Préoccupé par l'équilibre entre justice sociale et dignité humaine
Analyse sectorielle : Préoccupé par l'équilibre entre justice sociale et dignité humaine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Swagynight • 30 Octobre 2014 • Analyse sectorielle • 803 Mots (4 Pages) • 934 Vues
Préoccupé par l'adéquation entre la justice sociale et la dignité humaine, Victor Hugo a déjà écrit en 1829 Le Dernier Jour d'un condamné, long monologue et réquisitoire contre la peine de mort. Il poursuit en 1834 avec Claude Gueux. En 1845, alors qu'il vient d'être fait Pair de France par le roi Louis-Philippe Ier, le peintre François-Auguste Biard fait constater le flagrant délit d’adultère de sa femme Léonie Biard avec le poète. Léonie est emprisonnée pendant deux mois dans la prison Saint-Lazare puis envoyée au couvent des Augustines. C'est cet événement qui, selon Sainte-Beuve, conduit Victor Hugo à se retirer chez lui[3] et à entreprendre une grande fresque épique qu'il intitule d'abord Les Misères, dans laquelle le personnage principal se nomme Jean Tréjean.
Il interrompt sa tâche en février 1848, mais écrit à la même époque son Discours sur la misère (1849).
Durant son exil, après la rédaction des Contemplations (1856) et de La Légende des siècles (1859), il se remet à l'écriture des Misérables, à Guernesey en 1860. L'ouvrage est terminé et publié en 1862 par l'éditeur Lacroix.
Inspiration
Les Misérables est à la fois un roman d'inspiration réaliste, épique et romantique, un hymne à l'amour et un roman politique et social.
Roman réaliste[4], Les Misérables décrit tout un univers de gens humbles. C'est une peinture très précise de la vie dans la France et le Paris pauvre au début du xixe siècle. Son succès populaire tient au trait parfois chargé avec lequel sont peints les personnages du roman.
Roman épique, Les Misérables dépeint au moins trois grandes fresques : la bataille de Waterloo (qui représente pour l'auteur, la fin de l'épopée Napoléonienne, et le début de l'ère bourgeoise ; il s'aperçoit alors qu'il est républicain), l'émeute de Paris en juin 1832, la traversée des égouts de Paris par Jean Valjean. Mais le roman est aussi épique par la description des combats de l'âme : les combats de Jean Valjean entre le bien et le mal, son rachat jusqu'à son abnégation, le combat de Javert entre respect de la loi sociale et respect de la loi morale.
Les Misérables est aussi un hymne à l'amour : amour chrétien sans concession de Mgr Myriel qui, au début du roman, demande sa bénédiction au conventionnel G (sans doute l'abbé Grégoire[5]) ; amours déçues de Fantine et Éponine ; amour paternel de Jean Valjean pour Cosette ; amour partagé de Marius et Cosette. Mais c'est aussi une page de la littérature française dédiée à la patrie. Au moment où il écrit ce livre, Victor Hugo est en exil. Aidé depuis la France par des amis qu'il charge de vérifier si tel coin de rue existe, il retranscrit dans ce roman la vision des lieux qu'il a aimés et dont il garde la nostalgie[6].
Mais la motivation principale de Victor Hugo est le plaidoyer social. « Si les infortunés et les infâmes se mêlent. […] De qui est-ce la faute ? » Selon Victor Hugo, c'est la faute de la misère, de l'indifférence et d'un système répressif sans pitié. Idéaliste, Victor Hugo est convaincu que l'instruction, l'accompagnement et le
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