Comment l’image de la minceur excessive des corps affecte-t-elle toutes les sphères de la société ?
Cours : Comment l’image de la minceur excessive des corps affecte-t-elle toutes les sphères de la société ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar poeiticnrx • 2 Janvier 2024 • Cours • 2 124 Mots (9 Pages) • 133 Vues
Comment l’image de la minceur excessive des corps affecte-t-elle toutes les sphères de la société ?
Le diagnostic médical d’anorexie mentale (AN) recouvre un symptôme pathologique grave.
Ce symptôme se caractérise principalement par le refus de s’alimenter normalement, un rapport obsessionnel à la nourriture qui s’accompagne de la hantise de prendre du poids qui engendre une perte de poids excessive.
Or, au- delà de cette obsession de l’image du corps l’anorexie affecte aussi le rapport à ses parents, du rapport aux autres, et de l’estime de soi.
La complexité de ce symptôme explique que certaines branches de la médecine modernes ont tenté d’apporter une solution à cette souffrance.
Si nous n’aborderons pas cette dimension médicale, toutefois nous l’étudierions sous la dimension sociale, économique et politique.
On se demandera dans quelle mesure l’image de la minceur excessive des corps affecte toutes les sphères de la société. Nous étudierons dans un premier temps la destruction des liens sociaux dans la famille et dans la société (I).
Ensuite, on abordera le problème de santé publique en envisageant ses conséquences économiques (II) et enfin l’intervention les États (III).
1 – La dimension sociale de l’anorexie : La perturbation du rapport aux autres :
- Les symptômes : l’isolement et la solitude
- La rupture du lien social
- - dans le milieu familial
- - dans le milieu amical
- - dans le milieu professionnel
La perte de confiance en soi et le chemin de la solitude :
Ils existent de nombreuses répercussions sur l’individu concerné tant sur le plan physique (perte de poids, un risque de dénutrition extrême) que mentale (peur de grossir). Nous allons surtout analyser la conséquence de L’AN sur le lien social. Celui-ci désigne à la fois le désir de vivre ensemble, et la volonté de relier les individus dispersés.
L’AN est source de souffrances qui altère profondément le goût de vivre tant pour la personne concernée mais également pour ses proches et son entourage.
Les proches peuvent se sentir impuissants et avoir des difficultés à comprendre la maladie, ce qui peut entraîner une stigmatisation du malade et de son retrait du cercle familial. Outre l’isolement cette maladie génère énormément de conflits familiaux surtout autour des repas. Les relations parents-enfants sont mises au défi. Les parents sont souvent démunis face à une maladie qui enferme leur enfant de son image. La réticence de l’enfant aux soins engendre des chicanes et l’inquiétude ne fait qu’alimenter les confrontations.
Certaines relations s’abiment en présence de l’AN notamment les interactions au sein d’une fratrie : Ceux-ci ressentent de la colère, car ils peuvent se sentir négligés si les parents doivent porter toute leur attention sur le malade.
La colère est une émotion omniprésente et celle-ci peut être expérimentée autant par la personne qui souffre d’anorexie que par son entourage. Celle-ci peut être fâchée de se faire contrôler et d’être forcée à manger sous surveillance stricte.
Sphère amicale :
La sphère amicale sera également impactée. En effet, face à cette peur obsessionnelle de la prise de poids, l’individu s’isolera en évitant les situations impliquant de la nourriture, qui sont fréquentes dans la vie de tous les jours (ex : resto, fête, soirée entre amis, etc.). La fatigue, et la peur du jugement des autres contribuent à l’isolement. Par exemple, une des fausses croyances à propos de l’anorexie est que cette maladie est un choix. Cet isolement est un cercle vicieux : plus on s’isole, moins on vit d’expériences pour son âge, et nous avons donc moins de souvenirs à partager avec nos amis ce qui constitue un frein au développement psychosocial de la personne. Selon une enquête réalisée par l’institut sur la l’anorexie et boulimie Québec, les 5 candidates interviewées ont confirmé que l’AN les a empêché d’avoir une adolescence « normale » car elles n’avaient plus envie d’être avec leurs amis qui ne comprenaient leur souffrance mais aussi pour d’autres raisons (à cause de rendez-vous médicaux, des hospitalisations : contribuent au retrait du cercle social car les liens amicaux sont difficilement entretenus à l’hôpital.
Sphère amoureuse
Les relations amoureuses sont elles aussi affectées : elles sont souvent absentes à cause du facteur de la mauvaise estime de soi se traduisant par la dysmorphophobie empêchant les relations amoureuses. Ce symptôme se caractérise par une vision anormale du corps et participe à la déformation de la réalité chez l’individu. Il peut être difficile de laisser une autre personne entrer dans sa vie si on ne s’aime pas. Le sentiment de dégoût, de rejet de soi n’est pas propice aux relations amoureuses. Le partenaire peut aussi se sentir délaissé, car le trouble alimentaire est toujours la priorité. La cohabitation semble impossible : nourriture cachée, contrôle de l’alimentation…Le conjoint supporte un temps, mais la relation devient insupportable et le sujet n’a d’autre « choix » que de vivre seul.
2 – La dimension économique de l’anorexie : une question de santé publique
- La complexité du diagnostique
- La prise en charge médicale : un coût économique
- L’insuffisance des centres de soins
L’AN est au premier rang des pathologies psychiatriques mettant en jeu le pronostic vital. Les traitements mis en place sont le plus souvent ambulatoires, mais dans les cas les plus graves une hospitalisation s'impose. Le « coût » des hospitalisations est considérable, tant sur un plan individuel et familial que sur le plan économique.
Un traitement dans un hôpital parisien (8O jours) s’élève en moyenne à 112 000 euros. C’est une somme importante étant donné que le risque de rechute est élevé (les personnes ne sont pas encore guéries). Une partie de l’hospitalisation est assurée par l’État ( sécurité sociale, assurance) mais c’est un gouffre financier . En 2018, une enquête de la Fondation FondaMental a révélé que 38 milliards d'euros en France ont été mobilisé uniquement pour la prise en charge des maladies mentales dont l’AN. Sans compter que la pandémie à participer à la prolifération explosive de cette maladie. De nombreux médecins ont ainsi réfléchi sur le modèle hospitalier de la prise en charge de ce trouble.
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