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Observation clinique avec cours théoriques de la psychanalyse.

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Par   •  7 Février 2017  •  Étude de cas  •  1 297 Mots (6 Pages)  •  869 Vues

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Observation clinique

Depuis plusieurs semaines, ma référente de stage et moi-même intervenons auprès des usagers du SAMSAH accueil temporaire. J’ai fait le choix d’orienter mon observation clinique autour de la question de l’acceptation du handicap. Pour cela, je vais m’inspirer d’éléments observés au cours d’entretiens quotidiens effectués chez monsieur R.

Monsieur R est un jeune homme de 35 ans, grand, très mince. Comme à chaque fois depuis le début de mon stage, il n’est pas très accueillant lors de notre arrivée. Il reste statique devant la télévision et murmure quelques formules de politesses basiques pour nous faire comprendre de nous installer.

Lorsque l’entretien commence et que nous abordons les questions de la vie quotidienne, à savoir les relations avec ses auxiliaires de vie, avec sa famille, ou encore sur son état de santé, son discours reste toujours le même ; il répond brièvement, sans jamais croiser notre regard.

Des fois, pendant nos visites, je vois bien que monsieur R souffre. Après une phase de contractures due à sa maladie, nous lui demandons s’il va bien : il répond par un regard qui suffit à faire comprendre son refus de communiquer plus amplement sur ce sujet. Cela me laisse penser qu’il refuse de considérer sa maladie et donc de prendre en compte son mal-être.

Après quelques échanges avec monsieur R, et après s’être assuré qu’il se porte bien, les entretiens se terminent toujours rapidement car il ne semble pas désirer notre présence.

Il me parait important de prendre en compte son vécu dans cette observation. Monsieur R a une sclérose en plaques déclarée en 1998, et qui, depuis 2006, évolue progressivement. Il a contacté le pôle logement du GIHP Aquitaine suite à une procédure de divorce. Souhaitant bénéficier d’un accompagnement, son dossier a été transféré au SAMSAH accueil temporaire.

Cependant, l’accompagnement reste aujourd’hui difficile car, refusant de se soigner depuis la découverte de sa maladie, monsieur R me semble refuser d’accepter sa maladie. Je pense que pour lui, nous représentons son handicap. J’imagine que le cadre professionnel de nos rencontres le renvoi directement à sa différence.

Une question spécifique me vient : Comment peut-on adapter l’accompagnement d’une personne qui refuse de considérer, d’accepter son handicap ?

En prenant du recul sur la situation, je me rends compte aujourd’hui que nous sommes dans le maintien du lien entre monsieur R et l’institution, plus que dans un accompagnement dans lequel il serait acteur.

Mécanismes de défense et pulsion de mort

Je vais dans un premier temps m’inspirer de l’observation décrite précédemment pour argumenter le déni comme mécanisme de défense autour de la question de l’acceptation du handicap. Dans un second temps, j’aborderai le concept de pulsion de mort.

Le déni, Verleugnung, est l'action de refuser la réalité, perçue comme dangereuse ou douloureuse pour le moi. C’est un mode de défense consistant en un refus par le sujet de reconnaître la réalité d'une perception traumatisante.

Pour commencer, on remarque ce mécanisme de défense dès le début des entretiens. En effet, son attitude inexpressive lors de l’arrivée des spécialistes leur renvoie l’image qu’ils ne sont pas les bienvenus. Cette posture peut être expliquée par le fait que les professionnels représentent le handicap et donc sa différence. Accepter sa maladie est quelque chose de douloureux, voire inacceptable. Les personnes peuvent au mieux faire avec : faire avec ses douleurs, son corps qui change, le réaménagement du quotidien, etc. Mais il est vrai qu’un accompagnement rééducatif se passera au mieux si la personne est ajustée dans les représentations de ses limites et de ses possibilités propres à sa maladie ou à son handicap.

« Après une phase de contractures due à sa maladie, nous lui demandons s’il va bien : il répond par un regard qui suffit à faire comprendre son refus de communiquer plus amplement sur ce sujet. » Il réagit devant les professionnels comme s’il ne ressentait rien, et comme si ces crises n’existaient pas. Je pense qu’il refuse même de considérer son mal être. Ce refus va tellement loin que je me demande si, en agissant dans le déni, monsieur R se persuade que même ceux qui assistent à la scène ne considèrent pas ses crises. Ce cas illustre avec force le processus de déni qui consiste à rejeter les représentations douloureuses qui demeurent actives.

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