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La Folie Dans Le Jeu De La Feuillée

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Par   •  8 Novembre 2012  •  770 Mots (4 Pages)  •  1 369 Vues

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La Folie dans le Jeu de la Feuillée

La folie est un thème récurrent dans les romans médiévaux, qu’elle soit folie temporaire et initiatique comme celle d’Yvain dans le Chevalier au Lion ou simulée comme celle de Tristan. Le JF est le premier jeu théâtral à mettre en scène le fou, qui deviendra au XVe le personnage central des sotties et un personnage important des Mystères.

En quoi la foie est-elle un élément de caractérisation essentielle des personnages dans la pièce ? Quelle fonction dramaturgique assure-t-elle ? En quoi est-elle articulée à la fois à la théâtralité et à la satire ?

I. L’universelle folie

La pièce présente des fous caractérisés, comme Walet, fou stéréotypé associé aux pois et au fromage, aliments de prédilection du fou. On peut toutefois s’interroger sur la folie véritable de Walet et se demander s’il ne joue pas précisément le rôle du fou, dans une sorte de jeu de rôles organisé dans le cadre du Carnaval. D’autres fous, clients du moine sont nommés, dans le jeu de la satire circonstancielle et incarnent différentes formes de folie, inoffensive ou mélancolique. Le dervé offre une gradation dans la folie, incarnant le débridement du principe de plaisir et des instincts alimentaires et sexuels, en même temps que la transgression de toutes les bienséances langagières et gestuelles. Mais à côté de ces fous caractérisés apparaissent des fous masqués, tel Adam, dont Walet et le dervé sont des doubles, dans leur rapport au père notamment, ou le médecin et le moine, aux rôles échangés et inversés. L’ensemble des personnages semble rassemblé sous le terme de « sot et sotes » (v. 558) dans la question de Rikier. La folie opère donc en miroir, contaminant l’ensemble des personnages.

Le dervé apparaît également comme le porte-parole de la satire, à la fois comme emblème vivant de l’échec des reliques du moine et comme agent d’une parole sans contrainte placée sous le signe de l’immunité par la folie. Il prend pour cibles les poètes du puy, les habitants d’Arras, les autorités religieuses hypocrites. « La folie est un masque qui masque l’hypocrisie », observe JM Fritz (Le discours du fou au MA).

II. La folie, crise des signes entre comique et angoisse

Pour le fou, les signes sont opaques, et autour de lui apparaît une crise de la communication. Il prend en effet un mot pour un autre (vendre/pendre p. 136), interprétant toute parole comme agression potentielle, dans une folie paranoïaque. Il interprète mal les paroles et inversement est incompréhensible aux autres : « toudis rede il ou cante ou brait, Et s’il en set onques qu’il fait Encore set il mains qu’il dist » v. 524-6. Cette surdité l’apparente d’ailleurs à Fortune, sourde et aveugle.

Mais le fou manifeste aussi des troubles de l’identification de soi et des autres (son père pris pour une vache). Cette crise de la communication engendre la violence, verbale ou physique, au sein du couple père-fils, comme si une pulsion de mort était constamment à l’œuvre derrière le comique.

III. Folie et théâtralité

Le fou fait figure d’acteur, introduisant une mise en abyme du théâtre. Ses rôles successifs sont associés à

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