L'enjeu communicationnel du débat public
Commentaire de texte : L'enjeu communicationnel du débat public. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar salmabb123 • 28 Octobre 2018 • Commentaire de texte • 1 085 Mots (5 Pages) • 534 Vues
L’enjeu communicationnel du débat public
UNE SOCIETE DE LA CONNAISSANCE OUVERTE ET DEMOCRATIQUE
Dans une société de la connaissance, une gouvernance démocratique doit assurer aux citoyens les moyens de participer, en toute connaissance de cause, aux choix des options offertes par un progrès scientifique et technologique responsable [Union européenne, Sixième Programme-cadre (2000-2006)]. La science et la technologie imprègnent de plus en plus de secteurs de la société, suscitant à la fois l’intérêt et l’inquiétude des citoyens. Désormais, c’est le doute qui préside à la relation qu’entretient la société à la science et ses applications, et qui conduit à ne plus déléguer aux seuls élus et experts, des choix technologiques porteurs d’enjeux sociaux majeurs. Dès lors, la diffusion des applications techniques de la science généralement soustraites à la discussion démocratique est susceptible de provoquer une véritable crise dans les rapports entre science et société. Dans un tel contexte, la nécessité de repenser les modalités du contrôle politique et social du développement et des impacts des techniques, invite à réinterroger les liens entre science, technique, politique et société. Ainsi, il est apparu nécessaire de développer des formes de démocratie permanente visant à rétablir le lien entre gouvernants et gouvernés. Une démocratie d’interaction visant à restaurer la confiance entre les acteurs. Au nom de la bonne gouvernance, de nouveaux modes de relations entre les citoyens et l’État apparaissent. En miroir, le contexte législatif a largement contribué à cet ajustement du pouvoir à la société. Avec les lois (loi Barnier, 1995, loi relative à la démocratie de proximité, 2002), les conventions internationales (RIO, AARHUS) et le Droit de l’environnement, c’est l’accès à l’information, à la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement qui deviennent effectifs.
DIALOGUER POUR MIEUX DECIDER
Dorénavant, l’État préfère informer l’opinion sur un sujet complexe, controversé et constituant un enjeu majeur pour la société afin qu'il soit discuté au sein de la population, car, il s’agit ici d’augmenter et de consolider la légitimité de la décision politique dans le droit fil de la théorie de l’agir communicationnel. Concrètement, des structures de co-construction de l’information apparaissent. Il s’agit de dispositifs au travers desquels connaissances scientifiques et connaissances profanes interagissent pour constituer un savoir commun susceptible de compléter l’horizon cognitif des décideurs. D’où les conférences de consensus, débats publics, jurys citoyens, etc. visant à intégrer la participation du citoyen ordinaire à l’élaboration des décisions publiques. L’association de la population aux choix publics et à la gestion de leurs impacts connaît plusieurs niveaux : information, consultation et concertation Cette conception prônée par l’ensemble des sociétés occidentales au nom de la bonne gouvernance va conduire les autorités politiques à généraliser le recours au débat public. Désormais, la participation du public au processus de décision est perçue comme un appui à l’évolution de l’action publique dans l’optique d’une amélioration de la qualité de la décision et d’une action pragmatique et efficace. Il apparait selon plusieurs théoriciens politiques que la participation du public conduit à de nombreux avantages comme : l’accroissement de la confiance du public, l’émergence d’un meilleur citoyen actif et informé, le renforcement des idéaux démocratiques et même, la possibilité de produire davantage de justice sociale, certains dispositifs institutionnels auraient la capacité de compenser l’inégal accès à la compétence politique, en permettant d’augmenter les capacités d’expressions et d’actions politiques des citoyens ordinaires .C'est ainsi que le dialogue est considéré aujourd’hui, comme un mode privilégié de la progressivité sociale, il constitue l’un des vecteurs essentiels de l’évolution de nos relations sociales.
L’APPROCHE DU DEBAT PUBLIC
Le débat public est instrumentalisé au sein des commissions particulières, suivant cinq grands principes : transparence (clarté et accessibilité de l’information, sans privilégier quiconque) équivalence (toute personne a la possibilité de s’exprimer, poser une question ou émettre un avis ou une proposition) argumentation (débat construit progressivement sur la base d’opinions argumentées) neutralité (la CPDP s’assure de la qualité du débat et n'a pas d’avis à donner sur le projet) indépendance (la CPDP est indépendante du maître d’ouvrage et des pouvoirs publics). Des principes fondamentaux pour organiser la discussion et garantir les conditions d’un bon débat, assurant, aussi, que chacun à le droit à la parole ; tous, quelles que soient leurs qualités ou leurs compétences, y sont invités, mais tous restent soumis à quelques règles qui font que le dialogue peut fonctionner, cela renvoie à la question de la symétrie des relations et à la notion de codage : « La symétrie des protagonistes est ici fondamentale ; la codification est indissociable du milieu et de la culture partagée, c’est-à-dire des prises communes liant perceptions et représentations dans le monde sensible ». La mise en œuvre des médiations marque l’apparition du social dans la vie personnelle. Elle ne peut se faire qu’au prix du refoulement de ce qui ne peut être mis en commun. Elle repose sur un oubli du singulier qui permet la mise en œuvre d’une appartenance collective. De la sorte, le débat public devient donc pleinement une médiation, c'est-à-dire une dialectique entre les pratiques collectives et les engagements singuliers, entre les représentations et les activités réelles.
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