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De la folie à la psychose

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Par   •  18 Février 2021  •  Cours  •  1 496 Mots (6 Pages)  •  490 Vues

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De la folie à la psychose

I. Folie et psychose

Citation de L. Bonnafé : « On juge du degré de civilisation d’une société à la façon dont elle traite ses marges, ses fous et ses déviants »

Notion culturelle et pas médicale en tant que tel. Folie n’est pas forcément qu’une maladie. Folie est pleines de stéréotypes attachés à cette notion : considéré que sous l’angle de la pathologie, déficience à corriger, déviance, anormalité, objet d’étude, toujours versant négatif

Folie avant de s’appeler psychose était une énigme.

Pas seulement objet d’étude, il faut écouter le fou car il a une logique propre à lui qui peut nous enseigner sur notre propre normalité, propre société…

On ne peut pas venir à bout de la Folie, de cette énigme, mais peut être éclairé par différentes facettes.

Folie  catégorie culturelle, terme utilisé dans le langage courant

« Psyche » (âme/esprit) – « ose » (anomalie) : « Psychose » terme resté encore aujourd’hui.

Différent pdv de la folie fin 18- début 19ème siècle, nommée aliénation par les médecin/psychiatre pour donner nom technique et médical (= être étranger à soi-même). La folie, sous le paradigme psychiatrique, n’est plus considérée comme une énigme pour la culture (du côté de la fascination ou de l’angoisse que la folie procure) mais, pour la médecine, la folie devient une maladie mentale.

II. Naissance de l’asile et de la psychiatrie (fin 18e -début 19e siècle)

A) Le mythe de Pinel délivrant les aliénés

Le grand inventeur de la psychiatrie est Pinel (avant Folie était une déviance à enfermer) : l’émergence de la psychiatrie se fera durant la révolution française. Le mythe de Pinel est qu’il aurait été dans un asile d’aliéné, à Bisetre (Paris), et aurait convaincu les révolutionnaires d’ôter les chaînes des aliénés : il considérait que le meilleur traitement des aliénés serait de les laisser vivre et donc de ne pas les enfermer. Mais membres de comité de je sais plus quoi public, dont Couton, pensent que c’est une mauvaise idée. Couton aurait répondu à Pinel : « Ah ça citoyen, es-tu fou toi-même de vouloir déchaîner de pareils animaux ? - Citoyen, j’ai la conviction que ces aliénés ne sont si […] que parce qu’on les prive d’air et de liberté. » Cela révélerait que la folie est enfin reconnue comme une vérité à laquelle on serait resté trop longtemps aveugle. Cette philanthropie repose sur l’idée qu’on peut soigner la folie « par les voies de la douceur » en faisant appel à leur raison. Esquirol, disciple de Pinel, va contribuer à mythifier ce qu’il en est de ce geste fondateur de la psychiatrie en France. Pinel représenté comme un humaniste

B) Deux interprétations concurrentes : Foucault et Swain

Foucault a écrit « Histoire de la folie à l’âge classique » (1961). Selon lui, la psychiatrie par Pinel est trompeuse et dissimule ce qui s’est vraiment passé, c’est un bien pour un mal cette libération. Certes enfermement des marginaux (bien) mais sils sortent de la tutelle de l’état, ils sont sous la tutelle de l’ordre médical, libéré de la loi de l’état pour mieux les assujettir aux lois des médecins.

Pinel considère que les fous conservent une part de raison, mais le fou va devoir lui-même faire appelle à sa propre raison pour contrôler sa folie. C’est soumettre l’aliéné à une discipline pour qu’il réforme lui-même sa part folle, toute médicalisation va faire taire ce que la folie veut exprimer. Donc Pinel est celui qui va mettre les fous sous contrôle médicale.

Swain écrit « Le sujet de la folie, naissance de la psychiatrie » en 1977 pour critiquer les dires de Foucault. Elle insiste sur le fait qu’au contraire, il y a une nouveauté radicale chez Pinel où il serait le fou considéré comme « subjectivité déchirée ». Pinel reconnaîtrait les fous dans leur humanité et leur subjectivité (divisés entre une partie raisonnable et déchirée) malgré la dimension aliénation de la psychiatrie. Elle considère que c’est un homme qui restitue à la folie et aux fous une place de sujet.

III. Histoire de la folie à l’âge et avant ou l’exclusion de la folie

A) Du moyen-âge à la renaissance

Folie pas toujours considérée comme maladie qu’il faut traiter, chez les grecs, avant elle avait une double polarité. Ce n’était pas uniquement la folie mauvaise, effrayante, mais au contraire la mania peut-être tout aussi bien inspirée par Dieu (selon Platon) et donc avoir une polarité positive. La mania s’empare des hommes,

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