Qui détient Le Pouvoir rélgementaire
Mémoire : Qui détient Le Pouvoir rélgementaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bobbybob • 21 Octobre 2013 • 5 363 Mots (22 Pages) • 1 159 Vues
Qui détient le pouvoir réglementaire ?
Depuis la Révolution française et l’affirmation de la suprématie de la loi, le pouvoir
réglementaire a connu une histoire mouvementée. Les textes constitutionnels ont été longtemps
silencieux ou lacunaires à son sujet. Mais la pratique a montré que l’édiction de règlements pour
l’application des lois est une nécessité. Or le pouvoir réglementaire est un pouvoir multiple et à
l’étendue variable, qui ne saurait se réduire à un simple pouvoir d’exécution des lois.
Le pouvoir réglementaire, qui peut se définir comme le pouvoir dont disposent les autorités
exécutives et administratives de prendre unilatéralement des actes exécutoires comportant des
dispositions générales et impersonnelles, peut être autonome, d’exécution des lois, de police
administrative ou bien encore d’organisation du service. Ainsi au caractère multiple du pouvoir
réglementaire répond une pluralité de détenteurs de ce pouvoir. S’agissant des autorités
compétentes pour édicter des règlements, la Constitution de 1958 ne désigne que le Premier
Ministre comme étant le titulaire de droit commun du pouvoir réglementaire général au niveau
étatique, sous réserve d’une compétence d’attribution dévolue au Président de la République.
Cependant, les ministres ainsi que d’autres autorités publiques et administratives (préfets, chefs de
service, autorités administratives indépendantes, collectivités territoriales) interviennent également
dans l’exercice du pouvoir réglementaire sous toutes ses formes (exécution des lois, organisation du
service et police administrative). De ce premier constat, il ressort que les autorités pouvant exercer
le pouvoir réglementaire sont aujourd’hui nombreuses et l’évolution au cours du XXe
siècle a
confirmé cette tendance à la dispersion des compétences. Cela ne va pas sans soulever diverses
interrogations dans la mesure où les règles d’attribution du pouvoir réglementaire ne sont pas toutes
précisées par le texte constitutionnel, ouvrant ainsi la voie à des interprétations variables et à une
pratique assez incertaine. La multiplicité actuelle de ces autorités et des sources de leur pouvoir
réglementaire rend le schéma complexe, pouvant potentiellement être source de contradictions et
d’insécurité juridique. Si la jurisprudence du Conseil d’État et du Conseil Constitutionnel a apporté
des éclaircissements, elle n’a pas éliminé totalement les ambiguïtés. Il convient donc de se
demander en quoi, au-delà du pouvoir réglementaire général confié par la Constitution de 1958 au
seul Premier ministre, l’intervention d’autres autorités dans l’exercice du pouvoir réglementaire a
été progressivement élargie, accréditant l’idée d’une dispersion des compétences. L’enjeu est
également de déterminer dans quelle mesure la jurisprudence, tant administrative que
constitutionnelle, est venue encadrer l’intervention des nombreuses autorités détentrices du pouvoir - 2 -
réglementaire, non seulement en contrôlant strictement le respect de leurs compétences et en
définissant leurs obligations respectives.
Si au regard de la Constitution de 1958, le Premier Ministre apparaît comme le titulaire de
droit commun du pouvoir réglementaire général, l’intervention d’autres autorités dans l’exercice du
pouvoir réglementaire a été progressivement élargie, accréditant l’idée d’une dispersion des
compétences (I). Cependant, face au risque d’inflation normative et d’insécurité juridique que peut
induire une telle dilution du pouvoir réglementaire, le juge est venu tout à la fois contrôler
strictement les conditions de son exercice et définir leurs obligations incombant à chaque autorité en
la matière (II).
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Bien qu’au regard de la Constitution de 1958, le Premier Ministre apparaisse, sous
réserve de la compétence d’attribution dévolue au Président de la République, comme le
titulaire de droit commun du pouvoir réglementaire général, l’intervention d’autres autorités
dans l’exercice du pouvoir réglementaire a été progressivement élargie, accréditant l’idée
d’une dispersion des compétences.
En premier lieu, la Constitution de 1958 désigne le Premier Ministre, sous réserve de la
compétence d’attribution dévolue au Président de la République, comme le titulaire du pouvoir
réglementaire général au niveau national.
À la lecture de la Constitution de 1958, le Premier Ministre semble être le détenteur de droit
commun du pouvoir réglementaire général, qui consiste à édicter des dispositions de caractère
général
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