processus médiateurs auraient une influence entre le stimulus et le comportement de l’individu. Les conceptions sur le rôle actif vs passif se divise en psychologie. Certains psychologues avaient déjà introduit la notion d’un processus médiateur entre les stimuli environnementaux et les comportements humains tel que le concept d’habitude de William James (ds Fancher & Rutherford, 2012), des pulsions (Freud, 1915) ou bien les maps cognitives de Tolam (1948). Selon lui, le sujet n'est pas seulement en réaction à l’environnement, il agit en fonction d'une visée qui lui est propre; de ses croyances; ses attitudes et il s’adapte à des conditions différentes.

Cette théorie a été formalisée par le psychologue canadien Albert Bandura. Bandura s’est détaché du courant béhavioriste pour inclure les facteurs cognitifs et sociaux dans ses recherches. Bandura reproche à la psychanalyse ses dimensions partielles, irréfutables et invérifiables car souvent cachées (inconscient) ainsi que l’extrapolation de cette théorie à partir de la pathologie au fonctionnement normal. Il reproche au behaviorisme, une étroitesse conceptuelle et méthodologique, qu’il considère réductrice et excluant les dimensions du psychisme pour se concentrer uniquement sur les dimensions extérieures. Les individus occuperaient un rôle actif et ne seraient donc pas complètement régis par leurs pulsions ou bien conditionnés par leur environnement. Bandura réalise la majeure partie de ses travaux à l’Université de Stanford. À son arrivée, un intérêt pour les études concernant les antécédents familiaux et le comportement social et de l’apprentissage par identification étaient déjà en cours. Ses premiers travaux sur l’apprentissage social ont lieu dans la période de 1952-1977; époque où l’on tente de concilier la psychanalyse et la théorie de l’apprentissage. Ses premières études de terrain concernent l’apprentissage social et l’agression. Il consacre la première partie de sa carrière sur la recherche des déterminants et des mécanismes de l’apprentissage social par l’observation et l’influence des processus de « modelage ».

Originellement, il nomme son cadre d’analyse la théorie de l'apprentissage social. Le terme apprentissage social connaissait déjà plusieurs théories publiées et cela portait à confusion puisque Bandura dépassait le cadre de l'apprentissage social. L’ajout de la dimension cognitive des individus tel que la motivation, la régulation de soi et de ses comportements ou bien la création de systèmes sociaux qui structurent sa vie est la variable ayant mené à la création de la théorie sociocognitive. En 1986, il publie un ouvrage: Les Fondements sociaux de la pensée et de l’action, qui formalise le cadre conceptuel de la théorie sociocognitive et résume les avancées faites en recherche expérimentale (Bandura, 1986). Il y intègre les dimensions cliniques, expérimentales, sociales et phénoménologiques. En intégrant les déterminants sociologiques et individuels, le concept d’agentativité humaine devient central dans sa théorie. Bandura précise que l’interaction dans la TSC doit être comprise comme un déterminisme réciproque des facteurs personnels, environnementaux et des comportements. Ainsi, l’influence de l’environnement sur les comportements demeure essentielle ; mais à l’inverse de la théorie behavioriste, les facteurs cognitifs jouent un rôle important sur les comportements humains. Ils influent à la fois sur le comportement et sur la perception de l’environnement.

2.2. Qu’est-ce que la théorie sociocognitive?

Selon cette théorie, le comportement humain résulte d’une interaction réciproque entre des facteurs individuels, comportementaux et environnementaux. Ils seraient soumis à certaines règles mais possèderaient également la capacité d’influencer leur propre destin. Les comportements influenceraient la façon d’expérimenter l’environnement et la personne choisirait ses interactions selon ses préférences et ses compétences en fonction de ce qui est possible dans son environnement. Le réseau social des individus et le contexte dans lequel ils évoluent contribuent à forger leurs développements, leurs motivations et leurs comportements. Les normes sociales véhiculant certains critères de conduites, sont internalisés par l’individu qui a la capacité d’auto-réguler ses comportements (Bandura, 1991). Ainsi, le choix d’adopter certains comportements et en éviter d’autres seraient liés à la satisfaction et aux conséquences qui en découlent. Les structures sociales tel que les lois et les règlements, les pratiques sociales et les sanctions prévues permettent de réguler les comportements humains par l’anticipation des conséquences sociales qui résultent de certains comportements (Bandura, 1986). Les comportements ne correspondant pas aux normes entraînent une censure sociale due aux conséquences dommageables qui en découlent tandis que d’autres comportements sont socialement valorisés et approuvés. À l’intérieure des structures de ces systèmes sociaux, il existe plusieurs variations personnelles concernant leurs interprétations; l’acceptation ou l’opposition face à ces structures, etc. (Burns & Dietz, 2000). L’interaction entre l’environnement et la cognition contribue à la construction de la réalité grâce au feed-back et à la réciprocité entre l’environnement et les cognitions. Les croyances collectives du sentiment d’efficacité sont similaires aux croyances individuelles et opèrent avec des processus similaires (Bandura, 1997). Les facteurs sociaux et structuraux affectent les mécanismes psychologiques de l’individu qui eux, affectent leurs comportements. Par exemple, la structure familiale, l’éducation et les conditions socio-économiques affectent les comportements par l’impact qu’ils ont sur les aspirations, le sentiment d’efficacité personnelle, les standards personnels, l’état affectif et les mécanismes autorégulateurs et non directement les comportements (Baldwin & coll., 1989; Bandura, 1995; 2001).

L’approche sociocognitive rejette le dualisme personne – social et adopte

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