La place de l'enfant dans la société française

THEME : LA FAMILLE

LA PLACE DE L’ENFANT DANS LA SOCIETE FRANCAISE

1. LE CONCEPT « d’enfance »

L’enfance est un concept qui a été construit, ce n’est pas une donnée brut. L’enfance telle qu’on le comprend aujourd’hui est une notion relativement récente.

Philippe Ariès dans « L’enfant et la vie familiale sou l’Ancien Régime » précise qu’avant le 17/18e siècle, l’enfance en tant que tel n’est pas reconnue moralement et juridiquement. Pour démontrer ce constat, il se réfère à la peinture, la sculpture et la manière dont l’enfant est représenté (il est toujours représenté comme un adulte en miniature).

On pensait que l’enfant contenait déjà tout ce qui fait l’adulte. On n’avait pas l’idée que c’était un être en développement, en formation. A parti de ce constat Philippe Ariès distingue 2 périodes :

L’enfance au sein de la société traditionnelle :

Dans cette société, la durée de l’enfance est très courte, elle se situe de 0 à 7 ans. A 7 ans, l’âge de la raison, de discernement l’enfant n’a plus besoin de soins maternels, il acquiert une indépendance, il devient mêlé au monde des adultes et ne passe pas par les étapes de la jeunesse.

L’enfance reconnue pour elle-même :

Vers la fin du 17e siècle, le jeune enfant, a cessé d’être mélangé aux adultes. C’est l’école qui a permis cette séparation. A partir de là, deux types de socialisations vont émerger : socialisation primaire et socialisation secondaire.

1. LA PSYCHOLOGIE DE L’ENFANT

C’est à partir du moment où l’on a considéré la spécificité de l’enfant que l’on a cherché à étudier la psychologie, le développement de l’enfant (18/19e siècle).

Au 18e siècle surgit des nouvelles questions : comment se déroule le développement d’un enfant ? comment l’éduquer au mieux ?

Jean Jacques Rousseau est le 1er à s’être posé cette question : comment faire de l’enfant un adulte accompli ?

• Sigmund Freud (médecin psychiatre fondateur de la psychanalyse sur l’hypothèse qu’il existe l’inconscient).

Il s’intéresse aux différentes phases psycho affectives de l’enfant et il va décrire l’enfant comme un pervers polymorphe c’est-à-dire que l’enfant possède une libido, des pulsions inconscientes et il cherche à satisfaire à travers certains objets du plaisir. Il décrit 3 stades (stade oral, stade anal et stade phallique)

• Jean Piaget (psychologue)

Selon lui le développement affectif est une conséquence de son développement cognitif. En développant son intelligence, l’enfant développe également son affectivité. L’intelligence se construit à travers les interactions que l’enfant entretient avec son milieu. Il décrit 4 stades intellectuels (stade sensori-moteur, stade pré opératoire, stade des opérations concrètes et stades des opérations formelles).

• Françoise Dolto (psychanalyste). Elle a beaucoup écrit dans les années 60, ce qui a influencé la psychologie de l’enfant et l’éducation.

(A regarder : Le désir de vivre – film de Serge Le Péron de 2008).

Elle a développé cinq grandes idées :

• L’enfant/le bébé est une personne à part entière. Il a des désirs, il cherche à communiquer, il à des droits, il doit être respecté et écouté dans son intégrité.
• Tout ce qu’exprime un enfant à un sens.
• Pour se construire, l’enfant a besoin de vérité.
• Le « complexe de homard » : c’est l’idée de la crise d’adolescence. A l’adolescence, l’enfant se débarrasse d’une carapace pour une acquérir une nouvelle.
• F Dolto, a développé l’idée d’une image inconsciente du corps. Lors des consultations avec les enfants, elle analysait et étudiait les dessins des enfants pour mieux comprendre le rapport qu’à l’enfant avec lui-même et avec les autres. C’était des projections que les enfants avaient sur leur propre corps.

1. LES GRANDES DATES DE RECONNAISSANCE DE LA PLACE DE L’ENFANT

• Sous l’ancien régime (avant le 18ème siècle) : l’enfant n’t aucun droit et aucun statut. Il n’a pas de statut comme individu en soi : l’abandon d’enfant par exemple ne faisait l’objet d’aucune poursuite.

• La place de l’enfant évolue dans la société républicaine : dans la formulation de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, on comprend que la proclamation de l’égalité vaut dès la naissance, donc aussi pour les enfants et non les seuls adultes. Cependant l’enfant garde un statut de « mineur » : il reste donc considéré sur un deuxième niveau et n’exerce aucun droit. Dans cette perspective, l’éducation se doit de discipliner l’enfant, ce qui passe pour l’imposition de règles, mais aussi de châtiments corporelles si l’enfant les enfreint.

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