La psychologie cognitive
Analyse sectorielle : La psychologie cognitive. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 7 Décembre 2013 • Analyse sectorielle • 1 821 Mots (8 Pages) • 1 558 Vues
Ne se contentant pas de s’intéresser aux seuls com¬portements observables des sujets, Bruner cherche à mettre en évidence les stratégies mentales des sujets confrontés à une tâche.
Par exemple :
Il demande à ses étudiants de classer des cartes de couleurs et de formes différentes. Et il note que ces étudiants utilisent pour cette tâche des stratégies mentales différentes :
les uns procédaient à partir d’une carte de référence (ce que Bruner appelle : le focusing) ;
d’autres effectuaient un classement de la pile de cartes fondé sur une vue d’ensemble (stra¬tégie nommée : le scanning).
Il cherche à comprendre le cours de leur pensée, la séquence des opérations mentales qui conduisent à résoudre un problème. Il met l’accent sur les capacités de raisonnement des sujets, sur la façon dont ils traitent l’informa¬tion, sur leurs états mentaux alors qu’ils sont en train de penser.
Dans la continuité de Vygotsky, avec des influences walonniennes, il étudie l’enfant, comme « un être social, tourné d’emblée et prioritairement vers autrui ». Il est considéré, comme étant à la base de :
La psychologie cognitive.
L’ambition de Bruner est, elle, de faire toute sa place à l’esprit humain au sein de la Psychologie (donc de ne pas le réduire à une mécanique, à un ordinateur), avec ses rêves, ses désirs, ses représentations du monde, etc.
La psychologie culturelle. La psychologie culturelle questionne la fonction remplie par l’édu-cation dans la culture, et le rôle joué par la culture dans la vie de l’individu.
Bruner étudie comment les exigences d’un système culturel (organisation des écoles et des classes, objectifs assignés à l’éducation, etc.) affectent les sujets qui doivent évoluer dans ce système (des dons innés peuvent être affectés par ces contraintes externes).
Bruner explique que l’être humain organise son expérience et ses représentations du monde selon 2 modes de pensée : - la pensée logico-scientifique (déjà étudiée par Piaget),
- la pensée narrative (orientée vers l’expérience émotionnelle et les problèmes humains).
Et selon Bruner, les sociétés industria¬lisées privilégient très largement la pensée logico-scientifique, au détriment de la pensée narrative.
Dans une approche psycho-cognitiviste, Bruner étudie les stratégies employées dans le cadre d’apprentissage de concepts, et construit une théorie de la perception.
Comme on peut le constater, la notion d’étayage de Bruner est très proche de la notion de Zone Proximale de Développement de Vygotsky.
« Nous sommes l’espèce intersubjective part excellence » (ibid.). Et cette apti¬tude du petit d’homme à l’intersubjectivité se développe au cours de activités où il partage un objet d’attention avec d’autres individus. Progressivement sous la guidance d’adultes ou des pairs plus expérimentés et plus âgés, il va reconstruire le système de signification de son milieu culturel (le langage).
2 caractéristiques sont identifiées par Bruner :
la régularité dans le déroulement (répétition ou routines interactives) ;
l’échange contingent : chaque acte dépend d’un acte de l’autre.
3 fonctions psychologiques se développent alors :
socialisation des intentions communicatives de l’enfant ;
aide à la construction progressive du lexique ;
apprentissage des règles qui sous tendent le langage.
Selon Bruner, pour faciliter la progression du novice, le tuteur doit tendre à standardiser cer-taines formes d’échanges. Bruner utilise la notion de format pour désigner les conventions qui sont implicites dans les interactions, mais qui structurent les échanges et règlent le déroulement des transactions entre tuteur et novice. Ce sont ces conventions ou formats qui permettent un ajustement réciproque de leurs comportements. « Les formats encadrent les actions des enfants et rendent possible la transformation de leur niveau actuel en relation avec leur niveau potentiel. Ces formats permettent l’ajustement entre les systèmes de l’enfant et de l’adulte en fournissant un microcosme maîtrisable »
Très proche de la notion de ZPD de Vygotsky, la relation de tutelle implique une relation asymé-trique entre un enfant et un expert (adulte ou enfant plus expert). Elle force l’enfant à mettre en conformité son activité avec celle d’un modèle expert.
Étayage : « Interventions de l’adulte ayant pour objectifs de guider, soutenir, renforcer (…) l’activité de l’enfant grâce, notamment, à son expertise en matière d’outils culturels »
L’étayage permet la réalisation du format d’interaction et de la relation de tutelle.
Bruner distingue 6 fonctions requises dans cet étayage:
1re fonction : l’enrôlement
Le tuteur, adulte ou enfant plus expérimenté, va éveiller l’intérêt de l’enfant pour la tâche et les exigences de la tâche, par des comportements qui s’attachent à engager l’intérêt et l’adhésion de l’enfant avec lequel il interagit. Augmenter au maximum la participation des élèves peut pour cela être nécessaire. Engager l’élève à se fixer des buts d’apprentissage peut aussi être un moyen de favoriser son implication dans la tâche.
2e fonction : la réduction des degrés de liberté
Le tuteur simplifie la tâche pour aider à la solution. Il décompose l’apprentissage en unités structurées. Il libère ainsi l’enfant d’une partie des tâches, pour lui éviter une surcharge cognitive.
3e fonction : le maintien de l’orientation
Le tuteur cherche à éviter que l’enfant apprenant ne s’écarte du but assigné par la tâche. Il s’agit de maintenir l’orientation de l’enfant apprenant vers le but à atteindre, d’éviter qu’il ne disperse son attention. Cela implique, le cas échéant, de remotiver son partenaire débutant.
4e fonction : la signalisation des caractéristiques déterminantes
Le tuteur indique à l’enfant apprenant les caractéristiques
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