Treasure Players

Titre : Les joueurs de Skat

Date : 1920

Auteur : Otto Dix

Lieu de conservation :Galerie Nationale de Berlin

Période historique : Début du 20e siècle.

Contexte historique : Œuvre réalisée en 1920 soit deux ans après la fin de la Première Guerre Mondiale. Avant la guerre, c’est « La belle époque ». On vit dans l’insouciance. La guerre envoie au front un nombre important de soldats qui pour beaucoup n’en reviendront pas. Ceux qui en reviennent ont été transformés à jamais, y compris physiquement pour ceux que l’on surnommera les « gueules cassées » : les mutilés et invalides de guerre (voir documents annexes).

Courant artistique : Expressionnisme.

Description organisée (ce que je vois, ce que j’entends).

Le tableau, peu profond, n’est composé que de deux plans. Au premier plan trois hommes jouent aux cartes autour d’une petite table ronde qui semble être celle d’un bistrot. Les chaises cannées, le porte-manteau et les journaux suspendus par des réglettes en bois à l’arrière-plan confirment cette impression que la scène se passe dans un lieu de détente tel qu’un café ou une brasserie. Une lampe contenant une forme étrange ressemblant à un crâne éclaire faiblement la pièce.

Les trois personnages sont visiblement des invalides de guerre, d’anciens soldats mutilés au front mais revenus vivants. Leurs visages comme leurs corps en gardent encore les séquelles.

Le joueur de gauche a une jambe de bois et se sert de sa jambe valide pour tenir ses cartes, ayant perdu son bras droit. Son bras gauche a été remplacé par une prothèse de bois. Il lui manque un œil et une oreille, laissant deux orifices béants, au milieu des chairs à nu de son visage qui semble avoir été ravagé par une explosion.

Le joueur situé au centre du tableau n’a quant à lui plus de bras. Ses jambes, en partie amputées, ont été remplacées par deux jambes de bois. Il tient ses cartes à jouer entre ses dents et porte un œil-de-verre.

Le joueur situé à droite du tableau n’est pas mieux loti : Son corps est coupé au niveau du bassin et tient en équilibre sur le tabouret du bar grâce à une sorte de support métallique. Son bras droit a également été remplacé par une prothèse articulée. Les deux joueurs les plus à droite de l’image portent une prothèse de mâchoire, visiblement en métal. D’autres détails nous montrent ces hommes comme « rafistolés » : nez caché par un bandeau, tuyau auditif, etc.

L’ensemble du tableau est réalisé dans des couleurs ternes, voire sombres.

Analyse (ce que je comprends).

Otto Dix est un peintre allemand né en 1891 à Untermhaus et mort en 1969 à Singen. Quand la première guerre mondiale éclate, il intègre l’armée allemande et est envoyé au front en France, en Flandre et en Russie. Il tient alors un journal dans lequel il dessine ce qu’il voit et ressent, depuis le fond des tranchées. Il réalise ainsi des centaines de dessins avec les moyens du bord (voir documents annexes).

Loin d’exalter l’héroïsme des combattants, il préfère dénoncer les horreurs de la guerre.

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