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Secretaire Assistante Medico Sociale

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Par   •  22 Mai 2014  •  6 832 Mots (28 Pages)  •  1 059 Vues

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PSYCHOLOGIE DE LA PERSONNE AGEE

1. ACCELERATION SUBJECTIVE DE L'ECOULEMENT TEMPOREL

Cette notion est sans doute la plus surprenante, à priori, pour un adulte plus jeune. En effet ne voit-on pas au contraire la personne âgée comme plus ralentie et à partir d'un certain âge cela devient des plus évident. Ce ralentissement du geste et de la pensée ne veut pas pour autant dire que la personne âgée vit le temps comme ralenti. Au contraire si il vous faut deux fois plus de temps pour faire une même action, ce qui reste stable c'est l'action et donc, au contraire, vous aurez l'impression que c'est le temps qui a filé.

Mais le ralentissement relatif de l'activité n'explique pas l'entièreté du phénomène. En effet, cette accélération subjective existe même en dehors de tout ralentissement et commence d'ailleurs dès que nous commençons à vieillir... c'est-à-dire dès notre naissance. Souvenez-vous de ce que représentait un mercredi après-midi lorsque vous étiez à l'école primaire et comparez ce vécu avec ce que représente actuellement pour vous un mercredi après-midi. Si déjà l'homme adulte jeune peut percevoir cette fuite du temps que dire de la personne âgée.

Dans ses " Lettres à Alice " Lewis Caroll exprimait, avec un humour un peu corrosif certes, cette perception.

A mademoiselle Agnes Hull Oière Ag honnie,

Votre lettre où vous me parliez de vos petits chats m'a fait bien plaisir, mais je trouve que vous êtes bien injuste envers la vieille Mrs Hachley et bien sévère avec vous-même lorsque vous dites que vous préféreriez mourir que de devenir vieille et laide comme cette sorcière. Je vous comprends lorsque vous me dites que vous ne voulez pas devenir aussi laide qu'elle et je suis bien d'accord avec vous lorsque vous la comparez à une sorcière. Mais quant à vieillir... Avez-vous songé, ma chère Ag, au plaisir que représente le fait d'arriver à l'heure du cake tous les quarts d'heure... ?

Ainsi donc plus on vieillit, plus le temps file !

Ceci n'est pas sans implication sur les comportements de la personne âgée et sur les attitudes que nous avons à avoir vis-à-vis d'elle.

1. Tenir compte du ralentissement et qu'à acte égal il lui faut plus de temps. Un simple geste, comme celui de faire sa toilette et s'habiller le matin qui prend une vingtaine de minutes chez un adulte jeune, peut facilement dépasser l'heure chez une personne âgée.

2. Tenir compte que les personnes âgées ont l'impression que le temps défile et ne pas les surcharger de trop d'informations à gérer à la fois.

3. Se dire qu'une personne âgée qui se plaint que le temps est long ne va pas bien psychologiquement. Il s'agit souvent d'un signe dépressif !

4. Se dire que si on a l'impression " d'être à l'heure du goûter tous les quarts d'heure ", on aura sans doute des difficultés pour se repérer temporellement. Il est en effet difficile, dans ces conditions, de ne pas confondre ce qui s'est passé hier de ce qui s'est passé il y a 2 à 5 jours. Cette légère confusion de datation dans les événements récents n'est donc pas un signe de démence ; mais un phénomène normal surtout quand on est très âgé et que rien ne ressemble plus à un jour qu'un autre jour !

Par contre, une personne âgée qui vous dit qu'elle n'est en clinique que depuis hier alors que cela fait plus d'une semaine qu'elle est hospitalisée, aura des troubles de l'orientation temporelle. Un tel signe n'est pas normal et nous alerte en général sur l'existence d'un syndrome confusionnel.

2. CHRONIQUE D'UNE MORT ANNONCEE

Passé la cinquantaine, le risque de mourir devient un événement qui, en termes de probabilité, devient de moins en moins exceptionnel.

Si à 40 ans le risque de mourir dans l'année à venir est de 4,4 %o, il va passer successivement à 10,4 %o à 50 ans, 24 %o à 60 ans, 53 %o à 70 ans, 117 %o à 80 ans et 300 %o à 90 ans !

Ainsi, si un jeune adulte peut s'engager sans penser à la mort dans un projet de vie comme se marier et avoir des enfants, un homme de 60 ans n'aura que 5 % de chance d'être encore vivant à l'âge de la majorité de son enfant ! Acheter un objet à amortir en 5 ans alors qu'on en a 75 signifie que 40 % d'entre eux ne pourront bénéficier de celui-ci jusqu'à son terme. Ainsi, plus on vieillit, plus la mort devient une éventualité dont il faut tenir compte.

L'on sait, par ailleurs, que dans notre société, penser à la mort est une chose angoissante et, comme toute chose angoissante, on voudrait ne point trop y penser. Et l'esprit humain y aide naturellement par son optimisme fondamental. En effet, nous pouvons constater que lorsque plusieurs hypothèses sont possibles, notre esprit a tendance à tabler sur les perspectives optimistes plutôt que sur les hypothèses pessimistes, même parfois quand celles-ci sont plus probables. Combien de fois n'invitons-nous pas, plusieurs semaines à l'avance, des amis pour un barbecue, alors que nous connaissons pertinemment bien la météo belge ! Les Nord-Américains ont en ce sens une expression bien illustrative. Quand nous disons que " nous prenons le risque ", ils disent eux " qu'ils prennent la chance " !

Il est donc tout à fait sain d'avoir un certain optimisme mais, néanmoins, lorsque la probabilité d'un événement devient trop réelle, il y a bien lieu ; soit de la prendre en compte ; soit de trouver une stratégie pour ne point y penser. Comme le risque de mourir augmente en fonction de la durée du projet que l'on veut entamer, un mécanisme simple est de diminuer la perspective à prendre en compte. Ainsi en ne faisant que des projets à brève échéance, je peux me permettre de ne pas penser à l'hypothèse de la mort.

Ceci n'est pas sans implication sur les comportements des personnes âgées et sur les attitudes que nous avons à avoir vis-à-vis d'elles.

1. Une personne âgée trop réaliste ne va pas forcément bien. Même si à nos yeux sa qualité de vie est médiocre, voire, quasi nulle, la perte de l'espoir est généralement un signe de souffrance.

2. Beaucoup de personnes âgées restreignent la dimension de leurs projets. Ainsi, partir en vacances est souvent vécu, passé

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