Discours de Gambetta, le 4 mai 1877 à la chambre des députés
Commentaire de texte : Discours de Gambetta, le 4 mai 1877 à la chambre des députés. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lolakk • 4 Novembre 2024 • Commentaire de texte • 1 698 Mots (7 Pages) • 21 Vues
NASSERON—GIMENEZ Lola
Introduction à la Vie Politique Française – Commentaire de texte de la séance 5
Discours de Gambetta, le 4 mai 1877 à la chambre des députés
« Le cléricalisme ? Voilà l’ennemi ! », voici les dires d’Alphonse Peyrat, journaliste, homme politique français et avant tout militant anticléricalise. Cette citation datant de 1863 conclura 14 ans plus tard le discours de son ami Léon Gambetta, devant la chambre des députés.
A l’origine de ce discours ; Léon Gambetta (1838-1882). Il est une figure politique majeure de la Troisième République en France, il se distingue et se fait connaitre grâce à son éloquence, mais également sa défense des idéaux républicains ainsi que sa fervente opposition aux forces monarchistes et conservatrices.
A l’aube de ce discours, la situation politique française est instable. En effet, depuis l’instauration de la Troisième République (1870-1940), une lutte constante s’identifie entre les républicains et les monarchistes. Et ce notamment après les élections législatives de 1876 qui plongent le parlement de Mac Mahon, monarchiste et conservateur, dans la division. La chambre des députés est majoritairement républicaine, tandis que le Sénat lui, est monarchiste et conservateur. Ce clivage politique est marqué d’une part par la volonté d’instaurer et d’enraciner les valeurs républicaines, et d’autre part, tendre vers un retour à la monarchie, avec une alliance avec l’Eglise. On distingue alors deux courants majeurs : l’ultramontanisme et le gallicanisme. Les premiers souhaitent imposer la suprématie du pouvoir pontifical (de l’Eglise) sur celui de l’Etat, alors que le gallicanisme consiste en la défense d’une Eglise française.
C’est dans ce contexte que Léon Gambetta prononce son discours le 4 mai 1877 devant la chambre des députés. De manière générale, à travers ce discours il dénonce l’influence excessive de l’Eglise catholique sur l’Etat, et appelle à la défense des institutions républicaines.
On peut donc ici se demander, comment, dans son discours du 4 mai 1877, Léon Gambetta construit une critique du cléricalisme pour défendre la République et affirme la nécessité d’une séparation des pouvoirs entre l’Eglise et l’Etat ?
Après avoir démontré que Gambetta dénonce le cléricalisme comme étant une menace pour la République nous nous interrogerons sur l’appel à l’unité républicaine prononcé par le républicain pour un retour aux valeurs de la République et des institutions démocratiques.
Gambetta attaque fermement le cléricalisme, il réprime catégoriquement l’intervention du clergé dans les affaires publiques. En effet, il considère le cléricalisme comme étant un véritable mouvement politique qui cherche à s’imposer aux dépens de l’Etat républicain et non pas uniquement comme étant une influence religieuse. Il montre que la « foi religieuse ardente » (l.3 p27) d’autrefois, fait désormais office de véritable « calcul politique » et d’une « coalition de convoitises dynastiques » (l.5p27). Autrement dit, il accuse ici certains acteurs, souvent des nobles qui aspirent à restaurer le pouvoir monarchique en France de former une alliance pour faire
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avancer ces ambitions monarchiques et renverser la République, main dans la main avec l’Eglise. Cela dit, il fait une distinction notable entre la foi personnelle, qu’il considère et
respecte, et le cléricalisme qui a ses yeux est vu comme un pouvoir politique voulait affaiblir la République, il s’impose en adversaire face à la souveraineté nationale.
Gambetta dénonce également l’implication de l’Eglise dans l’enseignement et sa capacité à manipuler les individus dès l’enfance et ce par l’éducation : « On a demandé à enseigner, d’abord les petits, les humbles, puis on s’est élevé à l’enseignement secondaire, et aujourd’hui, à l’enseignement supérieur » (l. 34 p 28). Ici, Gambetta déplore la place de l’Eglise même au sein des écoles et s’inquiète de leur progression et de leur mainmise sur l’instruction. Cela tendrait à affaiblir l’autorité de l’Etat, remplacé par l’autorité religieuse ainsi qu’à promouvoir des valeurs contraires à celles de la République.
De plus, Léon Gambetta dénonce une Eglise omniprésente, elle est partout. Elle a de l’influence partout « dans toute l’Europe, dans tout l’univers, on voit des pasteurs se lever, prononcer les mêmes discours, écrire les mêmes lettres, se livrer à la même ardente propagande »(l.20 p 28). Selon lui, cette idée d’omniprésence est péjorative, elle n’a pas cette dimension protectrice qui devrait etre attribuée à l’Eglise. Ici la « propagande » dont il parle se réfère auprès des peuples, c’est une manière pour l’Eglise d’asseoir son pouvoir et d’accéder au pouvoir politique. De plus, il insiste sur la propagande et l’influence internationale qu’use l’Eglise. Des religieux en Angleterre tel que le « cardinal de Manning »(l.24 p 28) ainsi qu’en Allemagne avec les « évêques ultramontains des bords du Rhin »(l.25 p28) appuient sur cette propagation de l’influence catholique dans tout le continent, perçue comme un véritable danger par Gambetta. Qui plus est, l’omniprésence de l’Eglise est perçue comme étant une menace directe à la laïcité de l’Etat et a son indépendance vis-à-vis du clergé. En effet, elle « est arrivée à supprimer dans tous les séminaires, même à Saint-Sulpice, l’enseignement des libertés gallicanes » (l. 32 p 28). Pour Gambetta, cette présence est le témoin d’un cléricalisme plus qu’envahissant qui s’impose dans des domaines a l’origine réservés à l’Etat.
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