Russie Géopolitique
Compte Rendu : Russie Géopolitique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 30 Avril 2013 • 2 815 Mots (12 Pages) • 1 145 Vues
1. Historique du gaz
L’exploitation du gaz en URSS débuta dans les alentours de 1930 dans l’Ukraine actuelle. La forte activité sidérurgique et mécanique de la région favorisa l’expansion rapide de l’activité gazière car la fabrication de gazoducs y était aisée. L’Ukraine est ainsi devenue le centre de la production gazière soviétique mais ce n’est qu’à la fin de la seconde guerre mondiale que l’industrie du gaz a pris son essor afin d’approvisionner les nouveaux alliés rouges de l’URSS que sont la Roumanie, la Bulgarie et la Slovaquie. Dans le même temps, l’infrastructure gazière en Ukraine s’amplifia afin de permettre un plus grand stockage et une meilleure distribution durant les hivers rudes.
A la fin des années 60, suite à l’exploitation sauvage des soviétiques, les gisements ukrainiens s’épuisèrent. Suite au déclin de la production en Ukraine, d’importants gisements furent découverts en Sibérie. Par souci d’économie le réseau de distribution et de stockage ukrainien continua à être utilisé.
Le démantèlement de l’URSS en 1990 ne profita aucunement à la nouvelle Russie. En effet, les importants sites d’extraction restèrent sous contrôle russe mais toutes les infrastructures de distribution restèrent en Ukraine. Cette époque marqua le début de la privatisation de ce secteur mais resta sous le contrôle des dirigeants de l’époque. L’exemple le plus flagrant est celui de la création de la société Gazprom fondée par l’ancien ministre de l’industrie gazière et pétrolifère de l’URSS. Les ressources gazières de la Russie furent utilisées par les dirigeants russes de l’époque, d’abord Elstine et par la suite le duo Medvedev-Poutine, comme un moyen de rendre à la nouvelle Russie son influence d’antan.
Lors de sa création, Gazprom hérita d’un système d’exploitation et de distribution amoindri. Heureusement pour elle, le pic de la production de gaz en mer du nord est atteint en 1985. En 1990, l’Europe a donc besoin de gaz. Une situation d’interdépendance s’est créée d’elle-même entre la Russie et l’UE. La Russie a besoin de l’Europe pour vendre son gaz et l’Europe de la Russie pour le lui fournir. La situation resta plus ou moins stable de 1990 à 2005.
Aujourd’hui Gazprom emploie 432.000 personnes en Russie. C’est donc un pourvoyeur d’emploi important sur le marché du travail russe qui en a bien besoin. La société affichait un chiffre d’affaire de 117.2 milliards de dollar en 2009.
2. Marché du gaz en Europe
La Russie est le premier exportateur de gaz naturel dans le monde. Ses réserves sont évaluées à 47 000 milliards de m³ soit l’équivalent de 43 milliards de tonnes de pétrole ce qui représente environ 30% des réserves mondiales. La société gazière Gazprom contrôle 87% de la production de gaz russe.
Elle produit annuellement 650 milliards de m³ de gaz naturel. 280 milliards sont destinés à l’exportation dont 100 vers les pays européens. Pour ce faire, la Russie a mis en place au fil du temps un important réseau de gazoducs dont la plupart passent par l’Europe de l’est et en particulier par la Biélorussie et l’Ukraine. La grande partie de ces gazoducs arrivent en Europe dans des pays tels que l’Italie et l’Allemagne. Ils se ramifient par la suite.
Le réseau de gazoducs russe se compose principalement de 3 grands axes : le Soyuz et le Brotherhood passant par l’Ukraine, le Iamal-Europe passant par la Biélorussie. La Russie a récemment modifié son réseau de distribution par la construction de 2 nouveaux gazoducs. Le nordstream qui passe par la mer baltique et qui relie directement la Russie à l’Allemagne dont la capacité est actuellement de 27,5 milliards de m³ et sera doublée en 2013. Il a coûté 6,5 milliards d’euros et a une longueur de plus de 2000 kilomètres. Le southstream, actuellement en construction, passera par la mer noire et la méditerranée et reliera la Russie à l’Italie. Sa capacité sera de 30 milliards de m³ par an, sa longueur de 2380 km et son coût total est de 16,5 milliards d’euros.
L’Europe comprend aussi d’autres grands producteurs de gaz comme la Norvège qui siège à la 5ème position mondiale, les Pays-Bas et le Royaume-Uni pour ne citer que les plus grands. L’Europe était aussi reliée à l’Algérie mais ses livraisons ont été jugées chères et de mauvaise qualité ce qui poussa l’Europe à mettre un terme à leurs relations économiques dans ce domaine.
L’Europe importe le reste de sa consommation en gaz par bateau sous forme de gaz naturel liquéfié provenant en majeure partie du Qatar. Une fois le gaz arrivé, il est réinjecté dans le réseau européen sous forme de gaz.
3. Le pétrole
Les débuts des exploitations pétrolières russes débutent en 1872 dans le Caucase plus précisément à Bakou. On y produit en 1890 4 millions de tonnes par an ce qui est énorme pour l’époque. En 1900 la production russe dépasse la production américaine.
Avec le démantèlement de l’URSS l’industrie du pétrole s’est, elle aussi, privatisée. De plus, la Russie a également perdu un nombre considérable de ses gisements de pétrole qui se trouvaient principalement en Azerbaïdjan.
Aujourd’hui la Russie est le 2ème producteur mondial juste derrière l’Arabie Saoudite et exporte 70% de sa production qui s’élève aujourd’hui à 470 millions de tonnes mais elle ne peut miser dessus à long terme car la Russie ne possède « que » 5% des réserves mondiales. La consommation européenne est, en moyenne, composée d’un tiers de pétrole russe. Ce pourcentage varie évidemment d’un pays à l’autre. Le reste est importé de la Norvège et du moyen orient.
4. Géopolitique énergétique russe
La Russie est, à ce jour, le seul pays industrialisé totalement indépendant énergétiquement. Elle préfère cependant importer une partie de sa consommation en énergie fossile d’Asie centrale à bas prix afin de pouvoir vendre le gros de sa production plus cher à l’Europe.
De par ses immenses réserves d’énergies fossiles, la Russie a, depuis ces 20 dernières années, construit sa géopolitique sur sa capacité à fournir l’énergie dont les autres pays ont besoin, notamment l’Europe. L’énergie représente 40% des exportations et 10% du PIB russe. Le budget de la Russie est donc fortement lié aux fluctuations du prix de l’énergie. Le prix du gaz étant lié à celui du pétrole, la baisse du prix du baril d’un dollar lui fait perdre annuellement environ 2 milliards de dollars.
Une bonne partie de ses exportations gazières
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