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Etude de l'impact du genre sur la relation entre valence émotionnelle et cognition

Fiche de lecture : Etude de l'impact du genre sur la relation entre valence émotionnelle et cognition. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Mars 2017  •  Fiche de lecture  •  6 852 Mots (28 Pages)  •  1 153 Vues

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Etude de l’impact du genre sur la relation entre valence émotionnelle et cognition

Licence 3, Semestre 5 - EC 51.3 Psychologie Cognitive

 

Résumé

Dans cette expérimentation, nous reprenons le principe de l’expérience de Nittono (et col., 2012) afin d’étudier l’impact de la valence émotionnelle de stimuli visuels sur la cognition, plus particulièrement sur l’attention dirigée, les capacités d’inhibition et la flexibilité mentale (test Global-Local). Cette étude s’est faite en fonction du sexe des sujets (hommes vs femmes) et selon trois modalités différentes pour les stimuli visuels : valence émotionnelle positive correspondant au Kindenschema (chiots et chatons) vs valence émotionnelle négative (chiens et chats avec des attitudes agressives), et valence émotionnelle neutre (condition contrôle, chiens et chats adultes).

Nous avons fait passer l'expérience à 66 sujets, âgés de 18 à 35ans, dont 34 hommes et 32 femmes. Notre plan expérimental de type multifactoriel mixte était composé de 4 groupes expérimentaux, 2 groupes d’hommes et 2 groupes de femmes, permettant 2 types de passation : la condition neutre, contrôle, et la condition à valence émotionnelle.

Concernant l’effet de la valence émotionnelle des stimuli visuels, notre expérimentation a permit de confirmer que la visualisation d’images positives (« kawaii ») entrainait une diminution du traitement global, normalement prioritaire, des items. A l’inverse, concernant les stimuli négatifs (« agressif »), il existe un renforcement de la tendance à traiter globalement les items.

La valence des stimuli semble également générer, lors de tâche de flexibilité attentionnelle (shifting), des stratégies différentes, caractérisées par une rapidité accrue pour les stimuli positifs, et par des capacités d’inhibition pour les stimuli négatifs.

L’ensemble des résultats des hommes, face à des stimuli négatifs, nous confirme par ailleurs une partie de notre hypothèse d’interaction postulant une sensibilité accrue des hommes aux stimuli négatifs (« agressif »). Le sexe des sujets semble avoir une influence sur les capacités développées lors de tâche de flexibilité attentionnelle (shifting) : les femmes, face à des stimuli positifs (« kawaii ») présentent de plus grande capacité d’inhibition alors que pour les hommes, ce sont les stimuli négatifs qui engendrent une plus grande rapidité.

  • - Cadre théorique et

expérimental de la recherche

  • Objectif de la recherche

Nous voulons étudier l’impact de la valence émotionnelle de stimuli visuels sur la cognition, en particulier sur les fonctions exécutives de haut niveau, en fonction du genre.

  • Cadre théorique et expérimental de la recherche

Le mot « émotion » vient du latin « emovere, emotum » (enlever, secouer) et de « movere » (se mouvoir). Selon cette étymologie, les émotions produisent donc des changements physiologiques, psychiques, cognitifs et comportementaux : les sentiments induits peuvent être positifs (plaisir, joie) ou négatifs (dégout, anxiété, agression). Les processus cognitifs générés peuvent être des réorientations pertinentes sur le plan perceptif, des évaluations ou des étiquetages. Les comportements associés sont dirigés vers un but, ils sont adaptatifs et peuvent être de type approche ou de type évitement.

Lang (1995) définit les émotions comme étant des dispositions à l’action, une préparation à la vigilance, qui potentialise ou inhibe des réponses d’orientation et de défense. Selon lui, le système de réponse, vis-à-vis des stimuli émotionnels, est basé sur une organisation motivationnelle à deux facteurs, un facteur d’appétence (valence agréable des stimuli) et un facteur aversif ou défensif (valence désagréable des stimuli). De plus ces processus seraient systématiques : en effet, en 1998, il met en évidence des changements physiologiques face à des stimuli émotionnels : une augmentation de l’activité neuronale (électromyogramme) et une décélération du rythme cardiaque face à des stimuli déplaisant, alors que ce même rythme cardiaque accélère face à des images plaisantes.

Le lien entre émotion et cognition est bidirectionnelle. Les cognitions déterminent les émotions et celles-ci orientent et influencent les cognitions : Elles jouent un rôle dans l’attention sélective, la mémorisation à long terme, la prise de décisions, etc…

Selon Michel Bougon, « l’attention qu’elle soit vigilance, concentration ou encore intérêt, est définie en psychologie comme le contrôle, l’orientation et la sélection par l’individu, d’une ou de plusieurs formes d’activité durant une période de temps qui ne peut être maintenues longtemps ». Broadbent a apporté un élément majeur à cette fonction en construisant un modèle constitué de 3 registres de mémoire : un registre sensoriel, qui traite toutes les informations perçues, un canal central, qui ne traite que certaines informations, et ce, de manière successive, et entre les deux, un filtre attentionnel, qui va sélectionner les informations.

Il existe plusieurs types d’attentions :

  • L’attention conjointe (Piaget et Inhelder, 1948 ; Butterworth et Grover, 1989) a la particularité d’être partagée entre deux individus, en l’occurrence entre l’enfant et l’adulte.
  • L’attention maintenue (Macworth, 1958) est un état de préparation à détecter pour s’adapter à un environnement changeant.
  • L’attention divisée intervient dans une situation comportant plusieurs informations, dont certaines inutiles, il faut donc à la fois tout prendre en compte et, pour autant, donner une réponse adaptée à la situation. Elle est dite divisée car, pour cela, on doit mettre en place plusieurs opérations en même temps.
  • L’attention focalisée ou sélective intervient lorsque l’on a à faire à une situation riche en information. Cependant, dans ce cas-là on ne peut tout sélectionner, alors on doit sélectionner ce qui nous intéresse et inhiber le reste. Cette sélection peut se faire de deux manière, elle peut être volontaire, on parlera alors d’intention, mais elle peut aussi être automatique, c’est un réflexe.

Un des tests possibles pour étudier l’attention sélective est celui du Global/Local proposé par Kinchla en 1974. Ce test permet d’évaluer non seulement l’attention sélective, mais aussi la flexibilité mentale et l’inhibition. Kinchla a créé un item, qui se trouve être une lettre, mais formée de plusieurs autres petites lettres. Il est parti du principe que face aux scènes de la vie de tous les jours, on traite les éléments à différents niveaux. Ainsi en rencontrant une personne on va la voir dans son ensemble, étudiant sa tenue, sa posture, son allure générale, de manière globale, ou alors on va voir directement qu’elle porte des lunettes, qu’elle a un grain de beauté à gauche du nez, traitement locale. Et cela peut être encore plus détaillé, et on ne verra plus alors les yeux, le nez, la bouche… mais directement, la couleur de l’iris, c’est un niveau de traitement encore plus profond.

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