Principales caractéristiques structurelles du commérage
Commentaire de texte : Principales caractéristiques structurelles du commérage. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar despeyyy94 • 8 Avril 2015 • Commentaire de texte • 597 Mots (3 Pages) • 1 081 Vues
Principales caractéristiques structurelles du commérage
• Un cercle étendu de relations et d’interrelations (les échanges sont fréquents, la communauté soudée), laissant une place conséquente à la possibilité de ‘cancaner’ et au sein duquel quelques personnages jouent un rôle clé (les « moulins à commérage » ou « piliers du commérage »).
• L’intérêt pour le commérage est partagé. Le ton employé est celui de la gazette, du journal local ou populaire ; on parle des voisins comme on parle des vedettes (les ‘il paraît’, ‘tu savais’… alimentent les échanges). Ainsi, le commérage a une valeur de divertissement, de « distraction autosuffisante ».
• En revanche, il y a une forte intolérance à l’encontre de ceux qui ne se conforment pas à ce qui est qualifié d’esprit du village : la machine d’inclusion / exclusion fonctionne aussi au sein de la communauté. L’intérêt pour la discussion et le commérage doit être partagé, c’est une valeur commune au groupe, sous peine de suspicion. Ne pas partager cette valeur est un obstacle à l’intégration.
• Le groupe interprète, déforme les informations, les exagère. Concrètement, les membres du groupe évacuent de leur perception ce qu’ils ne veulent pas voir et réciproquement, ils accentuent ce qui vient conforter leur système (ils exagèrent les bons aspects de leur groupe et les mauvais aspects de l’autre groupe).
• Le commérage est rigide. Dans la mesure où le groupe est fermé, les déformations sont collectivement acceptées, réalisées dans le même sens. Elles passent inaperçues ; les propos possèdent la force de l’évidence, ils sont perçus comme des vérités. Cette rigidité s’est construite au fil du temps, par la transmission entre générations des caractéristiques des 2 groupes. Elias l’exprime ainsi :
« les sentiments de départ ont mûris et se sont durcis sur 2 ou 3 générations et les croyances deviennent des axiomes. » (p.27).
• Le commérage fonctionne selon un principe de contagion : les ‘tares’ et ‘problèmes’ de quelques-uns se transmettent à l’ensemble du groupe. Chaque nouvel ‘erreur’ des familles difficiles vient ajouter une preuve de la validité du jugement porté sur le groupe tout entier. Par ailleurs, face à ce mur de certitude, les exclus adhèrent à cette image, achevant la construction du principe de réalité (tout le monde le dit, ce doit être vrai). Les gens du lotissement, aussi convenables soient-ils, acceptent « l’opinion dégradante des villageois dans une sorte d’accord silencieux. » (p.28) Les reproches et mépris ont aussi prise sur eux, ils ne démentent pas, se sentant plutôt minables et ne voulant pas en rajouter. Or, cette incapacité à répliquer conforte les groupes ‘supérieurs’ dans leur domination.
• Les moulins à commérage sont les relais actifs ; les figures importantes, valorisantes et valorisées de la communauté sont sollicitées pour un commérage positif, de soutien. Par exemple, le commérage est un moyen de mobiliser l’entraide communautaire, ou bien de faire connaître une bonne action, valorisant un membre du groupe (ce qui valorise l’ensemble du groupe).
• Il existe une concurrence entre les ‘partenaires de commérage’. La personne capable de surenchérir
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