Stéréotype comportementale
TD : Stéréotype comportementale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Camille Drouot • 30 Octobre 2017 • TD • 3 203 Mots (13 Pages) • 843 Vues
2015
Résumé
Cette étude voulait démontrer l’impact des stéréotypes sur les performances en mathématiques des hommes et des femmes. Nous avions 400 étudiants post-baccalauréat, issus de toutes filières, divisés en deux groupes de 200 (100 hommes et 100 femmes). Le premier groupe a réalisé un test de mathématiques. Le deuxième groupe a réalisé ce même test avec pour seule différence une phrase insérée à la suite des consignes, indiquant que « les résultats font apparaître une différence entre les sexes ». Il est apparu que lors de l’épreuve de mathématiques, l’activation des stéréotypes attribués à chaque sexe avait eu un effet sur leurs performances. En effet, la phrase induisant le stéréotype diminue la performance des femmes en mathématiques tandis qu’elle améliore celle des hommes.
Mots-Clés : contexte social, menace du stéréotype, performance mathématiques, comportement.
Introduction
Qu’importe la culture dont nous sommes issus, les stéréotypes existent partout et reflètent une opinion toute faite, sans preuve concrète à l’appui. Cependant, ceux qui ressortent le plus souvent sont ceux établis entre les hommes et les femmes : c’est bien connu, madame fait le ménage et prépare à manger pendant que monsieur remet en état la plomberie de la salle de bains! On entend également parler du fait que les filles naissent dans les roses et les garçons dans les choux. Pour quelle raison ? Notre sexe indique-t-il une différence qui pourrait aller au-delà de notre appareil reproducteur ? C’est en tout cas ce que les recherches de l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie affirment :
Dans l’étude, Verma et co., incluant les co-auteurs Ruben C. Gur, PhD, un professeur de psychologie dans le département de psychiatrie, et Raquel E. Gur, PhD, professeur de psychiatrie, neurologie et radiologie, ont examiné les différences spécifiques au sexe dans les connexions cérébrales au cours du développement chez 949 individus (521 femmes et 428 hommes) âgés de 8 à 22 ans en utilisant l’imagerie par résonnance magnétique (IRM). L’IRM est la technique d’image à base d’une solution qui peut tracer et mettre en évidence les chemins de fibres connectant les différentes régions du cerveau, en jetant les bases d’un connectome (ensemble des connexions neuronales du cerveau).[…] Les auteurs ont seulement observé quelques différences entre les sexes dans les connexions chez les enfants de moins de 13 ans, mais ces différences s’accentuent chez les adolescents entre 14 et 17 ans et chez les jeunes adultes de plus de 17 ans. Les recherches ont aussi été en adéquation avec une autre étude sur le comportement faite par la Penn Medicine school, dont l’étude d’imageries démontrait une différence prononcée entre les sexes. Les femmes ont dépassé les hommes sur l’attention, la mémoire des mots et des visages ainsi que sur les tests socio-cognitifs. Les hommes ont eu de meilleurs résultats sur le traitement spatial et la vitesse sensorimotrice. Ces différences étaient plus prononcées entre 12 et 14 ans. (Verma and co.,2013, Brain connectivity study reveals striking differences between men and women, site web de l’Université de Pennsylvannie)
Le stéréotype induisant que « les femmes sont multitâches » pourrait donc être fondé : les hommes et les femmes ne pensent pas de la même façon car leur fonctionnement cérébral diffère ! En effet, chez les hommes, les connexions neuronales s'établissent de l'avant vers l'arrière dans chaque hémisphère mais les connexions sont peu inter-hémisphériques (annexe 1, figure 1). Tandis que chez les femmes, c’est l’inverse : la majorité des connexions neuronales relient l'hémisphère droit à l'hémisphère gauche, situées principalement dans le lobe frontal (annexe 1, figure 2). « Cette étude nous montre alors une différence, mais aussi une complémentarité dans l’architecture du cerveau humain qui permet à l’homme d’exceller dans certaines tâches et à la femme dans d’autres. » (Verma R, 2013)
Cette distinction de fonctionnement cérébral entre l’homme et la femme pourrait alors expliquer pourquoi ils sont considérés comme étant « plus matheux » et elles comme « plus littéraires ».
Des études qui ont utilisées le SAT-M (Scholastic Aptitude Test – Mathematics) ont démontré que malgré les résultats équivaux voire supérieurs des filles face aux garçons dans les cours de mathématiques, elles obtenaient quand même de moins bons résultats à ce test que ces derniers (en moyenne 10,5 points de moins).
Selon certains auteurs, les résultats obtenus par les garçons au SAT-M seraient expliqués par des facteurs de socialisation, les parents et enseignants ayant moins d’attentes envers eux qu’avec les filles. Felson et Trudeau (1991) ont d’ailleurs montré que les filles avaient une tendance générale à être plus anxieuses que les garçons, quelle que soit la matière. Cependant, cette étude n’a pas permis de déterminer si l’anxiété avait un quelconque impact sur les résultats des filles en mathématiques puisqu’elles restent quand même égales voire meilleures que les garçons, excepté au SAT-M. (Doreen Kimura (2001) La compétence mathématique, p.90, Cerveau d’Homme, Cerveau de Femme, édition Odile Jacob)
Une expérience sur la menace du stéréotype a été réalisée par Claude Steele en 1998. Elle consistait à faire passer un examen de mathématiques à deux groupes d’étudiants de l’Université du Michigan composés à parts égales de filles et de garçons doués pour cette matière :
28 hommes et 28 femmes inscrits au cours d’introduction à la psychologie à l’Université du Michigan ont été sélectionnés. Tous les participants devaient avoir au moins validé un semestre (mais pas plus d’une année) de calculs et devaient avoir eu une note supérieure ou égale à « B ». Il leur était également demandé d’avoir un score de percentile 85 au SAT. […] L’expérience a été administrée sur un ordinateur. Sur chaque question les participants avaient le choix entre répondre à la question, la laisser vide, ou de la passer, ce qui leur permettait d’y revenir plus tard. Ils étaient répartis dans des groupes mélangés d’hommes et femmes composés de 3 à 6 participants. Il leur était dit « Nous sommes en train de développer des nouveaux tests qui évaluent un large groupe d’étudiants de l’Université du Michigan. Aujourd’hui nous évaluons les mathématiques. »
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