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Exposé Godefroy Dolto

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Par   •  28 Janvier 2017  •  Commentaire de texte  •  3 846 Mots (16 Pages)  •  1 072 Vues

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Clinique de l'enfant et de l'adolescent

Psychanalyse et pédiatrie, Dolto (F.), 1971 « V. Angoisse de mort et angoisse de castration »

Table des matières

I. Introduction. Enjeux et définitions liminaires de l'angoisse.................................................................. 2

II. La mort et sa représentation infantile................................................................................................... 3

II. Le cas Paul. Anamnèse, sémiologie et trauma......................................................................................4

Anamnèse............................................................................................................................................. 4 Première hospitalisation....................................................................................................................... 4 Deuxième hospitalisation..................................................................................................................... 5

III. L'analyse. De l'angoisse de castration à l'angoisse de mort................................................................ 6

Interprétation du rôle pathogénique de l'environnement...................................................................... 6 Interprétation des évènements traumatiques. Défenses et angoisses....................................................6

IV. Conclusion...........................................................................................................................................8 Bibliographie............................................................................................................................................. 9

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Massacre en Corée, Huile sur contreplaqué, Picasso (1951)

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I. Introduction. Enjeux et définitions liminaires de l'angoisse

Psychanalyse et pédiatrie est la thèse écrite en 1939 et publiée en 1971 de Françoise Dolto, pédiatre et psychanalyste française élève de Lacan. Le texte étudié, « Angoisse de mort et angoisse de castration », est le cinquième chapitre de la partie théorique de l'ouvrage, précédant donc le compte- rendu de seize cas.

La conjonction de coordination «et» soulève plusieurs questions: ces deux angoisses s'excluent-elle, tant dans leur forme que dans leurs racines, se côtoient-elles sans se superposer ou encore se combinent-elles au point qu'elles ne soient plus qu'une et même angoisse dans l'expérience du sujet ? Après avoir défini ce qu'est représentativement la mort pour l'enfant et l'angoisse qui en découle, Dolto éclaire les rapports entre angoisse de mort et angoisse de castration à travers l'analyse du cas d'un adolescent, Paul, analyse qui déborde le simple inventaire sémiologique du fait d'une interprétation analytique de ses entretiens avec le jeune homme.

Le concept cardinal de ce chapitre est l'angoisse. Il faut la distinguer de la peur et de l'effroi. L'effroi est éprouvé devant un danger objectif : le sujet est paralysé, impuissant. Celui-ci est réellement en danger d'être détruit par ce qui le menace et ne dispose d'aucun moyen de combat ou de fuite. La peur est éprouvée devant un danger également réel et objectif, à ceci près qu'elle fonctionne comme un signal qui met en œuvre toute une série de processus physiologiques qui vont permettre au sujet soit de faire face et de se battre, soit de fuir1. Ces deux affects sont exogènes, mais l'angoisse, elle, est un affect d'une tout autre sorte, puisqu'elle est éprouvée face à un danger interne. En effet, l'angoisse qui découle de la représentation ne dépend pas de menaces extérieures, contrairement à la peur et l'effroi : elle est endogène. Freud, dans son ouvrage Inhibition, symptôme, angoisse publié en 1926, la définit comme un ressenti face à des exigences pulsionnelles considérées comme dangereuses dans la mesure où elles placent le moi devant « le risque de perdre l'amour de l'objet ». Dolto a une approche analogue à celle de Freud, puisqu'elle définit l'angoisse de castration comme « un émoi de frustration libidinale » déclenchée « par un conflit entre les pulsions, agressives et passives, mises au service de la sexualité, des interdictions venues du monde extérieur (dans la petite enfance) ou du Sur-Moi (ensuite)2».

Dans un premier temps, nous nous intéresserons à la représentation de la mort chez l'enfant, puis nous ferons un compte rendu clinique du cas de Paul. Ensuite, nous exposerons l'analyse que Dolto fait de ce cas. Enfin, nous étudierons les conséquences théoriques de son interprétation concernant le rapport entre angoisse de mort et angoisse de castration.

1. FERRANT (A.). In ROUSILLON (R.). « Chapitre 15 : Angoisses et défenses » , Manuel de psychopathologie clinique générale, Paris : Elsevier Masson, 2014, p. 219-231 2. DOLTO (F.). Psychanalyse et pédiatrie, « V. Angoisse de mort et angoisse de castration », p. 137

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II. La mort et sa représentation infantile

Dolto postule que l'angoisse de mort est un leitmotiv de la clinique de l'enfant. Ce dernier en a une représentation à part entière :

« Pour l'enfant qui découvre « la mort », qu'il ne connaît pas – et qui, d'ailleurs, pour nous tous, est « impensable » –, elle est une frustration d'agressivité musculaire et d'agressivité affective plus grande que d'autres, c'est-à-dire sur le plan où il l'entend : immobilité forcée, magiquement très très longue, et absence de l'être aimé (donc castration affective) très très longue ».

La crainte et la peur de la mort appartiennent à tout un chacun : la première est constitutive de ce que Pascal appelle notre « faible et mortelle condition », la deuxième est ressentie lorsque la mort est imminente et que tous les signes tendent à annoncer son accomplissement prochain. Mais l'enfant ne pense pas la mort comme une entité, il pense davantage le « mourir », c'est-à-dire l'état qui inhibe à la fois la sphère motrice et la sphère affective, mais compris dans le cadre de la vie, et non pas comme sa négation fondamentale. La locution adverbiale « très très long » rend bien l'idée de la temporalité distordue de l'enfant et ses difficultés d'abstraction lorsqu'il est confronté à l'impensable. Cette même locution adverbiale sous-entend que la mort est un état réversible, puisqu'il y a une issue au « très très long ». L'idée d'immobilité n'est pas sans rappeler la façon dont Bettelheim décrit la figuration d'un état proche de la mort dans Psychanalyse des contes de fées. En effet, les contes symbolisent une frustration musculaire et affective similaire à la mort, à savoir la pétrification de l'individu : « comme dans beaucoup d'autres contes de fées, cette métamorphose ne symbolise pas la mort; elle représente plutôt une absence de véritable humanité, une incapacité à réagir aux valeurs les plus élevées, de telle sorte que l'individu, étant mort à tout ce qui fait vraiment la vie, pourrait tout aussi bien être de pierre 3». En outre, cet état, l'immobilité de pierre semblable à la mort, est réversible : « Nous trouvons tout cela dans les contes de fées, quelles que soient les transformations subies par le héros ; il peut être transformé en animal, ou même en pierre, mais, à la fin, il est toujours un être humain, comme il l'était au début4». Cette idée de sidération temporaire est en accord avec la représentation infantile exposée par Dolto.

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