Formation d'Apprenti Educateur Spécialisé: mémoire professionnel 2012
Étude de cas : Formation d'Apprenti Educateur Spécialisé: mémoire professionnel 2012. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 13 Mars 2013 • Étude de cas • 9 189 Mots (37 Pages) • 1 122 Vues
MÉMOIRE PROFESSIONNEL 2012
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Introduction
Durant ces trois années de formation d’Apprenti Éducateur Spécialisé à l’Institut Régional du Travail Social à Rennes, j’ai pu évoluer sur mon terrain d’apprentissage (Centre d’Accueil et d’Activités pour des personnes handicapées mentales à Carquefou) ainsi que lors de mes différents stages afin de développer des capacités d’observation et d’analyse et d’interroger ma pratique professionnelle et ainsi d’adapter ma posture éducative. Cette démarche se concrétisant dans l’unique objectif de me rapprocher des besoins des usagers. Ces stages d’observations réalisés dans des types de structures différentes (Unités de Vie Extérieures pour les travailleurs ESAT de Plonéour-Lanvern et l’Association pour la Défense des Droits Sociaux pour les Personnes itinérantes et en situation de précarité à Montréal) cumulés à l’expérience vécue sur mon propre terrain d’exercice professionnel ont pu générer en moi des questionnements dédiés aux relations humaines et, de ce fait, à la pratique du métier d’Éducateur Spécialisé.
Après de nombreuses observations et échanges avec d’autres professionnels, mon questionnement principal me renvoie aux formes de conflits, à leur apparition, à l’agressivité et aux actes violents posés par les personnes que nous accompagnons au quotidien. L’objet de mon étude portera exclusivement sur les rapports entre usagers dans un groupe. Ces manières d’interagir, observées durant mes différentes expériences professionnelles, viennent interroger quant aux modalités d’action d’un Éducateur Spécialisé face à la violence dans un contexte d’internat. Durant toute la période de ma situation d’apprenti, j’ai tenté d’être, d’une manière efficiente, toujours à l’écoute des adultes que j’accompagnais. Mon questionnement s’est alors porté sur les difficultés que peuvent avoir les usagers à verbaliser leur colère, leur frustration et leur souffrance. Ces difficultés obligeant les personnes à s’exprimer d’une manière différente (manifestations d’agressivité, de passages à l’acte qui entraînent donc des transgressions au cadre et à la règle).
En tant qu’Éducateur Spécialisé, ces manières d’interagir ont du sens. En effet, les difficultés de certains usagers à verbaliser leurs difficultés peuvent entraîner des interactions déviantes qui peuvent être ponctuées d’actes regrettables pour eux mais également pour les autres. Dans ma propre pratique professionnelle, j’ai toujours tenté d’amener progressivement
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les personnes que j’accompagnais à préférer un processus de verbalisation. Cette démarche se voulant anticiper l’apparition d’actes violents et déviants. Partant du principe que chaque usager doit trouver sa place au sein d’un groupe, j’ai polarisé mes observations sur les différentes manifestations de violences et tenté d’en définir les éléments déclencheurs. Cette démarche s’incluse ainsi dans une optique d’adaptation de mon accompagnement individuel et groupal. Elle doit me servie à adapter d’une manière efficiente mes réponses éducatives et ainsi générer un projet capable de réduire les phénomènes de violence au sein d’un groupe.
Dans une première partie, je présenterai l’institution où j’ai réalisé mon stage à responsabilité et je viendrai ainsi exposer trois situations qui me permettront d’étayer et de formuler mon questionnement professionnel. Des pistes explicatives viendront alors émerger.
Dans une seconde partie, je m’appuierai sur mes apports théoriques pour définir les différentes notions de violence, d’agressivité et d’incivilité. Je mettrai ensuite en avant certains éléments qui peuvent déclencher ces phases de déviance. Afin de faire du lien, je viendrai expliquer les avantages mais aussi les inconvénients de la vie en groupe. A la fin de cette partie, je tenterai de formuler un début de réponse à mon questionnement professionnel.
Dans une troisième partie, je viendrai présenter mon projet éducatif qui tentera de venir répondre au questionnement formulé précédemment. J’étayerai ainsi ce projet à l’aide d’un protocole d’accueil, une réflexion professionnelle sur le groupe ayant attrait au règlement intérieur, la mise en place d’une activité sportive et enfin la création d’un lieu d’échange et de verbalisation. Je fournirai par ailleurs les outils nécessaires à l’évaluation de ces moyens d’actions.
N.B. : Tous les éléments pouvant permettre d’identifier les différentes personnes intervenantes dans ce dossier ont été modifiés pour préserver l’anonymat de ces dernières.
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Cadre de l’intervention éducative
Je commence ce mémoire professionnel par une première partie qui a pour objectif de situer et de définir le cadre de l’intervention éducative. Pour cela, je vais réaliser une présentation synthétique de l’institution et de son fonctionnement ainsi qu’une présentation de la population accompagnée.
Partie 1 / Le Centre d’Accueil et d’Activité « La Charmelière » à Carquefou
1.1 Présentation
Ce type d’établissement connaît des dénominations multiples : foyer de vie, foyer occupationnel mais également centre d’accueil, service d’accueil ou encore service d’hébergement. Quoi qu’il en soit du nom de l’établissement, il s’agit toujours de proposer aux personnes accueillies des animations quotidiennes, une série d’activités à de les occuper de façon utile, intéressante et agréable en fonction des potentialités de chacun bien entendu.
Cette structure est destinée, à titre principal, à des personnes adultes porteuses d’un handicap mental ne relevant ni d’un Établissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT), ni d’une Maison d’Accueil Spécialisée (MAS).
Trois types d’accueils sont possibles : l’accueil en internat, l’accueil temporaire et l’accueil de jour.
La création du foyer est autorisée par le Président du Conseil Général. Les coûts de fonctionnement des foyers sont donc financés par le Conseil Général au titre de l’Aide Sociale.
L’adulte accueilli participe, en fonction de ses ressources, à ses frais d’entretien et d’hébergement grâce notamment à l’Allocation Adulte Handicapé (AAH).
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