L'idée de la parité
Commentaire de texte : L'idée de la parité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 1 Octobre 2013 • Commentaire de texte • 848 Mots (4 Pages) • 776 Vues
Notre questionnement portera aussi sur le type de viviers d’où sont issues les
femmes ayant exercé des fonctions exécutives. Quelles sont les filières de
recrutement privilégiées? Ont-elles fluctué selon les époques et la couleur des
majorités au pouvoir? Enfin, nous nous interrogerons tant sur l’atout politique que
représente pour le pouvoir en place le fait d’« afficher » un gouvernement féminisé
que sur la réalité du pouvoir politique détenu par les femmes au sein de l’exécutif.
La question prend d’autant plus de pertinence à l’heure de l’« hyperprésidence »
exercée par l’actuel chef de l’État, Nicolas Sarkozy, dont l’action multiforme tend à
laisser peu de place à une action autonome des ministres, qu’ils soient hommes ouLA PROGRESSION DE L’IDÉE DE PARITÉ
7 À la fin des années 1970 et au cours des années 1980, on avait surtout raisonné en termes de quotas. En 1982, un amendement à une loi avait même été voté selon lequel, lors des élections municipales, les listes ne devraient pas comporter plus de 75% de candidats du même sexe. Mais le Conseil constitutionnel avait annulé ce dispositif, au motif que l’on ne pouvait pas diviser les citoyens “en catégories”. Certaines femmes d’ailleurs ne se montraient pas prêtes à se battre sur ce point, estimant humiliant que 53% du corps électoral ne se voient finalement concéder qu’un quart des candidatures.
8 En 1992, les exigences changent. L’idée de parité est en effet “lancée” par la publication au Seuil du livre de Françoise Gaspard, Claude Servan-Schreiber et Anne Le Gall, Au pouvoir citoyennes : liberté, égalité, parité, qui demandent que la parité soit inscrite concrètement dans la loi sous la forme suivante : “Les assemblées élues, au niveau territorial comme au niveau national, sont composées d’autant de femmes que d’hommes.” L’opérationnalisation suggérée est ingénieuse. Pour les scrutins de liste, il suffirait de faire figurer en alternance un homme, une femme sur les dites listes. Pour les autres élections, jusque-là au scrutin uninominal, on pourrait instaurer un scrutin “binominal” : on diviserait le nombre des circonscriptions par deux, en réunissant les circonscriptions existantes deux à deux, et dans chacune de ces nouvelles unités, les électeurs seraient appelés à voter pour un “ticket” comprenant un homme et une femme.
9 Les paritaires reçoivent le soutien des instances européennes qui sont plus en avance que la France dans ce domaine. Déjà, en novembre 1989, un séminaire portant sur la “démocratie paritaire” avait été tenu à Strasbourg à l’initiative du Conseil de l’Europe. En novembre 1992, à la demande de la Commission des communautés européennes, a lieu à Athènes le premier sommet européen “Femmes au pouvoir”, qui réunit des femmes ministres ou anciennes ministres et adopte une Charte énonçant que “la démocratie impose la parité dans la représentation et l’administration des nations”.
10 En France, des associations de femmes se créent pour défendre l’idée
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