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Mon corps et ses images

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Par   •  25 Février 2023  •  Fiche de lecture  •  2 285 Mots (10 Pages)  •  650 Vues

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 MON CORPS ET SES IMAGES

Le corps est la voie royale qui mène à l'inconscient

 J.-D. Nasio

Juin 2020

Fiche de lecture

De ce que mon corps vit, nait sa correspondance en « image » dans mon psychisme.

PRÉSENTATION DE L'AUTEUR : Juan-David Nasio est né en 1942 en Argentine. Il est psychiatre et psychanalyste, mais également écrivain, enseignant et Président le l'association Séminaires psychanalytiques de Paris. Il exerce actuellement à Paris en tant que psychanalyste et donne également des conférences. Il a écrit à ce jour 34 ouvrages de psychanalyse. Il me semble opportun d'ouvrir l'un d'entre eux pour en savoir un peu plus sur ce médecin. Dans son livre « Un psychanalyste sur le divan », il parle de sa propre expérience. On y apprend qu'il est proche de ses patients et qu'il n'utilise pas que ses oreilles pour les entendre et les comprendre, mais aussi tous ses autres sens. Son corps entier est tourné vers eux afin de capter la moindre manifestation corporelle de l'analysant. Et à travers son corps sensible c'est aussi son inconscient qu'il utilise pour travailler et entrer en contact avec celui du patient. Pour lui, l'inconscient de l'analyste est son plus précieux instrument de travail  (« Un psychanalyste sur le divan », Ed. Petite bibliothèque Payot, 2009, page 21). Il explique également qu'il est important pour lui de pouvoir ressentir la douleur du patient, mais sans compassion, sans s'en sentir affecté, afin de l'aider à trouver l'origine du trouble qui se trouve selon lui, dans l'enfance. Enfin, il se décrit comme un psychanalyste pleinement présent, actif et focalisé sur son patient. Il me semble pouvoir dire que J.D. Nasio travaille selon l'approche humaniste.

L'OUVRAGE « MON CORPS ET SES IMAGES » :

Dans ce livre, Nasio nous présente ses interprétations d'un ensemble de concepts sur « l'image du corps ». Ce concept en psychanalyse a été introduit en premier lieu dans les années 1930 par Paul Ferdinand Schilder que Nasio considère comme une référence importante. D'autres psychanalystes mais aussi psychologues ont travaillé sur cette notion avant que Lacan n'élabore son concept du « stade du miroir » dont il est question ici, entre autres.

Les idées de Sigmund Freud et de Françoise Dolto pour une très grande part sont également présentées. C'est avec un style pédagogique à la portée des non spécialistes, que Nasio s'exprime pour partager ses connaissances, ses pratiques et ses propres conceptions sur le sujet du corps et de ses images. Son livre est agrémenté par des tableaux, des schémas explicatifs, des extraits d'interviews, des exemples issus de pratiques psychanalytiques, un échange qu'il a eu avec Françoise Dolto lors de la sortie de son livre « L'Image inconsciente du corps » et pour finir des extraits d'oeuvres de Freud, Lacan et Dolto. L'usage de la 1ere personne souvent utilisé donne au lecteur la possibilité de s'approprier les concepts développés et de s'y projeter. Les nombreuses reformulations employées lors des explications des concepts et de leurs développements aident grandement à leurs compréhensions par les non-initiés à la psychanalyse.

LES PRINCIPALES IDÉES DÉVELOPPÉES :

L'image inconsciente du corps d'après Dolto.

- Le postulat initial qui fonde la théorie sur l'image inconsciente du corps est que toute personne souhaite communiquer avec une autre, et ce même avant la naissance, et dès les premières cellules. Le premier « mouvement » est l'élan vers la mère, l'Autre est primordial.

- Définition des Images inconscientes du corps : Sensations corporelles vécues avant la naissance et jusqu'à 3 ans au contact de la mère et qui se sont imprimées dans le psychisme. Il y a donc la sensation intense vécue sur le moment et sa représentation psychique qui s'imprime dans l'inconscient. On peut dire que ces images sont la mémoire inconsciente de notre vécu infantile. De ces images inconscientes qui seront refoulées dès l'âge de 3 ans, découlent toute notre façon d'être et de faire, nos actes, nos goûts, nos choix, nos symptômes et jusqu'aux événements de nos vies.

- L'image inconsciente du corps a trois composantes : l'image de base qui est stable et qui nait dans le psychisme lorsque le bébé ressent son corps qui repose dans ou sur un contenant (mère, sol, berceau par exemple), l'image fonctionnelle qui est fluctuante, relève de ses sensations internes (besoins et désirs physiologiques et relationnels) et l'image érogène, issue des plaisirs et déplaisirs tant dans l'assouvissement ou non de ses besoins de se nourrir et d'évacuer que dans sa relation érogène à l'autre.
- Ces trois images sont soumises à des variations qui dépendent du stade de développement dans          lequel elles évoluent (stade respiratoire-olfactif, oral, anal et oedipien).
- L'image de base est la plus importante car elle sert de refuge, et donne le sentiment d'un soi qui existe de manière
 stable et consistante même s'il évolue dans le temps, dans l'espace et fait face aux mouvements de la vie. Dolto parle de « mêmeté d'être » qui définit le narcissisme.

- Les conditions pour que les sensations impriment des images dans l'inconscient : qu'elles se produisent lorsque le bébé et sa mère (désirée par le père) ont envie d'interagir (le bébé doit sentir une mère présente aussi bien physiquement que psychiquement) et que cela se produise souvent. Les sensations dont on parle ici sont en fait des émotions et pour Nasio, plus que l'échange mère-enfant c'est le rythme des émotions (agréables ou désagréables) qui s'inscrit dans le psychisme de l'enfant et forme une image.

L'image du corps d'après Lacan

- L'image de notre corps est la substance de notre moi. Nous ne sommes pas notre corps en chair et en os mais celui que nous sentons et voyons. Il existe donc 2 natures de l'image du corps : une image mentale qui correspond à nos ressentis et une image spéculaire qui correspond à l'apparence du corps. Le moi est le sentiment d'exister. Ce moi est subjectif puisque soumis aux fluctuations de nos ressentis et sentiments par rapport à notre propre corps. L'image du corps est donc forcément déformée et parfois même jusqu'à la pathologie mentale telle que l'anorexie.

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