L'analyse Geopolitique De La Russie
Commentaires Composés : L'analyse Geopolitique De La Russie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 30 Mai 2012 • 4 479 Mots (18 Pages) • 2 115 Vues
Etude de cas : La RUSSIE.
L’implosion de l’URSS, le plus grand Etat de la planète à la fin de l’année 1991, a laissé un « trou noir » au centre du continent eurasien et a crée un vide politique au cœur de l’Eurasie ce qui a provoqué une confusion géopolitique monumentale. Désormais, la prééminence russe s’est trouvée partagé entre une dizaine d’Etats aux dimensions hétérogènes. La réduction de son territoire lui a obligée de s’adapter à une nouvelle réalité afin de conserver son rôle de pont entre l’Asie et l’Europe surtout que le statut international de la Russie s’est radicalement dégradé d’une des deux superpuissances mondiales à une puissance régionale. En effet, la modification des frontières a été le plus pénible à admettre, surtout que perdre l’Eurasie, espace dominé par l’URSS pendant des siècles, signifiait renoncer à son objectif ultime, celui de maintenir son influence et sa puissance sur cet espace. Désormais, « l’Eurasie devient l’échiquier sur lequel se déroule le combat pour la primauté globale»1 et l’Etat qui domine le Heartland domine le monde. L’Eurasie est donc devenue l’espace où se joue l’avenir du monde. En effet, 18 ans après l’éclatement de l’URSS, de profondes mutations commencent à se faire jour dans les dispositifs géopolitiques de l’Eurasie puisque l’Eurasie est la scène centrale de la planète non seulement pour la Russie. En effet, cette dernière se heurte à une forte concurrence de la part des puissances étrangères. Le fait que cet Etat doit se déposséder de sa mission impériale lui inflige d’adopter un point de vue plus pragmatique. D’où les questions cruciales qui se posent : Comment fonctionne la Russie dans la géopolitique contemporaine? Quelles sont les obsessions géopolitiques du Kremlin ? Quels sont les choix qu’il envisage afin de maintenir son espace d’influence? Doit-il s’orienter vers des espaces européens et occidentaux ou insister sur ses caractéristiques asiatiques ou doit-il cultiver sa spécificité eurasiatique afin de maintenir sa puissance et son influence sur la scène internationale et donc préserver son mot à dire ? C’est ce que nous allons essayer d’éclaircir en évoquant en premier les positions officielles de la Russie c.-à-d. les visions stratégiques de cet acteur afin de se repositionner sur la scène mondiale et donc de peser sur les relations internationales pour pouvoir rétablir son influence et sa puissance. Deuxièmement, nous allons énumérer les principales analyses géopolitiques concernant la Russie ainsi que les principales visions vis-à-vis de cet acteur et enfin dans une dernière partie, nous allons proposer quelques perspectives.
• Brzezinski, Z : Le grand échiquier, Paris, Hachette littérature, 1997, p.67
Pour débuter, la Russie tient toujours un discours de puissance. C’est un pays qui considère qu’il est enfin redevenu une puissance globale donc qu’il peut peser économiquement, politiquement et militairement sur le déroulement des relations internationales. Cette quête de puissance a débuté avec Poutine qui représente la Russie comme acteur fiable, crédible, durable et nécessaire. Il essaye de lui rendre son statut de grande puissance et de faire renaitre la fierté nationale. Il incarne donc le nationalisme pour redonner la puissance à la Russie. En effet, suite à l’implosion de l’URSS, la société est désorientée, elle a perdu ses repères, elle voit donc en lui son sauveur c’est donc une quête de stabilité qui lui est demandée ainsi que le respect de la souveraineté et le regain de la nation russe. Il assume l’humiliation tout en insistant sur le fait que le temps de l’humiliation est terminé et que la Russie est en quête de puissance, d’identité, de stabilité et de souveraineté. Il envisage une lecture géostratégique très importante, il rompt avec la politique de la chaise vide d’Eltsine et pointe sur l’ouverture de la Russie afin de consolider ses positions internationales. Medvedev plus tard va poursuivre le même chemin que celui de Poutine.
Aujourd’hui, les choix géostratégiques de la Russie reflètent que cette dernière se conçoit comme acteur présent sur la scène internationale, nécessaire et indispensable et qui a son mot à dire. En effet, la ligne établie par le Président Poutine depuis son élection apporte aujourd’hui de réels résultats sur le plan du renforcement de la sécurité de la Russie, de la contribution à son développement économique et à la promotion des intérêts nationaux économiques. En termes de politique interne, la Russie a privilégié la sécurité et la stabilité sur la démocratie.
Du point de vue géopolitique, la Russie occupe une position géographique unique, qui combinée avec une politique bien pensée, lui donne la possibilité de jouer un rôle crucial en Asie centrale. Alors pour exercer son influence dans cet espace post - soviétique, perçu comme une zone de rivalité, le Kremlin s’engage dans un processus de reconquête d’influence et cela en concentrant ses intérêts sur ses voisins proches. Il y a quelques difficultés à représenter la nature des relations que la Russie doit entretenir avec des Etats qui jusqu’en 1991 étaient du ressort de la politique intérieure. La culture stratégique russe envisage la notion d’étranger proche comme « une zone à la fois d’influence et de clientélisme et surtout comme un rempart contre les grandes puissances. »2. L’enjeu ne concerne pas seulement l’Asie centrale mais une zone allant des Balkans à l’Extrême-Orient. Il s’agit, en effet, pour la Russie de définir en priorité son espace de sécurité. Désormais, la Russie opère un changement dans sa politique extérieure, en effet, elle mêle le contrôle direct et indirect. Elle ne se base pas seulement sur des moyens militaires mais aussi sur des moyens économiques, énergétiques et culturels. La Russie veut maintenir sa présence militaire afin de faire face aux puissances qui prennent pied dans la région. La coopération militaire
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