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Présence de la Chine en Afrique

Étude de cas : Présence de la Chine en Afrique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  17 Mars 2020  •  Étude de cas  •  655 Mots (3 Pages)  •  551 Vues

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III – Les limites d’une Chinafrique qui s’apparente à du néocolonianisme

  1. Une dérive entrainant la dépendance économique des pays africains

De nombreuses études ont été réalisées depuis l’installation de la Chine en Afrique. En 2017, le cabinet de consulting américain publie un rapport chiffré sur la présence de la Chine en Afrique. Selon le rapport, plus de dix mille entreprises chinoises sont présentent sur le continent et 90 % d’entre elles sont privées. Leurs revenus générés en Afrique pourraient croître de 144 % et atteindre 440 milliards de dollars d’ici à 2025.

Environ 70% des exportations africaines vers la Chine proviennent d’Angola, d’Afrique du Sud, du Soudan, de la République Démocratique du Congo (car les matières premières tel que le pétrole, le cuivre, le cobalt y prédominent fortement). De plus, 60% des importations en provenance de la Chine (pour l’essentiel des produits manufacturés), sont destinées à l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Nigéria, l’Algérie, le Maroc.

Un rapport publié en Novembre 2017 par la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (COFACE) est moins optimiste : via un coefficient de dépendance aux exportations, il est démontré que l’Afrique, du fait de ces matières premières, reste dépendant à ces dernières, notamment pour les pays les plus exportateurs cités précédemment. Cet indice est mesuré sur une échelle de 0, indiquant une dépendance nulle à l’égard de la Chine, à 1, qui signalerait une dépendance totale. Les résultats indiquent que la dépendance a augmenté significativement entre 2006 et 2016. Plus précisément, la dépendance aux exportations de matières premières de l’Afrique subsaharienne vis-à-vis de la Chine a été de 0,24 en 2016, comparée aux 0,07 enregistrés pour l’Union européenne et de 0,12 aux États-Unis. L’Afrique subsaharienne affiche également un coefficient de dépendance nettement plus élevé que ses pairs des marchés émergents en Asie et en Amérique du Sud. Nous constatons que les exportateurs de pétrole (Angola) et de métaux (Zambie, Afrique du Sud) sont très exposés aux éventuelles variations de la demande chinoise. Et la forte volatilité des matières premières fragilise fortement les économies africaines et de ce fait ils restent dépendants à la Chine, en particulier les pays les plus exportateurs.

De ce fait, si la Chine, qui est aujourd’hui un grand consommateur de minerais africains, réduit son volume d’achat, pour beaucoup d’états africains, cela aura un impact direct sur leurs économies. Il ne faut pas que la Chine ne voie l’Afrique comme un fournisseur de matières premières mais ce n’est pas le cas : l’investissement dans la Chine en Afrique est très profond. Le Grand barrage de la renaissance en Ethiopie, le port en eau profonde de Kribi, le chemin de fer Addis-Adeba-Djibouti, la réhabilitation du chemin de fer Dakar-Bamako, le réseau de chemins de fer de l’Afrique de l’Est, la liste de projets en cours financés pas la Chine est longue.

Pour voir plus loin, un ralentissement possible de la croissance Chinoise pourrait entrainer une chute de prix des matières premières ce qui affecterait défavorablement de nombreux pays africains.

« L’Afrique demeure figée dans un rôle plus d’observateur que d’acteur, dans cette relation aux formes nouvelles, aux contours imprécis et aux enjeux importants pour le

Continent ». http://www.institutafriquemonde.org/img/rapportchineafrique.pdf

La Chine n’est ni une menace incontournable, ni une opportunité inconditionnelle. L’impact de la Chine sur le commerce africain varie selon la taille, la structure économique, la qualité de la gouvernance et les institutions des pays d’Afrique. Ce que l’Afrique gagnera ou perdra dans « la relation Chinafrique » dépendra de ce qu’elle mettra elle-même. Afin que les pays d’Afrique puissent tirer parti des opportunités offertes par la Chine pour parvenir à un développement durable, ces derniers doivent impérativement renforcer leurs structures de gouvernance et améliorer leur environnement des affaires.

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